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Le vote de non-censure par le PS consomme son ralliement au gouvernement Bayrou. Pour l’instant sans participation. Mais qui s’en souvient : le refus du recours au 49.3 était une des lignes rouges du PS au début de sa danse du ventre devant Bayrou ! Et qui le rappellera : le vote de la censure est une motion de défiance opposée au refus du gouvernement de demander un vote de confiance à l’Assemblée. La drogue politicienne brouille les esprits. Le minimum républicain n’est même plus présent à l’esprit de certains parlementaires ou chroniqueurs.
Les commentaires de presse sur Villeneuve-Saint-Georges et ceux des tireurs dans le dos de la « goche » ont été unanimement concentrés sur l’échec de Louis Boyard et de LFI. Comme prévu. Que la ville ait été de droite avant l’élection, que le PCF l’ait perdue la dernière fois avec onze points de moins que Louis Boyard, rien de tout cela ne doit empêcher le ramassis des rageux de pétuler en rond. Pourtant un événement énorme s’est noué sous les yeux de ceux que la haine anti-insoumise aveuglent.
À Villeneuve, l’évènement majeur était ailleurs. Il est resté enseveli médiatiquement par la campagne de sabotage du PS et de ses commensaux EELV et PCF. Comme les journalistes politiques pensent sur commande, il faut faire le travail à leur place. Faisons-le. À Villeneuve, le RN et Zemmour ont appelé à voter pour la liste LR. Les cerveaux sont tellement lepénisés que, dans les rédactions, certains se demandent déjà où est le problème. Il y a quelques temps cela aurait été l’actu pendant huit jours. En mars 1998, aux élections régionales en Rhône-Alpes, Charles Millon fut renié par Chirac, exclu de son groupe parlementaire et de l’UDF pour avoir accepté les voix du FN. Pour finir, ce ralliement de l’extrême droite avait entraîné l’annulation de l’élection. À l’époque, François Bayrou, député UDF, avait pourfendu Charles Millon. Aujourd’hui même la présence de Zemmour ne coupe pas l’appétit des muscadins et des merveilleuses de la presse et des partis « de gouvernement » ! Et comment oublier les hurlements devant les accords de désistements réciproques de Jean-Claude Gaudin avec le RN en 1988. Pendant des années, « Le Monde » et même Plantu ont représenté Jean-Claude Gaudin encerclé d’un vol de mouches à merde, lui-même à moitié dissimulé dans un imperméable entrouvert. Ces finesses montraient comment la bonne société réagissait à l’époque. Aujourd’hui : silence et bouches cousues. Adieu « le cordon sanitaire » ! La seule évocation du nom du Hamas suffit, sans aucune vérification, à unifier le spectre politique dans un même soutien. La « légitime défense » de Netanyahu a étendu son périmètre jusque sur les bords de la Seine grâce à Olivier Faure. Quelle réussite !
LFI ne saurait gagner si ce n’est pas eux qui mènent le bal. Telle est la nouvelle doxa des états-majors de la goche. La question de revers ne sera pas traitée avant qu’ils aient tous désaoulés : comment comptent-ils gagner eux-mêmes sans LFI ? Addicts aux bonnes paroles bues dans les médias, les nigauds ne se rendent pas compte du fossé qu’ils creusent avec enthousiasme. Ils pensent nous séparer de leurs électeurs sans se rendre compte qu’ils se séparent des nôtres. Et pour finir la preuve est faite à Villeneuve-Saint-Georges que les électeurs peuvent surmonter la division malgré les appareils. C’est la leçon majeure de cette élection après que le PS et ses accompagnateurs aient passé cinq jours sur sept à nous inonder de déclarations sur le « candidat du Hamas » qu’il y aurait dans notre liste. On retrouvera cette partition aux premiers tours de 2025. Partout sauf exception.
On ne parle pas de la raclée que se prennent les macronistes d’une élection partielle à l’autre en dépit des efforts faits par Gabriel Attal ? Pourquoi ? Et pourquoi sous-estimer les scores de LR et leur soudaine remontée dans les résultats électoraux ? La fascination pour LFI éteint toute autre lampe ? Pourtant l’analyse en vaut la peine puisque le paysage politique global en est modifié. Le fait est là : dans la désormais ultra bourgeoise circonscription de Boulogne-Billancourt, la candidature macroniste hier titulaire du siège sombre en quatrième position. LR passe en tête ! Et le second est « Horizons », le parti d’Édouard Phillipe, le meilleur ami de personne. Dans chacune de ces circonscriptions, les candidats de Bardella reculent en voix. Au total, Retailleau se lisse les moustaches. LR est de retour et moissonne les semailles du RN. Tant mieux. Cela déstabilise le bloc de droite. Les diverses composantes s’y livrent une compétition bien rude désormais validée par un net mouvement des courbes électorales. Et où les candidatures pour 2027 sont désormais plus nombreuses qu’au centre gauche.
L’évènement de cette non-censure va maintenant produire ce que nous savons et pourquoi cela a été fait par ses auteurs : le NFP est réduit d’un parti. Il va nous falloir vérifier qui y demeure et comment fonctionner. Mais il est vrai qu’il y a encore quatre 49.3 en vue et 4 motions de censure. Mais le signal donné aujourd’hui ne peut pas être nié. Non censure-Villeneuve-non censure : trois points font une ligne.
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