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Nous approchons de la journée d’action du 20 mars qui sera conduite dans toute la France par le « groupe des neuf » syndicats et associations de retraités pour regagner la perte de pouvoir d’achat de ces dernières années. Ils ont cotisé pour cela. Mais leurs droits sont contestés par des décideurs politiques et des commentateurs qui, parallèlement, préconisent des dépenses sans limites dans les armes de guerre.
Nous sommes à 9 jours de la journée de rassemblements et de manifestations organisées le 20 mars par 9 organisations syndicales et associations de retraités en France pour la revalorisation des pensions. Avant , comme après la mise en place du gouvernement Bayrou, économistes libéraux et journalistes de même tendance ont plaidé sans répit pour faire baisser les pensions de retraite des 17 millions d’hommes et de femmes qui ont cotisé durant leur vie active pour acquérir leurs droits. Ces pensions ne représentent pourtant que 13,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de la France pour 25% de la population française.
Ces mêmes commentateurs occultent le fait qu’en janvier 2023, 3.382.500 personnes était inscrites à Pôle emploi en catégorie A, sans une seule heure de travail dans le mois. S’y ajoutaient 2.346.000 personnes en catégories B et C avec seulement quelques heures de travail précaire dans le mois. Beaucoup de ces personnes seraient au travail si les patrons des grandes firmes n’avaient pas fait perdre 2 millions d’emplois à notre industrie en délocalisant une grande partie de leur production industrielle dans des pays à bas coûts de main d’œuvre pour augmenter leurs profits. Nous voyons aussi que les enseignes de la grande distribution font croître les importations de produits alimentaires dans le seul but de faire baisser les prix payés aux paysans en France, ce qui réduit aussi les emplois dans notre industrie agroalimentaire .
Vidéo associée : Retraite : une perte de revenus de plus en plus sensible (Dailymotion)
En 2024, plus de 98 milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires par les plus grosses entreprises françaises. Les sommes versées par celles du CAC 40 atteignaient 72,8 milliards d’euros, en augmentation de 8,5% par rapport à 2023. TotalEnergies avait octroyé 14,5 milliards d’euros. Fin 2024, on apprenait que 300.000 emplois risquaient d’être supprimés en ce début d’année 2025 sur plusieurs sites industriels en France, souvent pour cause de nouvelles délocalisations vers des pays à bas coûts de main d’œuvre.
L’an dernier, parallèlement, la Banque de France enregistrait une hausse de 10,8% des dossiers de surendettement par rapport à l’année 2023, qui accusait déjà une augmentation de 8% sur 2022. Mais, dans « l’Express » daté du 13 février, un dénommé Bertrand Martinot, présenté comme un économiste, proposait de « désindexer pendant plusieurs années les pensions. Une année de gel des pensions, c’est rendre entre 4 et 4,5 milliards d’’euros d’économies », ajoutait-il. D’autres commentateurs désignent comme des privilégiés les retraités qui ont fini de payer leur logement alors qu’ils ont fait des sacrifices durant leur vie de travail pour rembourser leur emprunt. Les mêmes commentateurs sont farouchement opposés au rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Les chiffres publiés plus haut montrent que les déficits des systèmes de retraite par répartition sont surtout sont imputables à la course aux profits les plus élevés possibles par les banques et les grandes firmes privées. Les retraités et retraitées qui ont cotisé durant leur vie de travail pour acquérir des droits à pension ne doivent pas payer ces additions.
Selon le rapport de la Cour des comptes rendu en février au gouvernement, la pension nette moyenne des personnes en retraite serait de 1.512€ par mois. C’est juste au dessus du SMIC à 1.426,30€ depuis novembre 2024. Mais l’Union Confédérale des retraités CGT rappelle que 60% des retraités et retraitées perçoivent une pension nette mensuelle inférieure au SMIC ; 31%, dont 74% de femmes, perçoivent moins de 1.000€ nets par mois et 11% de ménages de retraités vivent en situation de pauvreté et de misère avec une pension moyenne de 790€ par mois. Du coup, 700.000 personnes en retraite n’ont pas de complémentaire santé ou de mutuelle et 1,6 million de personnes en retraite ne se soignent plus ou peu.
Comme d’autres avant lui, le gouvernement Bayrou veut faire remonter l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans et désindexer la revalorisation des pensions de la hausse moyenne des prix. Mais selon un sondage ELABE réalisé le 21 février, 65% des Français sont opposés au report de l’âge légal de départ à la retraite et 90% des retraités sont opposés à la sous indexation des pensions par rapport à l’inflation. Ces exigences sont en phase avec celle de l’UCR-CGT pour « l’augmentation immédiate de 10% de toutes les pensions et de 300 euros du minimum contributif ».
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