Revenus, Vin, Lait : Echec flagrant de la politique agricole actuelle (Conf paysanne)

lundi 3 juillet 2006.
 

1 )Enorme baisse des revenus agricoles en 2005 : l’échec flagrant de la politique agricole actuelle

La publication des comptes provisoires de l’agriculture, ce lundi 26 juin, confirme la dégradation très importante du revenu agricole par actif non salarié : en moyenne nationale, toutes productions confondues, un recul de 13,3% en termes réels !. Du jamais vu ! La chute des revenus est particulièrement dramatique pour les viticulteurs (sauf les AOC de prestige).

Cette dégradation sans précédent du revenu moyen des paysans français ne tombe pas du ciel. Elle résulte des politiques françaises et communautaires : mondialisation libérale des échanges agricoles, démantèlement de la PAC, auxquelles il faut ajouter les choix français en faveur de l’agriculture productiviste et de la concentration des exploitations. Combien faudra t-il de publications de comptes de l’agriculture désastreux avant que les pouvoirs publics et le ministre Bussereau reconnaissent l’échec de leur politique agricole qu’ils cogèrent étroitement avec la FNSEA-JA ? Et par laquelle ils persistent et signent avec la récente loi d’orientation agricole et la mise en place inégalitaire et injustifiable des DPU (Droits à Paiements Uniques prévus par la réforme de la PAC en 2003) qui favorisent outrageusement les plus grandes exploitations.

Ainsi, contrairement aux communications sur la protection de l’environnement et l’agriculture dite raisonnée, les comptes de l’agriculture révèlent une nouvelle hausse de 5,2% des phytosanitaires consommés par l’agriculture intensive, au mépris de la biodiversité et surtout de la santé des consommateurs.

Dans six mois, les agriculteurs sanctionneront ceux qui cogèrent et accompagnent cette politique agricole suicidaire programmée pour vider les campagnes. Moins de 150 000 agri-managers sous perfusion d’aides publiques ne peuvent absolument pas être l’avenir de la France.

2) Vin : la grande casse !

La Confédération paysanne dénonce vigoureusement les propositions de réforme de l’Organisation Commune des Marchés vitivinicoles, rendues publiques par la Commission européenne.

Pour trouver une solution à la crise viticole, l’Europe ne trouve rien de mieux que de préconiser un arrachage massif de vignobles. Pour justifier cette proposition, elle utilise l’argument de l’adaptation de l’offre à la demande. C’est un mensonge puisque, dans l’économie ouverte et totalement dérégulée que préconise aujourd’hui la Commission européenne, une telle orientation ne peut que créer un appel d’air pour des importations massives des pays tiers, c’est-à-dire bien souvent pour des vins élaborés sans aucun respect des droits humains, ni des réglementations sanitaires et oenologiques.

La Commission européenne utilise en réalité le puritanisme des pays du nord pour discréditer une profession et une culture millénaire, au seul bénéfice des grandes firmes transnationales du vin.

Chaque viticulteur ne peut que se sentir blessé par un tel mépris.

La Confédération paysanne a montré, en publiant ses propositions pour une autre réforme de l’OCM, que d’autres solutions sont possibles . Elle fait sienne l’exigence -déjà exprimée dans les collectifs vignerons languedociens- d’un débat parlementaire, sur le poids économique de la viticulture, l’emprise du vin dans nos sociétés contemporaines et la place essentielle prise par les viticulteurs de toute l’Europe dans l’aménagement des espaces, de la vallée du Rhin jusqu’au coteau du Douro, en passant par la Touraine....

Nous ferons en sorte de libérer les paroles vigneronnes et d’organiser la résistance ! Dès aujourd’hui, nous prendrons les contacts nécessaires pour construire des alliances honnêtes qui sauront s’opposer à la puissance inhibitrice des buveurs d’eau de la Commission européenne et au fatalisme instillé à tous les niveaux de la société...

3) Lait - Faut-il encore financer la restructuration ?

La Confédération paysanne dénonce le boycott par la FNPL du conseil de direction filières laitières du 15 juin 2006. La FNPL veut réserver le produit des pénalités pour le programme ACAL 2006-2007, orientation dont le ministère de l’agriculture ne lui donne pas l’assurance. Doit-on regretter ce coup de frein à la restructuration face à l’hémorragie du nombre de producteurs depuis 1984 ? Il n’est pas inutile de rappeler que le nombre de producteurs est passé de 385 000 en 1984 à moins de 100 000 aujourd’hui et qu’il demeure en France plus de 15 000 producteurs disposant d’une référence inférieure à 100 000 litres. Cette catégorie de producteurs contribue à 40% du montant des pénalités. La Confédération paysanne propose d’utiliser le produit des pénalités pour : Rembourser, à hauteur de 12 000 litres, les pénalités sur les références inférieures à 100 000 litres. D’utiliser le solde à l’indemnisation d’un gel volontaire des références de production afin de renforcer la maîtrise.


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