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En 2014, un événement pour le moins insolite a attiré l’attention aux abords de Rome. Une statue de la Vierge Marie, installée à Trevignano Romano, aurait versé des larmes de sang. Ce phénomène inexpliqué a rassemblé des milliers de pèlerins et continue de susciter l’engouement et le scepticisme près d’une décennie plus tard. L’affaire met en lumière à la fois les croyances religieuses et les tensions entre foi et raison.
Gisella Cardia, qui possède la statue, se retrouve au cœur de cette histoire. Reconnue dans le milieu religieux italien, elle est souvent qualifiée de « gourou » moderne et affirme être voyante. En 2016, elle a acheté la statue à Medjugorje, en Bosnie, un lieu réputé pour ses apparitions mariales. Elle l’a ensuite transportée à travers l’Europe jusqu’à Trevignano Romano. Gisella Cardia prétend que la Vierge Marie lui transmet des messages prophétiques et que la statue peut non seulement pleurer des larmes de sang, mais aussi multiplier la nourriture, ce qui renforce son aura mystérieuse.
Une investigation scientifique a été déclenchée pour mettre au clair le mystère des larmes de sang. Actuellement, un généticien judiciaire travaille sur des échantillons et les résultats ADN doivent être transmis aux procureurs le 28 février. Les premières analyses ont donné lieu à des divergences : un détective privé avait d’abord découvert que le sang provenait d’un porc, tandis qu’un rapport du Corriere della Sera a indiqué qu’il serait en réalité humain féminin, avec un profil génétique correspondant à celui de Gisella Cardia.
Cette révélation soulève des interrogations sur la véracité des faits. Si l’ADN confirme que le sang appartient à Gisella Cardia, le parquet de Civitavecchia pourrait envisager des poursuites pour fraude. Toutefois, ses avocats avancent que le fait qu’elle manipule la statue régulièrement pourrait expliquer la présence de son ADN (cela revient à dire que le contact fréquent peut laisser des traces).
L’Église catholique romaine n’a pas tardé à exprimer ses réserves sur la légitimité du phénomène, parlant même d’une possible supercherie. De leur côté, les autorités judiciaires examinent prudemment les allégations. Les avocats de Gisella Cardia insistent sur le fait que les analyses actuelles ne permettent pas de rejeter totalement une explication surnaturelle. Ils demandent donc de réaliser des tests supplémentaires pour savoir si l’ADN relevé provient d’un profil unique ou d’un mélange.
Solange Marchignoli, qui défend Gisella Cardia, ne cache pas sa confiance en sa cliente : « Je ne sais pas où elle prie actuellement, mais je sais avec certitude qu’elle est animée par une foi profonde et qu’elle n’a rien à gagner de tout cela » relate IFLScience. Elle décrit Gisella comme une personne humble, motivée par une foi sincère plutôt que par des intérêts matériels ou publicitaires.
À l’heure actuelle, Gisella Cardia aurait quitté Trevignano Romano et son lieu de résidence reste inconnu. Cette disparition alimente encore davantage les spéculations autour de sa personne et du mystère lié à la statue.
L’histoire intrigante de cette statue continue de questionner ceux qui se demandent où se trouve la limite entre croyance et observations scientifiques. Tandis que certains y voient un signe de la divinité, d’autres souhaitent que la science moderne démêle les faits de l’imaginaire. Dans tous les cas, cette affaire pousse chacun à réfléchir sur la valeur des convictions personnelles lorsqu’on les confronte aux preuves tangibles fournies par la recherche.
Article de Laurène Meghe, Armées.com
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