De 1968 à 2007 : de Katmandou à Bali (éditorial de Courrier International)

mardi 8 janvier 2008.
 

2007 a été une année éprouvante pour certains. Mais décembre se termine sur deux notes positives. D’abord, la tension concernant l’Iran est tombée de deux crans. En effet, la publication, par les services de renseignements américains, d’une note affirmant que Téhéran avait cessé en 2003 de poursuivre son programme nucléaire militaire change les choses à Washington. Les faucons regroupés autour de Dick Cheney n’ont plus de prétexte pour tenter une opération militaire contre le régime. De plus, la livraison par la Russie de combustible nucléaire à l’Iran, sous contrôle des inspecteurs internationaux, dédramatise ce qui jusqu’à présent pouvait passer pour une perspective terrifiante.

Deuxième point positif, le sommet de Bali. Dans notre dossier (pp. 15-17), nous ouvrons sur un article du Guardian qui dresse un bilan mitigé de cette conférence sur le changement climatique. Il semble pourtant que l’essentiel a été fait dans les deux derniers jours. Les Etats-Unis, longtemps adversaires de Kyoto, ont rejoint volens nolens le processus multi­latéral. Et le prochain président - Barack Obama ? - devrait signer, en 2009, le prochain accord de réduction des gaz à effet de serre. Plus largement, tous les acteurs s’entendent désormais sur la gravité du risque et sur les échéances. Ce résultat est un réel succès.

Cette prise de conscience a pu être possible grâce à l’action de nombreux militants de par le monde et par les travaux de centaines de scientifiques. Mais, avant tout le monde, les hippies et une partie de la génération de 1968 eurent le pressentiment qu’il fallait vivre autrement et mieux respecter la nature. C’est l’un des nombreux héritages de cette époque, à la fois proche et lointaine, qui ont fait le mouvement de Mai, le “printemps de Prague” et les manifestations de Berlin... Nous y revenons dans un dossier étoffé, non pas pour enfermer ces années dans l’Histoire, mais au contraire pour les faire revivre. Avec leurs excès, leurs défauts et leurs générosités. En attendant de fêter officiellement les 40 ans de Mai 68, il me reste à vous souhaiter, au nom de toute l’équipe, une bonne fin d’année, en vous donnant rendez-vous pour notre prochain numéro le 2 janvier et chaque jour, bien sûr, sur notre site Internet.

Philippe Thureau-Dangin


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