Pour la première fois depuis son élection en 2017, la cote de confiance du président de la République passe sous la barre des 20 % dans le baromètre Elabe pour « Les Echos », et touche un nouveau plus bas. Il paie encore les conséquences de la dissolution, dont les conséquences sont jugées sévèrement par les Français. François Bayrou entame son bail avec une cote de confiance très basse.
La chute. Après avoir atteint un plus bas en fin d’année dernière, la cote de confiance d’Emmanuel Macron poursuit sa glissade. Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos », elle atteint 18 % en janvier. Cela représente une baisse de 3 points en un mois, et de 9 points en six mois, loin d’une stabilisation à un niveau déjà très bas.
« C’est l’alerte rouge pour Emmanuel Macron. Il ne parvient pas à se stabiliser dans l’opinion. Au fur et à mesure que le temps passe, la dissolution est synonyme d’aggravation des maux du pays », note Bernard Sananès, président d’Elabe. Le président est clivant : plus de trois Français sur quatre (76 %) déclarent ne pas lui faire confiance, dont près d’un sur deux (47 %) « pas confiance du tout ». Ils ne sont que 6 % à ne pas exprimer d’opinion sur le président de la République.
La dissolution, prononcée au soir des élections européennes du 9 juin, est la source de ce décrochage au vu de l’instabilité politique et économique qu’elle a générée. Nommé le 13 décembre, François Bayrou a été le quatrième Premier ministre de l’année 2024 et la France n’a toujours pas de budget pour 2025.
Le président de la République décroche sensiblement au sein de son électorat, dernier bastion qui le soutenait très majoritairement. Parmi ceux qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle de 2022, sa cote de confiance tombe à 51 %, soit une baisse de 6 points en un mois et de 23 points en six mois. « Emmanuel Macron passe sous la barre des 20 % car son socle ne tient pas. Il ne parvient pas à enrayer sa chute, ce qu’il s’était passé pour François Hollande », ajoute Bernard Sananès. Sujet d’une défiance généralisée à gauche, le prédécesseur d’Emmanuel Macron à l’Elysée avait vu sa cote de confiance tomber à 14 % en fin de mandat, ce qui l’avait empêché de se représenter.
La défiance de son électorat est liée aux effets de la dissolution mais aussi au déficit aggravé des comptes publics. Le bilan d’Emmanuel Macron se réduit comme peau de chagrin, à l’heure où les défaillances d’entreprises sont au plus haut, la croissance économique est en panne et où le chômage menace de repartir à la hausse.
Les initiatives d’Emmanuel Macron pour reprendre la main ne fonctionnent plus. Elles ont été trop nombreuses par le passé (grand débat après les « gilets jaunes », conseil national de la refondation après sa réélection…), sans donner de suites concrètes. Il a évoqué un référendum lors de ses voeux du 31 décembre ? Les Français n’y croient pas. Emmanuel Macron est accusé de ne pas écouter l’opinion, de ne pas tenir ses promesses ou de faire l’inverse de ce qu’il dit, selon les verbatims récoltés par Elabe. Sa parole ne parvient plus à atteindre les Français.
Dans ce contexte, François Bayrou attaque fragilisé son bail à Matignon. Sa cote de confiance n’atteint que 20 %, soit le plus faible niveau pour un Premier ministre d’Emmanuel Macron (il est le sixième depuis 2017 ) à son entrée en fonction. Même chez les électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, la cote de confiance du maire de Pau est plus faible que celle de Michel Barnier lors de son arrivée à Matignon (elle n’atteint que 44 % pour 45 % déclarant ne pas lui faire confiance).
François Bayrou, allié d’Emmanuel Macron depuis 2017, n’apparaît pas comme un homme à même de relancer le quinquennat au moment où il fait ses premiers pas à Matignon, et alors qu’il a profité de la faiblesse du président de la République pour s’imposer. « Les Français accueillent François Bayrou avec scepticisme. Il y a une forme d’usure et ils doutent de sa capacité à sortir de l’instabilité », note Bernard Sananès.
Emmanuel Macron bat un nouveau record d’impopularité, défiance forte envers François Bayrou
Europe 1
Emmanuel Macron bat un nouveau record d’impopularité depuis son accession à l’Elysée en 2017, ne recueillant la confiance que de 18% des Français, selon un sondage Elabe paru jeudi. Dans cette étude pour Les Echos, seuls 51% des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 font confiance au Président "pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays" (-6 points).
Alors qu’il n’a pas encore prononcé son discours de politique générale, François Bayrou fait aussi face à une forte défiance : 20% des Français lui font confiance comme Premier ministre, un niveau très éloigné de ceux enregistrés par ses prédécesseurs lors de leur prise de fonction.
Au classement des personnalités, Édouard Philippe progresse pour le deuxième mois consécutif (42%, +1 point), Jordan Bardella retrouve son niveau post-élection européenne (38%, +3 points), Marine Le Pen est à son plus haut niveau de popularité depuis mai 2017 (37%, déjà obtenu en août et septembre 2024) et Gabriel Attal recule de deux places (36%, -1 point).
Le baromètre met également en évidence la forte progression de Gérald Darmanin (32%, +4 points) et Bruno Retailleau (31%, +5 points en un mois et +16 points depuis septembre). Enquête menée sur internet les 7 et 8 janvier auprès d’un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points.
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