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Mercosur. Zigzags du PS. Madame Le Pen et ses lignes « rouges »
Mercosur. Ça vous parle encore ? Nous oui. Et comme d’habitude, nous n’avons pas lâché prise. Pourtant, il y a déjà eu divers votes en carton sur le thème : « non au traité, en l’état ». En l’état égal : « oui mais ». Égal fumisterie. Nous n’avons pas lâché prise. Les insoumis ont frappé ce jeudi. Ils ont obtenu la majorité dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour faire adopter leur texte de résolution demandant le rejet du traité et exigeant que le Parlement puisse voter sur le texte lui-même, contrairement aux désirs de madame von der Leyen !
C’est fort ! Après avoir enlisé le PS dans des zigzags incohérents entre lignes rouges et des « ça ne fait pas le compte » d’apothicaire, François Bayrou paye avec la même monnaie l’anesthésie du RN : des mots. Et lui-même délivre le mode d’emploi : « les mots sont des pièges » ! Du coup les mêmes qui ont fait tomber le gouvernement Barnier à cause de son budget s’apprêtent à laisser passer un budget par 49.3 pire que le précédent de l’avis de tous les connaisseurs. Bayrou dresseur d’élites ! Ni le PS ni le RN ne l’empêcheront de gouverner. Tout Matignon salue donc la tranquillité du dompteur, sûr de son fait. Les couloirs bruissent des rumeurs les plus excitantes : la retraite à 64 ans, « on pourrait voir, à voir », « Macron, ici on s’en fout », « la proportionnelle évidemment ».
Pourtant, madame Le Pen et ses lignes « rouges » sont benoits. Il lui aura suffi d’être payée de mots par Bayrou pour l’apaiser. Lui parler de « submersion par l’immigration » c’est comme parler de chocolat à n’importe qui : ça l’a fait saliver. Elle est contente. « Qu’importe la cuillère, pourvu qu’on ait la soupe » se dit-elle en quelque sorte. En fait, c’est une comédie bien organisée. Bayrou a bien baladé le PS et les nigauds qui le dirigent. En toute hypothèse, l’épluchage des socialistes est commencé pour Bayrou. Le couteau s’appelle Lombard. Le même sort est promis au RN. Le couteau s’appelle Retailleau. François Bayrou fait du Bayrou comme jamais. Là-dessus, madame Le Pen nous prévient : comme Hollande, elle veut voir Macron finir son mandat. Et sinon elle veut être présidente si Macron démissionne tout seul. Et sinon ce sera Bardella Premier ministre si c’est Macron qui le demande. Elle est polie : elle dira sûrement merci, le cas échéant s’il consent à la contenter. Le temps des Le Pen en papier mâché est commencé. Au fond, j’ai été rudement bien inspiré le jour où j’ai dit d’elle qu’elle était « l’assurance-vie du système ». Mais au total, faire du Trump n’est pas à la portée d’un état-major de rentiers semi-somnolents sur leurs bancs de touche au Parlement. Retailleau va donc leur tondre la laine sur la tête tranquillement. De fait, déjà dans les partielles, on voit LR remonter sur le dos du RN qui décline. Et encore faut-il noter que Darmanin ne s’y est pas remis.
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