Ce jeudi 3 octobre, l’émission « L’évènement » sur France 2 donnait la parole pendant plus de 40 minutes à Michel Barnier, suivi d’un débat entre plusieurs dirigeants politiques. Parmi eux, Manuel Bompard, coordinateur de LFI dont les interventions incisives et précises ont été remarquées sur les réseaux sociaux. Amené à réagir sur l’intervention de Michel Barnier, le coordinateur de LFI a qualifié ce dernier d’« exécuteur des basses œuvres d’Emmanuel Macron », en dénonçant le dépècement massif des services publics prévu par le Gouvernement Barnier : « Avec 60 milliards d’euros d’économies, vous voulez infliger à la France une saignée équivalente à celle infligée à la Grèce en 2010 ! »
Pour de nombreux observateurs, la séquence aura aussi eu le mérite de la clarification. Acculée par le coordinateur de LFI, la porte-parole du Rassemblement national a confirmé son refus de voter la motion de censure du gouvernement Barnier mardi prochain.
Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir le coordinateur LFI, lui lançant aussitôt un tacle bien rodé : « Si vous voulez abroger la réforme des retraites, la première étape c’est de censurer un gouvernement qui ne veut pas le faire. Ça ne se passe pas le 31 octobre mais mardi prochain et pour l’instant vous n’avez pas l’intention de censurer ». Même topo pour Eric Ciotti, assumant son refus de voter la censure et revendiquant ainsi son rôle de béquille du Gouvernement. Notre article.
Ce jeudi 3 octobre, l’émission “L’évenement” sur France 2 a permis aux Français de connaître les propositions des principaux responsables politiques du pays face à différents enjeux choisis par la rédaction de la chaîne : économie, fiscalité, retraites, justice, sécurité, immigration. Dans les grands absents des thèmes, sans que l’on s’en étonne : le génocide à Gaza et l’invasion du Liban par Benjamin Netanyahu.
La situation au Proche Orient n’aura été abordée que quelques instants avec le Premier ministre. A la suite d’une question de Caroline Roux, Michel Barnier a affirmé que « la sécurité d’Israël n’est pas négociable » et a donné ainsi un nouveau feu vert à Benjamin Netanyahu de poursuivre ses cycles de massacres de masse. Plutôt que de porter une solution politique en plaidant un embargo sur les armes à l’État d’Israël, le nouveau premier ministre s’est contenté de déplorer des « victimes civiles trop nombreuses ».
Après quoi, le Premier ministre Michel Barnier a pu dérouler le cap austéritaire que le Président Emmanuel Macron l’a chargé d’appliquer. “Je demande un effort à tout le monde, et cet effort, il sera juste », a ainsi prétendu l’ex-candidat à la primaire interne du parti Les Républicains. Au programme : près de 60 milliards d’euros de coupes budgétaires massives dans les services publics.
Pourtant, Michel Barnier refuse obstinément de remettre en cause les 200 milliards d’euros annuels d’aides aux entreprises, mais ne se gêne pas pour exiger des Français de continuer à subir la pauvreté : maintien du SMIC à un niveau trop faible, désindexation des pensions de retraite, refus du blocage des prix, etc.
Grâce à la bienveillance de la présentatrice Caroline Roux, le Premier ministre nommé à la suite du piétinement du résultat des élections a tenté de balayer l’enjeu majeur de son illégitimité à ce poste. Pire, il a annoncé une nouvelle casse potentiellement dévastatrice des services publics qu’il veut « fusionner » et pour lesquels il annonce qu’il ne va “pas remplacer tous les fonctionnaires ».
La deuxième partie de l’émission était consacré au débat entre plusieurs dirigeants politiques : Aurore Bergé (EPR) – poursuivi pour parjure – Marc Fesneau (Les Démocrates), Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Laure Lavalette (RN) et Eric Ciotti (UDR).
Dans un premier temps, tous ont été amené à réagir à l’entretien du Premier ministre, très justement qualifié d“exécuteur des basses œuvres d’Emmanuel Macron” par Manuel Bompard. Le coordinateur de la France insoumise a rappelé que les 60 milliards d’économie recherchés par ce gouvernement correspondent exactement à “ce qui a été ôté du budget de l’État depuis l’arrivée de Macron au pouvoir”. Ce premier tour de table a également été marqué par l’agressivité et les invectives proférés par les deux représentants de la minorité présidentielle.
Manuel Bompard dévoile l’hypocrisie du RN qui refuse de voter la censure Dès la partie suivante du débat, Manuel Bompard a dévoilé l’hypocrisie de l’extrême droite. Il a ainsi interrogé Eric Ciotti, allié de Marine Le Pen, sur son intention de voter la censure. Ce dernier a assumé son refus de la voter, acceptant ainsi son rôle de béquille du gouvernement. Ce fut également la position de Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement national. “Si vous voulez abroger la réforme des retraites, la première étape c’est de censurer un gouvernement qui ne veut pas le faire. Ça ne se passe pas le 31 octobre mais mardi prochain et pour l’instant vous n’avez pas l’intention de censurer”, a ainsi taclé Manuel Bompard.
L’allié de Marine Le Pen a également affirmé son refus de remettre en cause la réforme des retraites, et s’est dit favorable à introduire « une dose de capitalisation » dans le système de retraite, cheval de troie de la baisse des pensions des Français.
Pour les insoumis, la séquence est réussie. Le débat aura permis de montrer le sérieux du programme du mouvement de Jean-Luc Mélenchon au service du plus grand nombre.
“L’héritage propage les inégalités de génération en génération. Quand on a un patrimoine de plus de 10 millions d’euros en France, oui on peut contribuer, et, par exemple, financer l’allocation d’autonomie pour les jeunes”, a ainsi proposé Manuel Bompard. Il a également rappelé l’inefficacité économique de la politique d’austérité du gouvernement : “C’est la consommation populaire qui fait tourner l’économie française. Si vous retirez des investissements publics, vous allez faire de la récession économique”.
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