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Une note interne révèle que le département d’État américain, sous l’impulsion de Marco Rubio, demande à ses agents de dénoncer anonymement d’éventuels actes ou propos jugés hostiles au christianisme, dans le cadre d’un décret signé par Donald Trump
Le département d’État américain (équivalent du ministère des Affaires étrangères) a transmis ces derniers jours une directive à ses employés leur demandant de signaler anonymement tout comportement ou déclaration jugée « anti-chrétienne » de la part de collègues. Cette initiative, révélée ce vendredi par Politico, s’inscrit dans le cadre d’un décret signé en février dernier par Donald Trump, visant à lutter contre les discriminations supposées envers les chrétiens au sein de l’administration fédérale.
La note interne, envoyée à toutes les ambassades au nom du ministre Marco Rubio, précise que les signalements (anonymes ou non) doivent être aussi détaillés que possible, avec « noms, dates, lieux et contexte des incidents rapportés ». Les informations collectées doivent alimenter les travaux d’un groupe de travail interministériel, chargé d’évaluer l’ampleur du phénomène et dont la première réunion est prévue autour du 22 avril.
Certains agents du ministère ont exprimé leur inquiétude face à cette directive, y voyant un outil de surveillance interne susceptible de nuire à l’atmosphère de travail. Une initiative qui pour certains employés n’est pas sans rappeler la dystopie de Margaret Atwood dépeinte dans La Servante Ecarlate (ou The Handmaid’s Tale) dans laquelle la religion est instrumentalisée à des fins de contrôle autoritaire.
La directive s’appuie sur un décret présidentiel, présenté par la Maison-Blanche comme un moyen de protéger les employés chrétiens, notamment catholiques, contre toute forme de marginalisation. Mais pour plusieurs ONG, cette initiative cache une autre finalité.
Dans un communiqué publié en février, l’organisation estimait qu’en s’appuyant sur une interprétation très stricte de la liberté religieuse, le décret présidentiel pourrait en réalité « légitimer des discriminations envers des groupes marginalisés comme la communauté LGBTQ+ ».
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