Anticapitalisme et antilibéralisme 1 Le capitalisme

lundi 2 mai 2022.
 

Le capitalisme et le libéralisme traversent actuellement une crise particulièrement grave, remettant en cause leur efficacité et légitimité. Ces mots sont donc l’objet de différentes stratégies de brouillage de sens, l’ anti libéralisme pouvant par exemple être assimilé à un collectivisme intégral ou à un dirigisme étatique ce qui est pour le moins discutable comme nous le verrons dans cette étude.

Avertissement : ce texte est long et est donc divisé en plusieurs parties. Il ne traite pas de l’événementiel, d’élections, de stratégies du moment..

Ce document est divisé en quatre grandes parties :

Première partie : le capitalisme.

Deuxième partie : l’anticapitalisme.

Troisième partie : le libéralisme.

Quatrième partie : l’anti libéralisme

Exposé des motifs.

L’objet de cette contribution est de cerner le sens et de distinguer les notions de libéralisme et de capitalisme et donc de différentier anti-libéralisme et anti-capitalisme.

Cette clarification est importante car :

- ces termes sont actuellement l’objet de confusion de sens aboutissant à des définitions contradictoires ou à des affirmations imprécise, floues, prêtant à de multiples interprétations, comme j’ai pu le constater en consultant de nombreux articles relatifs à ce sujet.

- en cette période de crise grave du capitalisme, ces mots sont l’objet de brouillage de sens et de récupération délibérés, notamment par l’extrême droite

- elle permet de poser clairement le problème de l’identité politique de l’anti-libéralisme et de l’anti-capitalisme ; du positionnement politique d’un groupe dominé par rapport au groupe dominant.

Par exemple, le PCF reste-t-il un parti anticapitaliste alors que : en 1976, lors de son 22ème congrès le PCF abandonne la référence à la doctrine de la « dictature du prolétariat », en 1979, lors de son 23ème congrès, il abandonne la référence au « marxisme-léninisme » et en 1994, lors de son 28ème congrès il abandonne la référence au « centralisme démocratique » ?

Le Parti de Gauche est-il anticapitaliste ? Antilibéral ? Le programme du Front de gauche "L’humain d’abord" est-il un programme anticapitaliste ?

Le Front National est-il un parti antilibéral ?

La doctrine sociale de l’Église est-elle antilibérale ?

On peut lire dans l’encyclopédie libre Wikipédia au sein de l’article "anticapitalisme" : "Hitler exprimait, autant en public qu’en privé, un profond mépris pour le capitalisme, l’accusant de prendre les nations en otage au bénéfice des intérêts d’une classe de rentiers cosmopolites et parasites]. Il s’opposait à l’économie de marché et à la recherche effrénée du , profit et souhaitait une économie respectueuse de l’intérêt général. Il n’estimait pas le capitalisme digne de confiance en raison de sa nature égoïste, et lui préférait une économie dirigiste subordonnée aux intérêts du peuple" Hitler et le nazisme auraient-ils été anticapitalistes, anti libéraux ? Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antica...

Il suffit de consulter aussi un site comme Wicklibéral pour se rendre compte concrètement comment des libéraux essaient de créer une confusion généralisée entre anticapitalisme, anti libéralisme, socialisme et fascisme ou encore encore entre extrême droite et extrême gauche.

Elle permet d’établir des bases claires pour définir des "fondamentaux", des "repères" pour cette mouvance composite appelée "gauche de la gauche" ou "l’Autre gauche".

Marc Raoul Jennar, auteur du très bon livre "Europe, la trahison des élites", s’était engagé "activement en faveur de l’émergence d’une gauche antilibérale unie pour les élections de 2007 au travers de son action au sein des collectifs unitaires antilibéraux" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul-... ).

Dans un texte, plusieurs fois repris sur le Web, appelant à l’unité des forces antilibérales, il avait écrit, en juin 2007, "Se rassembler autour de nos fondamentaux. Un projet politique fondateur s’appuie sur des valeurs fondamentales qu’on partage ou qu’on rejette, mais qui ne peuvent souffrir de compromis. Pour nous, ces valeurs s’inscrivent dans une vision du monde que résume parfaitement la triple exigence de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces valeurs impliquent un refus de l’exploitation des humains par d’autres humains. Ces valeurs intègrent totalement le rapport de l’être humain avec son environnement. Mais énoncer des valeurs est sans effet si, en même temps, on ne formule pas les réponses aux questions que pose aujourd’hui le respect de ces valeurs..." (voir par exemple : http://lecafepolitique.free.fr/spip... )

Malheureusement, ce n’est pas si simple : avant même d’affirmer qu’une "valeur" ne puisse souffrir de compromis, encore faut-il donner un sens précis, identifiable philosophiquement et économiquement à cette "valeur". Ainsi des chrétiens, des marxistes, des libéraux héritiers de Voltaire ou Diderot peuvent souscrire tous à ces valeurs de liberté, égalité, fraternité. Mais gros problème : ceux-ci n’accordent pas le même sens à ces mots, (même si, sur certains aspects, ils peuvent se retrouver) et surtout, leurs conceptions de l’individu (ou de la "nature humaine") au sein de la société diffèrent.

De même pour l’idée d’exploitation de l’homme : par exemple, la notion d’exploitation développée par Marx nécessite un appareillage conceptuel important et ne recouvre pas le sens intuitif qu’un chrétien peut accorder à ce mot.

Prétendre vouloir rassembler des gens sur un même corpus de mots-valeurs qui n’ont pas la même signification pour chacun, c’est construire un château de sable qui sera emporté par la première marée, c’est se fixer des bornes en sucre qui fonderont à la première pluie !

Mais il n’en reste pas moins vrai, qu’en effet, il est légitime de se poser la question du respect des valeurs que l’on se fixe. Et alors une question centrale à se poser est la suivante : pourquoi certaines "valeurs" ou principes affirmés, parfois même dans des institutions, ne sont pas respectés et assiste-t-on à un renversement (quasi hégélien) de ces principes au niveau des réalités sociales et politiques concrètes ?

Cette contribution n’est donc pas un exercice de scolastique, de casuistique : elle cherche à donner des outils pour une clarification conceptuelle de l’anti-libéralisme que semble partager différents courants de la mouvance dite "antilibérale" : altermondialiste, libertaire, communiste (avec ses multiples partis et factions), situationniste, biopolitique, décroissante, écologiste ou autre.

Il n’est pas possible de penser ensemble, de construire un projet en commun si l’on n’accorde pas le même sens à des principes philosophiques ou économiques considérés comme fondamentaux ou très importants. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il doive exister un accord total sur tous les problèmes politiques, économiques , culturels et sociaux. La complexité du réel et la diversité des cultures politiques ne permet pas d’avoir une communauté de point de vue sur tout.

D’ailleurs, pour terminer cette introduction, l’une des entreprises de la bourgeoisie dominante et de ses agents d’exécution médiatique pour combattre les antilibéraux est justement le brouillage, la récupération de certains mots en inversant leur sens (exemple : la pensée unique, réactionnaire) et ce pour une double raison :

- empêcher les gens de penser ensemble, de freiner les débats, de créer des divisions par confusion

- récupérer des fractions de l’électorat par brouillage des repères sémantiques et identitaires dans les discours politiques.

Il ne s’agit pas ici d’exposer en détails la nature du capitalisme et du libéralisme mais de rappeler les principes fondamentaux et de faire quelques observations sur deux idées qui me paraissent fausses : le capitalisme aurait changé de nature ; la notion de classes serait dépassée.

J’adopterai la méthode de JM Harribey (professeur agrégé de sciences économiques et sociales, Maître de conférences en sciences économiques à l’université de Bordeaux 4 Membre du conseil scientifique d’Attac, Membre de la fondation Copernic) qui me semble la plus claire pour distinguer capitalisme et libéralisme.

On peut se reporter au lien :

http://dsedh.free.fr/transcriptions... (forme écrite)

ou

http://dsedh2supl.free.fr/036_15_11... (forme sonore)

1 - Le capitalisme.

1.1 Qu’est-ce que le capitalisme ?

A) Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange et non seulement du capital (financier), comme on peut lire dans certains manuels d’économie de lycée. La propriété privée des moyens d’information et de communication dans la société contemporaine revêt une importance particulière.

Mais en rester là, c’est oublier une autre donnée essentielle : les propriétaires des moyens de production achètent la force de travail (et non le travail) des salariés en exploitant celle-ci, c’est à dire en la faisant travailler plus que le temps nécessaire à sa reproduction. L’achat de la force de travail se réalise par le versement d’un salaire et par un surtravail non payé qui est à l’origine du profit et de ses différentes formes de réalisation financières : intérêt, rente...

Ainsi, un artisan indépendant, qui travaille à son compte, seul, propriétaire de ses moyens de production n’exploite pas la force de travail d’autrui, ce qui n’est pas le cas si un artisan emploie plusieurs salariés.

Nombreux économistes définissent le capitalisme comme le système de l’économie (sociale ou non) de marché. Il s’agit là d’une réduction qui tend à identifier l’économie de marché et capitalisme, alors que le capitalisme constitue une forme particulière possible d’économie de marché par transformation de l’argent en capital et transformation de la force de travail libre de s’échanger à sa juste valeur en force salariale exploitée.

On peut se reporter à une présentation claire, complète et concise du capitalisme par l’encyclopédie Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/encyclopedie...

B) Que peut-on entendre par capital ?

– L’économiste Thomas Piketty dans son colossal ouvrage "Le capital au XXIème siècle" (P paru aux éditions du Seuil en cet été 2013) considère que le capital est défini comme "l’ensemble des actifs non humains qui peuvent être possédés ou échangés sur un marché. Le capital comprend notamment "l’ensemble du capital immobilier (immeubles, maisons) utilisé pour le logement et du capital financier et professionnel (bâtiments, machines, brevets, etc.) utilisé par les entreprises et par les administrations [.…] Il regroupe donc toutes les formes de richesse qui peuvent être a priori possédées par des individus (ou de groupes d’individus) st transmises ou échangées sur un marché sur une base permanente. En pratique, le capital peut être possédé soit par des individus privés (on parle alors de capital privé), soit par l’État ou les administrations publiques (on parle de capital public). Il existe également des formes intermédiaires de propriété collective par des personnes morales suivant des objectifs spécifiques (fondations Églises, etc.),… Il va de soi que la frontière entre ce qui peut être possédé par des individus privés et ce qui ne peut pas évolue fortement dans le temps et dans l’espace, comme l’illustre de façon extrême le cas de l’esclavage." (p. 82 à 84). Cet auteur considère aussi que les différentes formes de patrimoine constituent du capital mais que le " capital humain" (capacité de travail qualification,…) ne constitue pas à proprement parler du capital.

Ce même auteur établit à juste titre une distinction entre capital et revenu. "Le revenu est un flux il correspond à la quantité de richesses produites et distribuées au cours d’une période donnée (on choisit généralement l’année comme période de référence).

Le capital est un stock correspondant à la quantité totale de richesses appropriées et accumulées au court de toutes les années passées. La façon la plus naturelle et la plus féconde de mesurer l’importance du capital dans une société donnée consiste à diviser le stock de capital par le flux annuel de revenus. Ce ratio capital/revenu sera noté β" (p. 89).

Il applique entre autres, ce ratio au niveau d’un pays tout entier et rappelle ce qu’est le revenu national. (Le lecteur peut sur ce point, se reporter à notre article : "prix, salaire, profit, partie 1, C b,c. http://www.gauchemip.org/spip.php?a... )

Puis il note ᾳ la part des revenus du capital dans le revenu national, et note r le taux de rendement moyen du capital.

Selon lui, la première loi fondamentale du capitalisme s’écrit : ᾳ = β x r , le paramètre r étend plus général que la notion de taux de profit ou de taux d’intérêt selon l’auteur. (p. 92).

Cette notion joue un rôle fondamental dans cet ouvrage de 972 pages qui constitue l’étude la plus complète qui n’ait jamais été réalisée sur le partage des richesses produites et les inégalités de revenus et de patrimoines dans les pays capitalistes.

– Nous ne reviendrons pas ici sur la notion de capital constant et de capital variable dans la conception marxienne (voir notre article :http://www.gauchemip.org/spip.php?a... prix, salaires, profits, partie 4).

Rappelons que, selon Marx, les notions de capital et de revenu doivent être saisies dialectiquement. Par exemple, dans le volume 2 du Capital, "Capital et revenu : capital variable et salaire", on peut lire : "Le capital variable fait fonction de capital entre les mains du capitaliste et de revenus entre les mains du salarié.

Le capital variable existe d’abord entre les mains du capitaliste sous forme de capital – argent, ; il fonctionne comme tel lorsqu’il sert à acheter de la force de travail

Aussi longtemps qu’il demeure entre les mains du capitaliste sous la forme argent, il n’est rien d’autre qu’une valeur donnée, existant en argent, donc une grandeur constante et non variable. Il ne s’agit que d’un capital variable en puissance - justement à cause de son aptitude à se converth en force de travail.

Il ne devient capital variable réel qu’une fois dépouillée sa forme argent, après qu’il a été converti en force de travail et que celle-ci fonctionne comme élément du capital productif dans le procès capitaliste.

L’argent, qui d’abord faisait fonction, pour le capitaliste, de capital variable sous forme argent, fait maintenant, entre les mains de l’ouvrier, office de salaire sous forme argent, qu’il transformera en moyens de subsistance, donc de revenu sous forme argent que l’ouvrier tire de la vente sans cesse renouvelée de sa force de travail." (Livre 2, chapitre 20 – X, p. 385).

C) Le mode de production capitaliste.

Pour accéder à cette partie sur les modes de production, cliquer sur le titre ci-dessous (en couleur).

Les modes de production (résumé du travail de Robert Fossaert)

Cette rapide énumération relativise économiquement, historiquement et sociologiquement le système capitaliste qui n’est qu’une forme particulière de système économique (définie ci-dessus) pouvant s’instancier dans différentes formations économiques selon la nomenclature de Fossaert. Ainsi le système capitaliste peut s’articuler avec un Etat d’importance variable.

1.2 - Le capitalisme aurait-il changé de nature ?

Ce capitalisme historiquement d’abord marchand, devient aussi industriel et financier.

Le fait que le capitalisme dit "managérial" cède la place, dans les années 80, au capitalisme "actionnarial" s’accompagnant d’une financiarisation de l’économie et d’une dispersion de la propriété notamment sur les fonds de pension, s’accompagnant de la complexification des marchés financiers, ne change rien sur le fond. L’essor frénétique et fanatique des privatisation des moyens de production de ces 30 dernières années pour enrichir toujours plus la même classe de propriétaires montre la continuité du phénomène.

Ce soi-disant capitalisme sans visage s’accompagne d’une concentration accrue du patrimoine total (dans notre pays, 10% des ménages possèdent au moins la moitié du patrimoine de la France) : les yatchs, voitures et hôtels de luxe sont toujours plus nombreux pour enrichir concrètement ces gens au visage souriant, détendu et bronzé par un soleil souvent présent... Mais ne tombons pas pour autant dans le piège de la personnalisation capitalisme car ce qui est en cause ce ne sont pas essentiellement des personnes mais un système. Ce n’est pas tant les richesses matérielles accumulées qui posent problème que le prix auquel cette accumulation a pu se réaliser en termes d’exploitation, de souffrance sociale, de sacage de l’environnement et d’appauvrissement du reste de la population.

Que l’on distingue 2 capitalismes (rhénan et anglo-saxon) comme le faisait Michel Aubert dans son célèbre ouvrage Capitalisme contre capitalisme ou même 5 comme Bruno Amable dans Les cinq capitalismes : Diversité des systèmes économiques et sociaux dans la mondialisation , en tenant compte ainsi des différents modes de gestion du capital, de ses rapports à l’État, des traditions culturelles des pays, est certes très intéressant, mais le capitalisme reste le capitalisme où s’affrontent, selon des procédures variées, deux groupes sociaux appelés, au grand regret des intellectuels aux oreilles sensibles, classes.

Par ailleurs, certains économistes considèrent que l’avènement du capitalisme dit informationel (lié à l’utilisation massive de l’informatique et des réseaux de communication), ou encore du capitalisme dit cognitif (importance croissante de l’économie de la connaissance) constitueraient des ruptures qualitatives dans la nature du capitalisme.

Ceci est illusoire : cela fait bien longtemps que le capitalisme produit des biens immatériels marchands, que le travail des scientifiques - chercheurs, techniciens et ingénieurs - fait partie intégrante des processus de production capitaliste.

Utilisant la notion de travailleur collectif défini par Marx, Michel Clouscard indique, avec juste raison : "Le travailleur collectif, c’est l’alliance du travail manuel et du travail intellectuel. Par travailleur collectif, j’entends les ouvriers, les employés et les ITC (ingénieurs techniciens cadres ) Ces derniers aussi sont des producteurs . Ils sont placés dans une même unité organique. On a dit que les ITC n’étaient pas dans la classe ouvrière, en voulant réduire la figure du producteur à l’homme qui tient un marteau piqueur . Il faut en finir avec ce misérabilisme. Les ITC avec nous !" ( source : Entretien avec Michel Clouscard. L e génie marxiste d’aujourd’hui, dans L’évadé n° 8 ) http://philo-clouscard.pagesperso-o... )

Certes les machines à traiter l’information (ordinateurs, produits de l’informatique nomade,…) ont connu et connaissent un essor considérable et jouent un rôle essentiel tant dans les processus de production matérielle que dans la financiarisation de l’économie capitaliste, mais les rapports de classes fondamentaux n’ont pas changé comme en témoignent, par exemple, les faibles niveaux de salaires et mauvaises conditions de travail d’un certain nombre d’employés des opérateurs de l’Internet et de la téléphonie mobile, employés qui constituent, en quelque sorte, le "prolétariat informationnel" des temps modernes.

JM Harribey, dans son texte éclairant : Appropriation de l’intelligence par le capitalisme ou sortie de crise avortée du capitalisme contemporain (http://actuelmarx.u-paris10.fr/m4ha... ) montre bien comment le capitalisme reste fidèle à lui-même malgré les avancées récentes de la technologie de l’information notamment. Les modes de calcul habituels de l’économie marxiste contemporaine s’appliquent sans problème.

Piketti montre dans son ouvrage précédemment cité que les inégalités de patrimoine et de revenus dans notre pays est sur le point d’atteindre le record historique de la période coloniale d’avant la guerre 14 – 18. Depuis 1980 la concentration des richesses vers la classe dominante ne fait que s’accroître au détriment du reste de la société.

La fraude fiscale massive pratiquée par cette oligarchie – racket fiscal qui devient de plus en plus de notoriété publique – ne doit pas faire oublier le caractère systémique de la prédation de cette classe par son exploitation de la force de travail des salariés (appelée pudiquement "modération salariale") et la spoliation des travailleurs indépendants, petits artisans et commerçants. Le grand mérite de l’ouvrage d’Antoine Peillon Ces 600 milliards qui manquent à la France est de montrer concrètement comment cette prédation s’effectue avec l’accord du pouvoir politique.

1.3 - La notion de classes sociales antagoniques serait-elle obsolète ? Quels rapports de classe aujourd’hui

Pour accéder à cette partie, cliquer sur le titre 1.3 ci-dessus (en couleur).

1.4 Quelques ouvrages sur le capitalisme d’aujourd’hui.

– Pour une étude contemporaine approfondie du système capitaliste, on peut se référer au livre de Jacques Bidet : Explication et reconstruction du capital (PUF) et celui de Gérard Duménil Economie marxiste du capitalisme (La Découverte col. Repères) et, dans cette même collection, l’ouvrage de Dominique Pihon Le nouveau capitalisme.

Pour différencier capitalisme et économie de marché, on peut se reporter au numéro hors-série de la revue Alternative économique : l’économie marché. On y trouvera notamment la distinction faite par Fernand Braudel entre ces deux concepts, l’économie de marché ayant existé avant le capitalisme. Pour aller vite, disons que l’économie de marché repose sur la prédominance de la valeur d’usage des marchandises alors que l’économie de marché capitaliste repose sur la valeur d’échange : la finalité de la production et de l’échange n’étant pas la satisfaction d’un besoin, une utilité sociale mais la réalisation d’un profit maximum. http://www.alternatives-economiques... – On peut aussi se reporter au diaporama capitalisme et marché de Jean-Marie Harribey http://harribey.u-bordeaux4.fr/cour...

Hervé Debonrivage


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