« Réindustrialisation » des armements : les insoumis prennent Macron aux mots et appellent à des nationalisations

jeudi 20 mars 2025.
 

La présidente de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, Aurélie Trouvé, pointe les « incohérences » de l’exécutif en matière de défense. Pour elle, laisser fermer l’usine Vencorex en Isère est en contradiction avec la ligne affichée par le président de la République mercredi soir 5 mars.

Chiche Macron ! C’est, en substance, ce que l’insoumise Aurélie Trouvé aimerait transmettre au chef de l’Etat après son allocution du mercredi 5 mars. « Il veut “accélérer la réindustrialisation dans toutes nos régions” ? Qu’il commence par nationaliser Vencorex », lance la présidente de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale.

Cette entreprise située au Pont-de-Claix (Isère) risque la liquidation judiciaire – le tribunal de commerce de Lyon lui a offert un sursis de six mois jeudi. Or les plus de 400 salariés fabriquent notamment du sel qui permet à l’usine voisine d’Arkema – elle aussi en difficulté – de produire du chlore et des dérivés, nécessaires notamment au carburant utilisé par ArianeGroup pour les fusées Ariane 6 et les missiles M51 de la dissuasion atomique. Sa fermeture pourrait entraîner la fin d’une filière considérée comme « stratégique ».

« Vencorex, c’est un cas d’école, insiste Aurélie Trouvé. Est-ce que le gouvernement choisit d’autonomiser la France et donc accepte de nationaliser cette entreprise ? Ou bien choisit-on de s’approvisionner en Pologne et de transformer les produits en Allemagne et donc d’être dépendants d’autres pays ? » L’option de la nationalisation de Vencorex, défendue par plusieurs forces de gauche, dont les insoumis et les écologistes, a été écartée par le Premier ministre, François Bayrou. Dans un courrier daté du 21 février, le Premier ministre justifiait ce choix car, selon lui, « l’activité n’est pas viable selon tous les scénarios étudiés » et avait renvoyé à « un projet de reconversion » de la plateforme via « un pacte territorial avec les élus locaux ».

Trouvé compte bien remettre ce sujet au premier plan médiatique pour pointer certaines « incohérences » entre « le discours » de Macron et « les actes » de son gouvernement. Elle a prévu d’auditionner les patrons de Vencorex et Arkema, respectivement les 18 et 19 mars. « Pile poil » au moment où « cette question des moyens de défense va monter ». Emmanuel Macron doit en effet « réunir », comme il l’a annoncé mercredi, « les industriels du secteur dans les prochains jours ».

Article de Lilian Alemagna


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