La compréhension de la théorie économique marxiste nécessite une connaissance approfondie du matérialisme dialectique qui elle-même nécessite une bonne connaissance de la philosophie de Hegel, notamment de son ouvrage sur la logique. Par exemple, ce genre de connaissances est nécessaire pour comprendre la différence entre valeur et forme – valeur d’une marchandise (dialectique forme/contenu) ou pour comprendre la différence conceptuelle entre valeur d’échange et valeur d’usage. (Dialectique générale/particulier ; abstrait/concret). Cette difficulté a d’ailleurs fait l’objet d’un ouvrage paru en 1959 de l’économiste marxiste Rosenthal : les problèmes de la dialectique dans le Capital de Marx.
https://books.google.fr/books/about...
On peut certes, comme je le fais ici, utiliser un symbolisme mathématique élémentaire pour résumer certains concepts de Marx, mais ceci ne constitue qu’un aspect plutôt quantitatif de la nature de ces concepts. On peut même utiliser le formalisme du calcul matriciel qui n’existait pas encore à l’époque de Marx comme je l’ai fait dans l’article : Prix, salaires, profits, partie 4 (les taxes, la conception marxienne de prix, salaires, profits)
http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
Il faut être bien conscient des limites de l’économétrie.
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En janvier 2024, les missions « Avec philosophie » de France Culture a publié une série d’émissions sur le thème « Karl Marx aujourd’hui ». On peut les consulter avec le lien suivant :
https://www.radiofrance.fr/francecu...
Cette série d’émissions concernant Karl Marx sur France Culture est intéressante mais comporte des lacunes importantes pour comprendre la pensée économique de Karl Marx. Elle a néanmoins le mérite d’exister ce qui n’est pas évident dans un contexte idéologique de verrouillage médiatique anti – marxiste quasi-total.
Premières lacunes : la théorie de la plus-value n’est abordée que sous l’angle de la plus-value absolue et n’est pas abordée avec la notion complémentaire de plus-value relative.
La prise en compte de cette notion aurait permis de répondre valablement à la question de l’animatrice Géraldine Muhlmann sur la productivité. Pour comprendre de quoi il s’agit, je rappelle brièvement les notions essentielles.
Proposition 1 : la valeur (d’échange) d’une marchandise est égale au temps de travail social moyen nécessaire à sa production. Cette valeur se réalise lors de l’échange. Il s’agit ici de travail abstrait cristallisé dans la marchandise.
Proposition 2 : la valeur de la force de travail est égale à la valeur des marchandises nécessaires à sa reproduction, c’est-à-dire à la somme des valeurs des marchandises (biens et services) que le travailleur doit achetait pour vivre avec sa famille. (Alimentation, logement, etc.)
Proposition 3 : l’augmentation de la productivité du travail consiste à pouvoir fabriquer plus de marchandises dans le même temps, ce qui revient pour une marchandise donnée à la produire en un temps plus court. Pour réaliser cela, le capitaliste mécanise robotiser le procès de travail, rationalise la division et l’organisation du travail ou encore intensifient le travail.
Pour ce faire, il doit investir en machines et en énergie donc en capital constant C.
Proposition 4 : l’augmentation de la productivité diminuant la valeur unitaire des marchandises, il en résulte qu’elle peut diminuer la valeur de la force de travail dont la valeur a été définie ci-dessus. Ainsi, l’augmentation de la productivité diminue la valeurv de la force de travail. Cela revient à diminuer la valeur du capital variablev investi par le capitaliste pour acheter de la force de travail.
Proposition 5 : cela revient alors à modifier la répartition entre le temps de travail nécessaire à la re production de la force de travail de valeur v et le temps de surtravail dont la valeur est la plus-value pl au profit du capitaliste. Prenons un exemple pour fixer les idées :
Avant l’augmentation de la productivité pour une journée de 8h, on a la répartition : V = 5 et pl = 3.
Après augmentation de la productivité, pour une journée de 8 h, on a la répartition : v = 4h et pl = 4 h.
Ainsi, le temps de surtravail a augmenté de 1h. Le taux d’exploitation pl/v passe de 3/5 à 4/4 c’est-à-dir de 0,6 e à 1.
L’augmentation de la productivité augmente donc la plus-value relative. L’augmentation de la plus-value absolue, en revanche, s’obtient par allongement de la durée du travail qui peut s’exercer au niveau d’une journée, d’une semaine d’un mois d’un an, d’une vie active ce qui pose alors la détermination de l’âge légal de la retraite.
Par exemple si l’on n’allonge de 1h la durée de la journée de 8h, on peut avoir la nouvelle répartition : v = 5h et pl = 4h.
Le taux d’exploitation passe de 3/5 à 4/5 c’est-à-dire passe de 0,6 à 0,8 dans l’optique de la plus-value absolue, la salarisation croissante des femmes a augmenté le temps de travail salarié par famille et donc la plus-value pour le capitaliste.
Depuis deux siècles, le droit du travail ayant imposé des limitations de la durée hebdomadaire du travail, le capitaliste utilise donc autant que possible l’obtention d’une plus-value relative par augmentation de la productivité.
Proposition 6 : l’augmentation de la productivité du travail a pour effet d’augmenter la valeur de la composition organique C/v du capital. En effet, le quotient C/v a tendance à augmenter car le capital C a tendance à augmenter et le capital variable v a tendance à diminuer
Le capital constant C est le capital investi en matières premières, infrastructures et notamment en machines nécessaires pour la mécanisation. Le capital variable v est le capital investi en salaire correspondant à la valeur des forces de travail utilisé.
On a vu que l’augmentation de la productivité nécessite l’augmentation de C et provoque la diminution de v
proposition 7 : le taux moyen de profit est le quotient entre la plus-value p et le capital avancé C +v, c’est-à-dire : pl /(C +v)
proposition 8 : la composition organique du capital intervient dans le taux de moyen de profit. Voici un petits calcul le démontrant : on divise le numérateur et le dénominateur du quotient précédent par v. On obtient ainsi : pour le taux de profi Tt :T = (pl/v)/((C + V)/V) = (pl/v)/(C/v + v/v).
En appelant e le taux d’exploitation pl/v et K la composition organique du capitalC/v, on obtient pour le taux moyen de profit la formule fondamentale : T =e/(K +1)
proposition 9 : la contradiction fondamentale du système capitaliste. En augmentant la productivité du travail pour augmenter la plus-value relative donc les profits, les capitalistes augmentent du même coup la composition organique du capital ce qui a pour effet de diminuer le taux moyen de profit.
En effet, dans la formule précédente, la composition organique du capital K en augmentant la valeur du dénominateur aura donc tendance à faire baisser la valeur du quotient T c’est-à-dire du taux de profit. C’est une tendance, car le numérateur, c’est-à-dire le taux d’exploitation, a tendance à augmenter, ce qui a tendance à augmenter la valeur de T. Mais le taux d’exploitation e atteint des limites maximales en raison de limites physiques de la force de travail et du droit du travail
. En revanche, il n’existe pas de limite a priori de la hausse du capital constant investi en machines pour traiter et transformer la matière .
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Il s’agit ici d’un résumé très condensé d’une partie centrale du livre Le Capital de Marx. Il faudrait évidemment parler du taux de profit moyen par branche puis du taux général de profit faisant intervenir plusieurs branches de l’appareil productif.
Une autre notion mal traitée dans l’émission est celle de la notion d’argent chez Marx.
Pour cela, il aurait fallu aborder la notion de « forme valeur » forme de la valeur.
La valeur d’une marchandise comme le temps social moyen nécessaire à sa production ne se réalise que lorsque cette marchandise est vendue c’est-à-dire échangée dans la sphère marchande. Lorsqu’une marchandise A s’échange contre une marchandise B on exprime la valeur de A dans le « corps » de la marchandise B dont la valeur est équivalente à celle de A. La valeur équivalente de B s’appelle alors forme valeur de A. On pourrait exprimer ainsi la valeur de A dans une quasi infinité de marchandises ayant toute la même valeur que A. En mathématiques, on pourrait parler ici de classe d’équivalence.
Pour simplifier l’échange et la circulation des marchandises on choisit donc une marchandise de référence, une marchandise étalon qui joue le rôle de ce que Marx appelle un « équivalent général ». Qui permet ainsi de représenter la forme valeur de n’importe quelle marchandise.
Il s’agit de l’Argent.
L’Homo sapiens devenu homo économicus pour donner un « corps » à cet argent crée la monnaie dont la valeur se réfère à un métal essieu or, platine, argent celui-ci étant quasiment inaltérable et divisible à souhait.
L’argent ou la monnaie est donc la forme de la valeur. L’expression monétaire de la valeur s’appelle le prix.
Marx distingue argent et capital.
L’argent sert à acheter ou vendre des marchandises, c’est-à-dire sert à faire circuler des marchandises.
C’est le circuit de base : M –A –M’. On vend une marchandise M contre une somme d’argent A pour acheter ensuite une autre marchandise M’. C’est la base de l’économie de marché.
Dans le cas où l’argent devient capital, on distingue deux cas :.
Le cas du capital commercial.
On a le circuit de bas suivant :
A –M –A’ =A plus dA en appelantdA le proférer réalisé par la vente de la marchandiseM.
L’argentA’ obtenu ainsi après la vente de la marchandiseM est supérieure en quantité (valeur) à celle deA.
La finalité de l’échange n’est pas ici de faire circuler une marchandise mais d’accroître la quantité d’argent. C’est ainsi que l’argent devient capital.
Le circuit de base A M – –A’ est celui de l’économie capitaliste.
L’enchaînement ou l’intrication des deux circuits de base précédent s’appelle économie de marché capitaliste.
Le cas du capital productif ou la rotation du capital.
Le capitaliste dispose d’une quantité d’argentA avec laquelle il achète des matières premières M et de la force de travail FT qui transforme M pour produire une nouvelle marchandiseM’qui est ensuite vendu par le capitaliste.
Celui-ci par cette vente reçoit une quantité d’argent A’ évidemment supérieur àA. Comme ci-dessus : A’ = A+dA.
Pendant le processus de production : M + FT –M’ le capitaliste réalise une plus-value pl qui se réalisera par la vente de la marchandise produite M’par le profit dA .
En résumé le circuit de base de circulation du capital productif est : A –M + FT –M’–A’
remarquons que le terme générique de matière première M peut être une matière brute , un produit semi fini et M’peut désigner un produit semi fini ou fini.
Pour réaliser la transformation de M en M’ les travailleurs peuvent utiliser différents outils dont des machines diverses qui améliorent la productivité.
le nouveau capital A ’peut servir à son tour à acheter de la matière première et de la force de travail pour produire de nouvelle marchandise qui sauront à leur tour vendues pour obtenir un nouveau capital A’’plus important que le précédent. C’est le processus d’accumulation ou d’élargissement du capital.
L’expression monétaire de la valeur d’une marchandise et son prix.
L’expression monétaire de la valeur de la force de travail et le salaire.
L’expression monétaire de la plus-value et le profit.
Proposition 10 :
Le prix d’une marchandise peut s’exprimer de la manière suivante : P=C +v +pr
Où C et le capital constant investi pour l’achat des matières premières, des machines, de l’énergie, des locaux,…
v est le capital variable investi pour acheter la force de travail : c’est-à-dire le montant des salaires et des différentes cotisations sociales.
Pr et le profit réalisé résultant de l’exploitation de la force de travail et de la vente des marchandises produites.
Le prix P peut être considéré comme un prix global de vente de marchandises d’un même type ou comme prix unitaire en réalisant une moyenne par rapport au nombre de marchandises produites et vendues. V
Proposition 11 : le prix fait intervenir le taux moyen de profit.
Considérons la définition du taux moyen de profit : T =pl/(C +v) cette formule permet d’écrire :pl =T (C +v).
Lors de la vente sur le marché des marchandises produites par les travailleurs, la plus-value se réalise en fonction des taux de profit par branche ou du taux de profit moyen. L’expression monétaire de la plus-value pl devient alors le profit pr.
La formule précédente devient :pr =T (épée C +v) si nous revenons maintenant à la formule précédente du prix P vue ci-dessus, en remplaçant pr par cette valeur, on obtient : P =C +v +T (C +v) d’où l’expression du prix d’une marchandise en fonction du taux moyen de profit :
P= (C +v). (T +1) ainsi, le prix d’une marchandise dépend du capital avancé C +v et du taux général de profit moyen
je ne rentre pas ici dans les détails de la détermination du taux moyen de profit par branche puis entre branches de production faisant intervenir la concurrence entre les entreprises capitalistes.
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Correctif précision sur la notion de valeur et de prix.
Karl Marx fait intervenir aussi la notion de valeur de marché qui dépend de l’offre et de la demande pour la vente du produit fabriqué
Pour clarifier cette notion délicate, il nous suffit de distinguer la quantité Q1 de marchandises d’un type donné produite et la quantité Q2 de marchandises demandées de même type sur le marché après leur production.
Si l’on appelle t le temps total de travail social abstrait pour fabriquer ces marchandises, le temps de travail social moyen cristallisé dans chaque marchandise produite est t/Q 1 , c’est la valeur d’échange, notée ici V1, défini par Marx, et le temps social moyen abstrait cristallisé dans chaque marchandise demandée est : t/Q 2, notée ici V2. Qui n’est rien d’autre que la valeur de marché.
On a alors trois cas de figure :
Q 2 >Q 1 : la quantité de marchandises demandées et plus grande que la quantité de marchandises offertes ou produites. Alors :V 2 < V1 ; la valeur de marché est inférieure à la valeur de la marchandise.
Q2
Enfin, siV1 =V2, l’offre coïncide avec la demande et la valeur de marché est égale à la valeur de la marchandise.
Marx explique que, dans la pratique, la valeur de marché oscille autour de la valeur.
Remarquons que la demande dépend du besoin social d’acquérir telle ou telle marchandise (pour sa valeur d’usage) et du pouvoir d’achat des acheteurs.
Le prix d’une marchandise comme vue ci-dessus de l’investissement en capital nécessaire à sa production et du taux moyen voir même du taux moyen général de profit. Il gravite autour de la valeur de marché et dépend aussi de l’offre et de la demande.
Le prix intégrant le taux moyen de profit fait intervenir la concurrence de différentes entreprises pour la production et la vente d’une marchandise déterminée.
En résumé : la détermination de la valeur d’une marchandise est un rapport social qui dépend du rapport de force entre salariés et capitalistes notamment pour déterminer le temps nécessaire à sa production et la répartition entre temps de travail est temps de surtravail, c’est-à-dire entre capital variable et plus-value.
La valeur de marché fait intervenir en plus la notion de demande d’une marchandise sur le marché.
Le prix fait en outre intervenir la concurrence entre les capitalistes pour la détermination du taux de profit.
L’approfondissement de ces questions et assez complexes comme on peut, entre autres, s’en rendre compte avec l’article suivant :
Marché et concurrence chez Marx (remarques sur Le Capital, liv. III, chap. X) Par Ghislain Deleplace
https://www.persee.fr/doc/cep_0154-...
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Il est fait allusion dans l’émission a Hébert Marcuse de l’école de Francfort à laquelle se réfère souvent Géraldine Muhlmann. Un élément central du livre de Marcuse le marxisme soviétique est de montrer l’importance d’un phénomène sous-estimé par Marx : le contrôle démocratique des moyens de production et non pas seulement la propriété des moyens de production. Cela pose la question de la gestion, de l’organisation de la mise en œuvre de ces moyens de production et du processus de domination. En d’autres termes, l’importance du savoir, de la compétence et des cadres. Cet ensemble finit par former une couche sociale particulière nommée technostructure ou nomenklatura pour URSS.
Or c’est précisément cette question centrale qui a été au cœur du travail des deux intellectuels marxistes Jacques Bidet et Gérard Duménil.
Ils ont approfondi la notion d’organisation du travail chez Marx et son impact sur la structure de classe.
Pour Jacques Bidet, la classe dominante n’est plus monopolaire mais bipolaire : un pôle de la propriété et du marché et de l’autre un pôle de l’organisation, du savoir, de la compétence.
Ces deux pôles constituent une unité dialectique dans le sens du matérialisme dialectique.
À cette classe s’oppose la classe dominée constituée de trois composantes : les salariés du Public, les salariés du Privé et les travailleurs indépendants.
Il ne sera pas question dans cette émission de cette avancée majeure de la pensée marxiste.
Les deux auteurs précédents ont écrit un livre invisible dans l’émission : Alter marxisme (Presses universitaires de France)
rappelons que Jacques Bidet a été le directeur de la collection Actuel Marx aux PUF et organisateur des colloques internationaux de l’espace Actuel Marx.
Pour avoir des informations sur Actuel Marx utiliser le lien suivant : https://assoeconomiepolitique.org/a...
La revue Actuel Marx sur Cairn info : https://www.cairn.info/revue-actuel...
Un exemple de colloque organisé en décembre 2014 sur le rapport entre Foucault et Marx..https://sophiapol.hypotheses.org/16279
Il est assez surprenant de constater que dans cette émission n’ont pas été mentionnés des travaux économiques et sociohistoriques comme ceux de Jacques Bidet, de Robert Fossaert qui ont fait progresser notablement la pensée marxiste. La recherche marxiste ne s’est pas arrêtée avec l’école de Francfort comme on pourrait le croire en écoutant l’émission.
Un ouvrage de Jacques Bidet en relation avec l’émission est : explication et reconstruction du Capital. (PUF)
On peut mentionner une vidéo, parmi d’autres, de Jacques Bidet sur l’émancipation : https://www.youtube.com/watch?v=pya...
Le travail considérable de Robert Fossaert consigné dans son ouvrage en six volumes : La Société (Fayard) est résumé dans une étude : théorie de la société de Robert Fossaert. https://www.erudit.org/fr/revues/cg...
l’ouvrage de Louis Althusser Idéologie et appareil idéologique d’État est disponible gratuitement en ligne avec le lien suivant : http://classiques.uqac.ca/contempor...
Mais cette approche est largement dépassée par celle de Robert Fossaert dans son volume : les structures idéologiques. (Volume 6 de son ouvrage La société.) On peut télécharger le livre gratuitement à l’adresse : http://classiques.uqac.ca/contempor...
Cependan il existe une étude encore plus complète des idéologies : c’est l’approche multilatérale de Raymond Robert Tremblay de la notion d’idéologie.
Robert Tremblay : Sens et pouvoir fondements pour une socio sémiotique de l’idéologie (Thèse de doctorat, Montréal 1991.)
https://www.academia.edu/100349219/...
Cette thèse de doctorat en sémiologie de 1286 pages constituent, à ma connaissance, la synthèse la plus complète des différentes approches de la notion d’idéologie. Une attention particulière est portée sur l’articulation entre idéologie et imaginaire.
Concernant l’articulation entre infrastructure et superstructure, cela fait bien longtemps que les marxistes, y compris dans leurs publications aux éditions de Moscou pendant la période soviétique, considèrent une action rétroactive de la superstructure sur l’infrastructure..
Les idées ont une force matérielle.
Henri Lefebvre dans son ouvrage Le mode de production étatique écrit, dans son premier volume, que la séparation entre infrastructure et superstructure n’est pas toujours évidente. Si l’on considère les rapports de production qui font donc parti de l’infrastructure, ils font intervenir un rapport de propriété, un acte de propriété qui est de nature juridique et qui fait donc parti de la superstructure. De même, l’utilisation de la force de travail fait parti de l’infrastructure mais fait intervenir un contrat de travail de nature juridique qui, lui aussi, fait parti de la superstructure.
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Hervé Debonrivage
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