Les droits de douane américains entrent en vigueur, le Canada réplique

vendredi 7 mars 2025.
 

Le Canada et le Mexique n’ont « plus de marge de manœuvre » pour éviter l’entrée en vigueur des droits de douane sur l’ensemble de leurs produits aux États-Unis, a prévenu Donald Trump ce lundi 3 mars. Ottawa a annoncé que le pays allait répliquer dès mardi.

« Il n’y a plus de marge de manœuvre pour le Mexique et le Canada. Les droits de douane sont un fait. Ils entreront en vigueur demain (mardi) », a assuré Donald Trump à des journalistes à la Maison Blanche ce lundi.

Le Canada a dans la foulée annoncé mettre en place des droits de douane sur les produits américains, dès ce mardi 4 mars, en représailles, a déclaré lundi le Premier ministre Justin Trudeau, estimant que « rien ne justifiait ces mesures » américaines. « Si les droits de douane des États-Unis entrent en vigueur, le Canada ripostera à compter de minuit en mettant en œuvre des droits de douane de 25 % sur 155 milliards de dollars de marchandises américaines », a indiqué le chef du gouvernement canadien dans un communiqué.

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a, elle, déjà assuré que le Mexique avait « un plan A, un plan B, un plan C et un plan D » contre ces nouvelles taxes.

Inquiétude pour l’industrie automobile

Le sort de l’industrie automobile inquiète tout particulièrement. Au cœur des échanges entre le Canada, les États-Unis, mais aussi le Mexique, elle risque de pâtir le plus de la décision. 225 milliards de dollars de biens automobiles transitent entre ces trois pays signataires d’un accord de libre-échange. « Ce qu’il faudra faire, c’est construire des usines automobiles et d’autres choses aux États-Unis et dans ce cas, il n’y aura pas de droits de douanes. C’est ce que je vais dire aux Canadiens et aux Mexicains. Ils doivent construire ici. Ce sera bien mieux, parce que nous sommes le marché où ils vendent le plus. Donc je pense que ça va être très bien. Très bien pour les constructeurs automobiles », a assuré Donald Trump.

Ces dernières semaines, les appels se sont multipliés de la part des industriels pour empêcher l’application des taxes voulues par le président américain. La semaine dernière, le président du groupe automobile franco-italien Stellantis a fustigé des taxes qui frapperont de manière disproportionnée des constructeurs qui ont des usines aux États-Unis.

Autrement dit, Donald Trump se tire une balle dans le pied et menace sa propre économie. Stellantis comme Ford se sont établis à Windsor dans l’Ontario pour servir le marché américain. Pour l’économie du Canada, le risque est majeur et Ottawa craint une récession de près de 2,4 % et la perte de 1,5 million d’emplois.

Mais plus fondamentalement, c’est la relation historique de confiance entre deux voisins qui se trouve menacée. Donald Trump piétine l’accord de libre-échange qu’il avait contribué à négocier avec le Canada et le Mexique en 2020.


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