Je vous souhaite une heureuse année 2008 (Guilhem Serieys) Autres voeux : Mélenchon, Hollande, Royal, LCR

mardi 8 janvier 2008.
 

* Permettez moi de vous souhaiter une heureuse année 2008. Et ce en espérant que la période des fêtes aura apporté un peu de douceur dans les foyers malgré les fins de mois difficiles.

* Car tout augmente sauf les salaires et les retraites. Si vous faites partie des quelques fortunés que compte notre pays, que vous avez profité des 15 milliards de cadeaux fiscaux, que vous avez apprécié l’année politique 2007, alors vous pouvez espérer adorer 2008 avec Nicolas Sarkozy dans le rôle du pick pocket social, et en prime, des rebondissements à l’eau de rose.

* Par contre, si vous aimez votre pays et vous intéressez au sort de vos semblables, serrez les dents et la ceinture. Après les franchises médicales, le blocage des salaires et des pensions, vous pourriez bien assister à la hausse de la TVA, à l’augmentation des prix du gaz, de l’essence, au massacre du code du travail protégeant les salariés et au recul de l’âge de départ à la retraite à taux plein.

* Dans nos territoires aussi, le paradoxe est grand entre la politique de progrès de la Région et la politique de retrait de l’Etat.

D’un côté, nous favorisons le développement des bassins de vie, la réussite des jeunes par la formation et l’accès à l’emploi, le désenclavement par un investissement colossal sur les trains régionaux.

De l’autre, la suppression de 17 juridictions en Aveyron, les attaques contre les hôpitaux, les agences postales, les écoles rurales... Aussi, le gouvernement fuit ses responsabilités et appelle à sa rescousse les collectivités locales et donc le contribuable local sur des compétences lui revenant pourtant obligatoirement. Martin Malvy et Christian Teyssedre ont raison d’affirmer que ce n’est pas à la vieille dame qui habite Rodez ou Thérondels, de financer, par un augmentation de 15% de sa Taxe d’Habitation, la mise à 2 fois 2 voies de la RN88, comme le propose la droite.

* L’attachement à l’identité républicaine de la France, à la démocratie et à l’intérêt général exige un sursaut citoyen, une implication populaire. Ce début d’année 2008 nous en offre les outils.

* Nicolas Sarkozy veut faire passer en douce, par voie parlementaire un nouveau Traité européen. Ce serait un grandiose déni de démocratie. 80% des lois qui s’appliquent en France sont issues de la commission européenne, ce qui concerne l’Europe concerne donc directement chacun d’entre nous. Que l’on soit partisan ou non de la ratification de ce Traité reprenant l’essentiel de la Constitution rejetée en 2005, nous devons exiger de nos parlementaires un référendum. Réaffirmons qu’en République, c’est le peuple qui est souverain.

* Il en va de même pour les élections locales de mars prochain. Faisons en sorte qu’elles ne se limitent pas à un Jeu des 7 familles au sein de la noblesse locale mais qu’elles permettent un vote éclairé de citoyens engagés et motivés. En bons républicains, nous ne croyons pas qu’un seul sait mieux que tous les autres ce qui est bon ; attachons nous, chacun, à penser à ce qui est bon pour tous. Alors, et c’est mon vou,2008 sera année de reconquête citoyenne.

Et bonne santé !

1) Et surtout la santé ! Jean Luc Mélenchon

Ouf, l’année glauque est enfin finie. Parce que quand on est de gauche, 2007 on s’en souviendra ! 2007 l’année des nazes ! C’est-à-dire qu’on s’est bien fait avoir, de toutes les façons possibles, sans trêve, du premier au dernier jour.

Et pour la suite, ça craint, je le crains ! Si vous aimez votre pays et vous intéressez au sort de vos semblables, serrez les dents. Vous allez avoir sur le pare brise les retombées de la crise financière, la crise écologique, et la crise sociale, en rafales jusqu’à la prochaine station annuelle. Pas d’essuie glace, pas de volant, pas de frein.

Le PS et l’autre gauche se sont évaporés avec. Un type me dit « c’est vrai ça, on se demande si tout ce système ne va pas se casser la figure ! » Il parlait du monde comme il va. Et moi je lui ai répondu « laissez tomber les « si », la vraie question c’est « quand » ! » L’autre qui n’est pas bête complète : « Et à quel prix. » Ca ne rassure pas. On se sent assez démuni et assez inquiet. Et encore, moi, je milite. Combattre c’est déjà commencer à maitriser son sort. Mais ceux qui subissent sans les mots ou les moyens pour se révolter, quelle captivité ! En 2008 je resterai libre : j’agirai.

Par contre, si vous avez aimé 2007 en politique, vous allez adorer 2008. Le même Nicolas Sarkozy, coucou c’est encore moi, dans le rôle du pick poket social, avec, en prime, des rebondissements à l’eau de rose. Pendant ce temps dans la vraie vie, si vous avez du boulot, vous allez tous travailler comme des mules, même le dimanche, gagner moins et vous faire traiter de fainéants et de privilégiés chaque fois que vous ouvrirez votre grande bouche pour vous plaindre. Que vous ayez ou pas du boulot, préparez vous à moins vous soigner, moins vous éclairer, moins vous chauffer, et en plus à vous faire dire tous les jours que ce pays vit au dessus de ses moyens à cause de vos rentes de situation.

Stop ce n’est pas le jour !

Le réveillon ce n’est pas un jour comme les autres. C’est la trêve. Enfin, sauf qu’on va non seulement manger du Sarkozy à tous les plats médiatiques du jour, mais en plus il y a piqure de rappel obligatoire et solennelle le soir. Quelle indigestion ! Ca me fait penser que dans la même circonstance, au cours de sa dernière allocution pour les vœux, le président Mitterrand nous avait promis « de là où je serais » d’être à nos côtés. C’est le moment monsieur !

Juste un petit coup de main : empêchez-le de se foutre de nous avec ses slogans de bande dessinée juste avant qu’on attaque les huitres parce que ça va nous donner des aigreurs. Assez grincé ! Je reviens un instant sur du très sérieux. Je veux rappeler l’essentiel à mes lecteurs : pour l’année prochaine, n’oubliez pas de retrouver votre certificat de baptême, quelle que soit votre religion, parce que maintenant Nicolas Sarkozy le président qui parle tout le temps sur tous les sujets, a dit que le sort du monde se jouait entre les musulmans et l’Occident et, en plus, il a déjà proclamé devant le panzer pape que son rôle est de se tenir aux côtés de l’Eglise. Si vous n’avez pas de religion, comme la lamentable écrasante majorité des gens de ce pays, circulez en silence, vous ne comprendrez rien au film. Avec Sarkozy, en 2008 la plupart d’entre nous serons en exil dans notre propre pays.

C’est tout ? Pas un mot d’espoir ? Si, bien sûr. Dans moins de deux mois si les deux cinquièmes des parlementaires repoussent à Versailles la réforme de la Constitution française le président Sarkozy devra convoquer un référendum pour ratifier le traité européen.

Le gouvernail de l’histoire passerait alors dans les mains du grand nombre. Le lecteur délicat se révulse. Comment ! Plutôt que de nobles sentences, de plates consignes d’action politique ? Oui.

2) François Hollande, 1er secrétaire du PS

L’année 2007 s’achève dans l’inquiétude. Inquiétude devant l’état du monde : un monde marqué par le terrorisme, par la violence, par la dureté, par les inégalités. Inquiétude également devant la situation économique, les dérèglements, les délocalisations, devant l’état de notre démocratie, avec une utilisation par le pouvoir des médias comme jamais aucun de ses prédécesseurs n’avaient osé le faire.

Alors face à ces inquiétudes, il pourrait y avoir de la résignation, du doute, du fatalisme. Eh bien, moi, pour l’année 2008, avec les socialistes, je vous appelle à l’espoir. Oui il y a de l’espoir quand la démocratie est au rendez-vous.

La démocratie, elle sera aux Etats-Unis d’Amérique : après les élections qui arrivent, un nouveau Président devra donner un nouveau cap à cette grande démocratie.

Espoir aussi dans l’intervention des citoyens qui portent des valeurs et qui ne peuvent accepter que les principes de laïcité, de justice sociale, de droit du travail soient mis en cause comme ils le sont aujourd’hui par le pouvoir de Nicolas Sarkozy.

Espoir aussi dans les territoires : il y aura, au printemps prochain, des élections municipales et cantonales. Nous pouvons, nous la gauche, donner à ces territoires un autre visage, un autre temps, un autre rythme, un autre avenir. C’est pourquoi j’appelle tous les citoyens, ceux-là mêmes qui s’étaient mobilisés pour l’élection présidentielle, à venir voter pour que nos villes, nos départements puissent aussi être des lieux de qualité, de vie et de protection de nos concitoyens.

Espoir enfin dans la gauche qui doit se redresser, se rassembler. Le Parti socialiste doit se rénover, se renouveler autant qu’il le faudra- ce sera le rendez-vous de notre congrès- et devra surtout porter une conception exigeante de la politique faite de respect des citoyens, de vérité sur les enjeux.

Oui, c’est à cette conception de la politique qu’il faut résolument adhérer en 2008, et c’est pourquoi si nous nous mobilisons tous, si nous sommes conscients des enjeux nous pourrons faire de l’année 2008 une année d’espoir.

C’est finalement le plus beau vœu que je peux vous adresser, chers internautes : espérer, en 2008, que le monde, que la France, puissent être différents d’aujourd’hui.

François Hollande

3) Ségolène Royal le 31 décembre au soir

Bonsoir,

Ce soir j’ai d’abord une pensée particulière pour ceux qui souffrent, qui sont dans la solitude, dans l’abandon, ou qui ont connu au cours de l’année 2007, des drames ou des épreuves.

Je vous souhaite que l’année 2008 vous apporte de l’espoir et un nouveau départ dans la vie, et j’en suis sûre, cela va vous arriver.

Je souhaite à la France, c’est à dire à nous tous, une République plus fraternelle ou chacun et chacune aura le sentiment, et même la certitude, qu’il doit pouvoir avancer, réussir, en comptant sur les autres, et d’abord en comptant sur l’Etat.

Et d’abord, l’Etat doit tenir sa parole et ceux qui ont parlé en son nom doivent faire ce qu’ils ont dit. J’attends par conséquent que l’année 2008 apporte aux bas salaires une hausse conséquente, une revalorisation des petites retraites car je sais beaucoup de personnes âgées dans la difficulté, après avoir travaillé pourtant toute leur vie.

Je veux que l’année 2008 soit comme cela a été promis, l’année de lutte contre la vie chère. Et je souhaite pour la France, c’est à dire pour nous tous, que les garanties fondamentales soient renforcées et non pas fragilisées. Pouvoir se soigner, se loger, faire réussir ses enfants à l’école. Recevoir un juste salaire de son travail, pouvoir préparer l’avenir, pouvoir accéder aussi à la culture, tout cela la France a les moyens de pouvoir l’apporter à chacun et à chacune.

Un État fort doit aussi garantir une égalité de développement sur l’ensemble du territoire national et dans les Outre mers. Chacun a le droit d’accéder à la liberté de choix de sa vie, et en même temps aux conditions qui vont garantir cette liberté.

Le monde est devenu un village, rien de ce qui se passe à l’autre bout de la planète nous est étranger. Chaque événement a maintenant une incidence sur toutes les parties du globe. C’est pourquoi si nous voulons ensemble maîtriser les fanatismes, les terrorismes, les atteintes insupportables à l’environnement, alors nous devons faire converger nos politiques diplomatiques pour que les valeurs de protection de la personne humaine l’emportent partout et toujours sur les valeurs financières ou sur l’obscurantisme. C’est cela aussi que je souhaite.

Le temps presse, la France mérite beaucoup mieux que cette juxtaposition entre des comportements ostentatoires et d’un luxe insolent d’un coté, et tant de précarité ou de fragilité pour le plus grand nombre de l’autre.

La France mérite mieux oui, parce que nous avons du potentiel, de l’énergie, du talent dans nos laboratoires, nos entreprises, nos écoles. Toute cette énergie là, pendant l’année 2008, doit être mise au service d’une croissance enfin retrouvée.

Le temps presse, le potentiel est là, et c’est pourquoi je souhaite que l’année 2008 soit l’année de la morale des comportements et des résultats.

4) Pour une année de contre-offensive LCR

En France, l’année 2007 a été marquée politiquement par la victoire de Sarkozy , en mai dernier, et par l’application, main dans la main avec le Medef, de son programme de régression sociale pour l’ensemble de la population : travailleurs, retraités, immigrés, chômeurs, malades, jeunes... En huit mois, le fameux slogan « travailler plus pour gagner plus » s’est transformé en « travailler plus pour gagner moins ». Le prétendu président du pouvoir d’achat s’est vite révélé être le président du fric, du luxe et des « people ». D’un côté, des cadeaux fiscaux de plus de 15 milliards d’euros, une auto-augmentation du salaire présidentiel de 172 % - on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! - et, de l’autre, les heures supplémentaires, la vente du temps libre et du travail dominical, ainsi que la réforme des régimes spéciaux préparant une attaque globale sur les retraites.

De nombreux mauvais coups sont tombés, en quelques mois, remettant encore plus à mal le système des solidarités et les droits collectifs. Et, comme l’a annoncé Sarkozy lors de ses vœux, cela ne fait que commencer. Nous entrons dans la « deuxième étape » du règne de Nicolas Ier, celle de « la politique de civilisation », autrement dit celle de l’application de nouvelles réformes antisociales décrites dans l’agenda social présenté mi-décembre : fusion ANPE-Unedic, fin des 35 heures, remise en cause du contrat de travail à durée indéterminée, attaques de la protection sociale, et notamment des retraites pour l’ensemble des salariés, du privé comme du public... La liste n’est malheureusement pas exhaustive pour Sarkozy et ses amis les riches.

Tout doit y passer, mais sous couvert d’une pseudo-concertation avec l’ensemble des « partenaires sociaux » - patronat et mouvement social -, en instaurant un prétendu « dialogue social »... pour, au final, que la décision soit prise par le gouvernement, car il faut faire vite. Il faut donc, par exemple, avant même que les négociations sur les retraites ne s’ouvrent, en 2008, décider le passage aux 41 annuités pour les régimes spéciaux, passer en force... Alors, si Sarkozy cogne et veut aller vite, c’est parce qu’il pense que le capitalisme français a pris beaucoup de retard par rapport aux autres pays, en particulier européens. La détermination de Sarkozy et de Fillon a des raisons économiques profondes : permettre à une minorité de la population d’engranger encore plus de profits. Ils veulent mettre en avant une société où chacun et chacune serait seul responsable de sa situation.

Face à ce projet de démolition sociale globale, les mobilisations sont donc une nécessité. Comme l’a montrée la fin de l’année dernière, les luttes et les résistances sociales contre la politique de Sarkozy se développent et se renforcent : aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, notamment autour des revendications sur l’emploi et les salaires. La grève reconductible des cheminots et des agents de la RATP contre la réforme des régimes spéciaux a été la première épreuve de force sociale centrale de Sarkozy et de son gouvernement. Alors, même si nous ne pouvons pas parler de victoire, nous pouvons dire que les salariés ne sont pas défaits. Il n’y a pas de sentiments de défaite, et c’est une bonne nouvelle pour l’année qui commence.

Autre bonne nouvelle de ce début d’année, la journée de grève du 24 janvier prochain, à l’appel des organisations syndicales de la fonction publique, sur la question des salaires. Cette journée devrait dépasser le seul cadre de la fonction publique, tant la question des salaires et du pouvoir d’achat est la principale préoccupation de l’ensemble de la population. Mais cette seule journée ne sera pas suffisante pour créer un rapport de force à la hauteur de l’attaque de ce gouvernement : c’est un vrai mouvement d’ensemble, unitaire, que nous devons construire pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive libérale.

Sur le plan électoral, les élections municipales, début mars, seront l’occasion de rassembler tous ceux et celles qui veulent en découdre avec Sarkozy et son gouvernement. Elles seront aussi une étape dans l’émergence d’un nouveau parti anticapitaliste. Notre projet, lancé cet été, de constitution d’un nouvel instrument politique luttant pour la transformation révolutionnaire de la société, connaîtra une accélération fin janvier, à l’occasion du XVIIe Congrès de la LCR. Il nous paraît plus que jamais nécessaire d’avancer avec toutes celles et tous ceux que nous avons rencontrés lors de nombreuses réunions ces derniers mois. Avancer et mettre en place un véritable processus de fondation pour discuter et élaborer ensemble un programme, définir la stratégie et le fonctionnement de ce nouveau parti que nous souhaitons anticapitaliste, féministe, internationaliste et écologiste. Un parti pour les luttes et pour changer de société, pas simplement pour l’améliorer. L’année 2008 s’annonce donc bien comme l’année des résistances.


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