Extrême droite. C’est dans un amphithéâtre du Conservatoire national des arts et métiers plein à craquer que les discussions de l’Institut La Boétie autour de son livre Extrême droite : la résistible ascension se sont déroulées. Militant·es, sympathisant·es, jeunes, ce n’était pas moins de 600 personnes qui se sont pressées pour assister à cet événement ce jeudi 19 septembre.
Cette soirée s’inscrivait dans la continuité d’une démarche inédite initiée par l’Institut La Boetie : mener les discussions stratégiques de la gauche par des dialogues entre chercheurs et responsables politiques, en public. En effet, après le succès des tables rondes dans le même lieu le 20 septembre 2023, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage de Julia Cagé et Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique – Élections et inégalités sociales en France, 1789-2022, l’Institut a renouvelé l’expérience autour, cette fois-ci, de son premier livre. L’occasion de poursuivre les discussions stratégiques sur les combats à mener contre l’extrême-droite, avec pour invité·es de marque des intellectuel·les ayant contribué à la rédaction de l’ouvrage, mais également des invité·es non-contributeur·rices afin d’élargir la réflexion de cette soirée.
Johann Chapoutot, grand historien du nazisme et préfacier du livre, introduisait les discussions. Il n’a pas manqué de saluer la France Insoumise et “l’exigence intellectuelle” de ses responsables politiques, exigence “qui ne se dément pas et qui est bien illustrée par l’Institut La Boétie et ses travaux” a-t-il précisé.
Lutte contre l’extrême droite : « la lutte contre le racisme est une lutte des classes » Avant de développer les diverses pistes stratégiques qu’elle propose dans sa contribution en postface, Clémence Guetté, co-présidente de l’Institut La Boétie, s’est assurée de rappeler la stratégie de surmobilisation des catégories populaires intéressée à la rupture avec le néolibéralisme. Pour y parvenir, elle rappelle que la France insoumise “doit incarner un bloc de rupture”. La vice-présidente de l’Assemblée nationale a exposé avec limpidité la place du travail programmatique titanesque du mouvement qui a pour but de “faire naître un contrat clair” et de donner de la crédibilité à la perspective de rupture. Dès lors, une exigence à gauche s’impose, car “chaque petit reniement du programme est de nature à démobiliser des électeurs déjà abstentionnistes” a-t-elle ajouté.
Dans sa conclusion de la soirée, Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie, a synthétisé : “ce livre nous oblige à comprendre que même dans la lutte contre le racisme et l’islamophobie il faut construire un rapport de force.” Phrase forte, qui trouva un écho politique puissant dans l’affirmation qui la suivit : “la lutte contre le racisme : c’est une lutte de classe.”
En cette soirée, philosophes, sociologues, historien·nes, journalistes, tous·tes engagé·es dans la lutte contre l’extrême-droitisation de la société, auront saisi la véritable finalité des analyses présentées dans le livre : susciter et appuyer des discussions de stratégie politique à gauche. De nombreux sujets furent abordés, autour des moyens de dissoloquer le bloc d’extrême droite mais aussi sur la bataille culturelle à mener pour « des-extreme droitiser » la société. A peine sortis, les membres de l’assistance commençaient déjà les discussions et échanges entre eux. Moins d’un mois après sa sortie, Extrême-droite : la résistible ascension réalise son objectif et ne manque pas sa rentrée.
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Marin Fournier
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