François Bayrou : Crash en direct devant les députés

mercredi 25 décembre 2024.
 

« Il n’est pas d’usage que le Premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire national ». Ce 17 décembre, c’est par ces mots que le nouveau premier ministre, François Bayrou, a défendu sa présence au conseil municipal de Pau en pleine catastrophe à Mayotte lors de QAG, les questions posées par les présidents de groupe au gouvernement. « Mais Mayotte est un département français ! », réagit aussitôt l’assistance face à celui qui a mis plus d’une minute quarante avant d’évoquer le sort des Mahorais. Il était pourtant attendu sur le sujet.

Si cette région ravagée par le cyclone Chido n’est pas sur le territoire national, « on comprend mieux pourquoi il a préféré assister au conseil municipal de Pau », ironise le sénateur communiste Ian Brossat sur X (ex-Twitter), qui qualifie ces propos d’un véritable « naufrage ».

« Peut-être est-il candidat pour passer encore moins de temps à Matignon » Une faute « politique majeure » qui « relève un impensé colonial et raciste », déclare Stéphane Peu, député PCF, à la sortie de ces échanges houleux à l’Assemblée nationale. Pour les opposants au président du Mouvement démocrate (MoDem), les réponses révèlent sa fragilité et ne sont pas à la hauteur d’un Premier ministre. Chacun a assisté en direct à son propre « crash », ajoute Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, au micro de LCI. Il est en « difficulté » et son « gouvernement ne terminera pas l’hiver ».

Par rapport à son prédécesseur, François Bayrou « réussit l’exploit d’être encore plus minoritaire dans son assise à l’Assemblée », puisqu’il est issu d’un groupe qui compte 36 députés contre 43 pour Michel Barnier, lance Mathilde Panot (France Insoumise). « Peut-être est-il candidat pour passer encore moins de temps à Matignon » que lui. La France « mérite mieux que cet affligeant spectacle causé par la toute-puissance du président Macron », ajoute sa consœur FI, Clémence Guetté.

Le locataire de Matignon a raté sa toute première allocution. Un peu plus tôt dans la journée, les Écologistes grinçaient déjà des dents. Si François Bayrou souhaite démontrer qu’il faut rétablir le cumul des mandats, « c’est raté » : « les Français retiennent que nous avons besoin que les politiques se concentrent sur une fonction à la fois », soufflait Marine Tondelier en fin de matinée sur X.


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