Grenoble. L’élection législative partielle qui s’est tenue le 12 janvier dernier dans la 1ʳᵉ circonscription de l’Isère a donné lieu à un duel. D’un côté la candidate macroniste Camille Gallard-Minier (soutenue par l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran), de l’autre, le candidat LFI Lyes Louffok. Arrivé en tête au premier tour, il est soutenu par l’ensemble des forces du Nouveau Front Populaire, excepté peut être le Parti socialiste après son entrée hier dans les rangs des soutiens au Gouvernement. Porte-voix bien connu de la cause des enfants, il pourrait devenir dimanche prochain un nouveau député dans les rangs de la France insoumise.

Entre la continuité avec la politique du chef de l’État et la rupture avec cette dernière, par le programme du Nouveau Front Populaire, le candidat d’extrême droite, allié du Rassemblement National, a choisi : il soutiendra la candidate macroniste Camille Gallard-Minier. L’union de la droite et de l’extrême droite est en marche. Notre brève.

La participation en chute libre

L’abstention a été massive dimanche dernier : 36 %, contre 75 % à l’été 2024 ! Cette chute de la participation a fait baisser les scores de chaque camp, sauf… Les Républicains, dont la candidate est arrivé 3ᵉ. Malgré cela, le candidat du NFP est bel et bien arrivé en tête.

Arrivé 4ᵉ, le candidat du parti d’Éric Ciotti, l’UDR, a ce mardi annoncé voter pour la candidate de Macron. Dans son communiqué, Alexandre Lacroix justifie son choix en disant que « le néant est toujours moins pire que l’extrême gauche ». Il théorise aussi sa proximité avec le bloc macroniste, et un arc « républicain » d’un nouveau genre.

Pour aller plus loin : Lyes Louffok, porte-voix de la cause des enfants, en tête au 1ᵉʳ tour de la législative partielle à Grenoble

« Arc républicain » ou « arc des dégoûtants » ?

Le candidat adoubé par le RN « se réjouit […] de la progression des forces républicaines dans la circonscription ». Ces « forces républicaines » vont, selon Lacroix, du RN aux petits candidats centristes « indépendants », en excluant « l’extrême gauche trotskyste » représentée par Lyes Louffok.

Outre le qualificatif grotesque infligé au candidat NFP, Lacroix admet que Camille Gallard-Minier incarne la « tendance creuse et […] tiède du bloc républicain ». Son message est clair : il n’y a pas de différence de nature entre l’extrême droite et les macronistes, juste une différence de degré. Le RN et ses alliés promettent sur le fond la même politique que Macron et ses affidés, mais beaucoup plus brutale et raciste.

Autre enseignement : l’abstention de masse ne profite jamais au peuple. Avec une participation divisée par deux, le seul parti en progression est LR, et le RN conserve un score à deux chiffres. Voter Lyes Louffok dimanche prochain, c’est redonner la parole au peuple, bien loin des combines entre les droites unies. « Dimanche prochain, le choix est entre la macronie de la maltraitante sociale des Français et le choix de l’entraide et la protection des plus démunis ! », déclarait Jean-Luc Mélenchon.