France-Europe : quelle alternative au libéralisme ?
Pour que la question de l’alternative se pose, il faut d’abord refuser. Refuser le traité de Lisbonne car il permet au libéralisme de s’imposer. Pour cette raison, PRS s’est engagé dans la campagne pour le « non » en Irlande. Il faut aussi construire.
En 2007, nous avons subi une double défaite (victoire de la droite et la gauche représentée par le social-libéralisme). On s’est fait voler cette élection parce ce que nous avons été incapables de construire une alternative.
La crise du progressisme européen est réelle, mais pas nouvelle pour autant. Le processus de mondialisation a sapé les bases mêmes de la social- démocratie qui a toujours vécu dans le cadre national. La ligne d’adaptation a fonctionné pendant un moment, mais la crise de la mondialisation l’a fait voler en éclats. Les réponses de la gauche ne peuvent plus être les mêmes. Que nous ne puissions plus avoir le même discours productiviste classique de la gauche sur la crise énergétique, bien sûr...
Mais il y a une question qui nous appartient : c’est relier la question énergétique à la question sociale. Alors, où est vraiment le problème ? La base sociale existe : ce que nous avons noué en 2005 et que nous n’avons pas su exploiter en 2007 existe toujours, et la gauche de transformation sociale est majoritaire dans la gauche. Nous sommes également capables de nous mettre d’accord sur une base programmatique. Ce n’est pas l’obstacle entre nous.
Je pense que si l’on créait le cadre politique, on se mettrait d’accord sur le programme. Si nous n’engageons pas le travail et que nous restons chacun dans nos organisations, lors des prochaines élections européennes, le bulletin de vote « Besancenot » sera le moyen pour des millions de personnes de dire leur refus d’une gauche sociale-libérale.
Sur l’Europe, nous avons une échéance. Laissons les partis faire leur congrès en fin d’année. Après, s’il se constitue un front unitaire des forces antilibérales lors des élections européennes, j’en serai. Il nous faut aussi tendre la main à la LCR pour qu’elle participe à ce front.
Propos recueillis par Christophe Deroubaix
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