Des dirigeants syndicaux ukrainiens arrêtés, accusés de corruption entre 2016 et 2018

lundi 14 avril 2025.
 

Les procureurs ukrainiens ont arrêté des dirigeants des organisations syndicales UkrProfTur et de la Fédération des Syndicats (FPU). Ils sont accusés de corruption dans la vente de biens syndicaux, pour leur propre bénéfice et celui de membres de leur famille, ainsi que de corruption de fonctionnaires pour dissimuler ce comportement illégal. Les allégations concernent des transactions effectuées entre 2016 et 2018.

Ces arrestations interviennent alors que les organisations syndicales, les employeurs et le gouvernement néolibéral entament d’âpres négociations sur la réforme du code du travail.

Le dirigeant du FPU, Hryhorii Osovyi (73 ans), n’a jamais fait l’objet d’enquêtes criminelles malgré les nombreuses accusations de corruption lancées par les médias, principalement par Halyna Tretyakova et d’autres politiciens néolibéraux.

Serhiy Strilets (directeur d’Ukrproftur) a été déclaré non coupable en 2023 dans une affaire criminelle.

L’illégalité des transactions portant sur les biens des syndicats n’a jamais été prouvée par les tribunaux ukrainiens. L’État considère les biens syndicaux comme des propriétés publiques, mais le FPU de-jure possède des biens hérités de la période socialiste.

Volodymyr Sayenko, vice-président du FPU, a récemment été libéré sans inculpation après trois ans de détention préventive.

Selon Vitalii Dudin, avocat spécialisé dans le droit du travail, « les syndicats ukrainiens pourraient être beaucoup plus radicaux dans leurs revendications. Ils ont une attitude très amicale à l’égard du gouvernement, mais ils sont toujours considérés comme « déloyaux ». Je pense que des allégations de gestion non transparente de la propriété devrait être un sujet pour les membres du FPU, une telle ingérence publique n’aiderait pas et conduirait à une perte de réputation au niveau international. Les dirigeants syndicaux devraient certainement être soumis à un contrôle plus démocratique, mais ces dernières accusations semblent viser à discréditer les syndicats en général et à ruiner toute confiance à leur égard ». [AN]

[Interfax Ukraine] — Les procureurs ukrainiens mettent en cause* des dirigeants des organisations syndicales Ukrproftur et de la Fédération des Syndicats Ukrainiens (FPU) pour détournement de biens publics

Des employés du Bureau d’État d’Investigation, en coopération avec le SBU, ont mis au jour les activités illégales de la direction d’Ukrproftur et de responsables de la Fédération des Syndicats d’Ukraine, qui ont organisé un système d’aliénation illégale de biens publics appartenant à des organisations syndicales d’une valeur de plus de 20 millions de hryvnias. « Au cours de l’enquête préliminaire, il a été établi qu’entre 2016 et 2018, les délinquants ont conclu quatre contrats fictifs de vente et d’achat de biens immobiliers à Rivne. La valeur estimée totale de ces biens dépassait 20 millions de hryvnias (625 000 EUR). Par exemple, les locaux de l’un des restaurants ont été vendus à un prix réduit de seulement 4,1 millions de hryvnias. Des proches de l’un des dirigeants d’Ukrproftur en sont devenus les nouveaux propriétaires », rapporte le service de presse du SBI. Selon les informations disponibles, le personnel de l’établissement servait des représentants des forces de l’ordre et des autorités locales avec des remises de plus de 20%.

De cette façon, les organisateurs tentaient d’établir des relations personnelles et d’éviter les inspections. Dans le cadre de l’enquête, le SBI a saisi des documents et des supports électroniques confirmant les transactions illégales. Cinq personnes ont reçu un avis de suspicion en vertu de la partie 1 de l’art. 255 (création, gestion et participation à une organisation criminelle), partie 5 de l’art. 191 (appropriation, détournement de biens en quantités particulièrement importantes) et partie 3 de l’art. 209 (légalisation de biens obtenus par des moyens criminels) du Code pénal ukrainien. Quatre suspects ont été détenus. Dans un avenir proche, une requête sera déposée auprès du tribunal pour choisir la détention comme mesure de contrainte avec une alternative à une caution d’un montant de 100 millions de hryvnias. L’enquête est en cours. D’autres épisodes possibles d’activité criminelle sont en cours d’établissement.

Interfax - Ukraine

*Ceci est incorrect. Tout au long de l’article, Interfax suggère que les accusés sont coupables de crimes et ont été démasqués. En réalité, jusqu’à présent, les procureurs n’ont fait qu’arrêter les dirigeants syndicaux. Seul un tribunal déterminera si des crimes ont été ’mis au jour’ et qui en est responsable. [AN]


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