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Juste après le cessez-le-feu à Gaza, Netanyahu a ouvert un nouveau front en Cisjordanie. Son armée s’est attaquée au camp palestinien de Jénine. Une opération nommée « Mur de fer », lancée ce mardi.
« Les opérations israéliennes meurtrières de ces derniers jours suscitent de graves inquiétudes quant à un recours inutile ou disproportionné à la force », a dénoncé Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Bezalel Smotrich, ministre des Finances de Netanyahu, a expliqué que la Cisjordanie occupée était la « prochaine étape après Gaza et le Liban ».
Le cessez-le-feu à Gaza, qui n’en est qu’à sa première étape, ne tient qu’à un fil. Les puissances occidentales ont tellement laissé les mains libres à Netanyahu qu’il se sent tout-puissant, au point de poursuivre sa colonisation et ses offensives en Cisjordanie. Pour rappel, l’ONU et la Cour internationale de Justice considèrent les colonies israéliennes, incluant celles de Cisjordanie, comme illégales. « L’État d’Israël est dans l’obligation de mettre fin à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais », déclarait la CIJ le 19 juillet 2024. Notre brève.
Au moins 12 Palestiniens ont été tués et 40 blessés par l’armée israélienne depuis mardi à Jénine, selon le Haut-commissariat de l’ONU, précisant que « la plupart d’entre eux [n’étaient] apparemment pas armés ». Sur le terrain, les soldats participant à l’opération « Mur de fer » sont appuyés par des bulldozers, des avions et des véhicules militaires blindés.
« Le camp est pratiquement invivable, avec environ 2 000 familles déplacées depuis la mi-décembre. L’UNRWA n’a pas pu fournir de services complets durant cette période », déplore Roland Friedrich, chef de l’UNRWA pour la Cisjordanie.
La terreur est constante, les violences quotidiennes. Alors qu’il se dirigeait vers l’est du camp de Jénine « des tirs ont [soudainement] éclaté », explique Amin Khazzam, un résident du camp, auprès de Blast. « J’avoue ne pas y avoir prêté attention, nous sommes tellement habitués aux scènes de violences. […] J’ai tenté de faire demi-tour, mais les soldats ont ouvert le feu sur moi, et une balle m’a touché au visage. Ils voulaient me tuer. Je ne comprends pas, je ne présentais aucune menace », raconte l’homme de 56 ans.
« En Cisjordanie, Israël est une puissante occupante qui exécute un peuple en piétinant le droit international. Des voyous. Des criminels. Honte à ceux qui regardent ailleurs », dénonce le député LFI Thomas Portes. Pour faire plier Netanyahu, l’Europe pourrait relever la tête agir. Plusieurs États, comme l’Espagne, la Norvège ou l’Irlande, ont été à la hauteur de l’Histoire en reconnaissant l’État de Palestine. Pour le reste, les solutions sont connues : suspension de l’accord existant entre l’Union européenne et Israël et embargo sur les livraisons d’armes à Netanyahu.
L’allié majeur de Netanyahu se situe de l’autre côté de l’Atlantique, en plus de constituer la première puissance économique et militaire du monde. En 2018, Donald Trump décidait du transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Une manœuvre diplomatique déjà très lourde de conséquences.
À peine retourné à la Maison-Blanche, Trump a signé un décret pour lever les sanctions contre des colons israéliens auteurs de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. On comprend pourquoi les colons israéliens mettent autant d’espoir en la personne de Trump pour exaucer leur rêve de coloniser l’ensemble de la Cisjordanie. Quelques heures après la décision du président américain, le secrétaire général de l’ONU s’est dit « profondément préoccupé par la menace existentielle à l’intégrité et la contiguïté du territoire palestinien occupé de Gaza et de Cisjordanie ».
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