Il reste que je ne suis qu’un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j’ai été. J’ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j’en ai frôlé la mort plus d’une fois et j’ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j’ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J’aime la vie et le monde. J’ai été heureux dans ma lutte incessante. Notez cher lecteur qu’un film fut fait sur mes relations avec un postier lors de mon exil en Italie, un film merveilleux de tendresse mettant en vedette Philippe Noiret : Il Postino
Neruda, Pablo
Le 23 septembre 1973, 12 jours après la mort de Salvador Allende, meurt Pablo Neruda. Poète, romancier, écrivain engagé, il laisse orphelins tous les épris de liberté.
Depuis le Chili, où il naît en 1904, jusqu’en Europe et en Asie, où il fut consul, il ne cesse d’écrire et de militer pour ceux qui ne peuvent pas, qui ne savent pas. Ses premiers poèmes sont des poèmes d’amour, tout empreints de la sensualité qui l’habite. Mais c’est vers d’autres rivages qu’il se tourne, ayant vécu l’expérience de la guerre en Espagne. Vers le socialisme, bien sûr. C’est l’assassinat de son ami Garcia Lorca, en 1936, qui le convainc de l’urgence de combattre tous les fascismes et de défendre la République espagnole. Ce qui derechef, conduit à sa révocation !
« L’Espagne au cœur », publié en 1938, est une vraie rupture dans le ton et la portée de son écriture. Il n’est plus dès lors un homme qui écrit pour lui-même, mais pour faire œuvre de solidarité. Il crée des comités de soutien, affrète un navire pour sauver des réfugiés politiques espagnols, devient sénateur, membre du Parti communiste. De trahisons en désillusions, pourtant, il va devoir connaître l’exil. Qu’à cela ne tienne, il en profite pour visiter l’URSS, la Pologne, l’Italie, le Mexique aussi. Et rédiger son grand œuvre, son Canto general, écrit et paru dans la clandestinité en 1950. Hymne extraordinaire qui célèbre le génie de l’Amérique latine et de tous les peuples opprimés.
Depuis quelques années, il a rejoint le Conseil mondial de la Paix. Il a aussi fait la rencontre de la compagne de sa vie, Matilde, pour laquelle il compose des vers d’amour fulgurants de passion, « Cien poemas de amor ». La fin de l’exil le ramène au Chili, où il devient président de l’Union des écrivains. Soutenir Salvador Allende lui est une évidence. Comme d’être encore et toujours la cible des associations anticommunistes. En 1971, le prix Nobel de littérature vient couronner son œuvre ciselée de lyrisme et de révolte pour la liberté et la fraternité.
Le 11 septembre 1973, le coup d’état amène au pouvoir la terrible dictature de Pinochet. Les livres de Neruda sont brûlés sur les places. Neruda meurt sur l’Île Noire, où il a choisi de se retirer. Les causes de sa mort divisent encore… Mais les milliers de Chiliens qui escortent son cercueil sont bien réels, eux, et nul ne peut contester ce cri qui monte de la foule : « Pablo Neruda, presente ! », comme un refus de la terreur qui rôde.
Sa dernière œuvre est posthume, au titre marqué du sceau de l’espoir : J’avoue que j’ai vécu… Puissent tous les peuples brimés pouvoir le dire à leur tour.
Brigitte Blang
https://heuredupeuple.fr/le-23-sept...
Source : http://paroles-citoyennes.net/spip....
Un groupe de 16 experts internationaux mandaté par la justice chilienne a conclu vendredi que la mort du prix Nobel de littérature Pablo Neruda, survenue peu après le coup d’Etat de Pinochet en 1973, n’est pas due à un cancer comme indiqué sur son certificat de décès.
"Ce qui est certain, ce qui est catégoriquement sûr à 100%, c’est que le certificat ne reflète pas la réalité du décès", a déclaré lors d’une conférence de presse le Dr Aurelio Luna, au nom des experts chargés de déterminer si le poète chilien a été assassiné par la dictature du général Augusto Pinochet.
Ces spécialistes du Canada, du Danemark, des Etats-Unis, d’Espagne et du Chili n’ont cependant pas réussi à déterminer les causes réelles du décès de Pablo Neruda.
Les experts ont découvert une nouvelle bactérie non cancéreuse. Celle-ci est à l’étude dans des laboratoires au Canada et au Danemark, ce qui devrait permettre de mieux comprendre les causes de la mort de Neruda, a expliqué M. Luna.
La famille de Pablo Neruda soupçonne un empoisonnement sous la dictature (1973-1990).
Les restes du poète et prix Nobel de littérature, décédé dans une clinique de Santiago en 1973, quelques jours après le coup d’Etat contre le président socialiste Salvador Allende dont il était proche, ont été l’objet ces dernières années de nombreuses expertises.
Exhumés en 2013, ils ont finalement été remis en terre en avril 2016 sans que le mystère soit totalement levé.
En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés, qui auraient pu être inoculées par des agents de la dictature.
Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire alors au pouvoir, le poète est mort à 69 ans d’un cancer de la prostate.
Mais en 2011, son chauffeur de l’époque et assistant personnel, Manuel Araya, a affirmé que sa mort était due à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il comptait s’exiler pour y mener l’opposition au général Pinochet.
"Neruda a été assassiné", déclarait M. Araya à l’AFP en 2013.
Une enquête judiciaire avait alors été ouverte, tandis que d’autres témoignages venaient semer le doute en assurant que Pablo Neruda était en forme jusqu’à la fameuse injection.
La mort en 1982, dans la même clinique, de l’ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d’un assassinat du poète.
Rappel historique des faits. Septembre 1973. Quelques jours après le coup d’État du général Pinochet, Pablo Neruda, prix Nobel 1971 de littérature et ancien ambassadeur de Salvador Allende en France, s’inquiète pour sa sécurité. Il avait été sénateur du Parti communiste et avait un moment voulu présenter sa candidature pour les élections présidentielles de 1970 mais s’était retiré pour laisser la place au sénateur Allende. Informé de la répression sanglante contre les partisans d’Allende et les partis de gauche, il est inquiet pour sa sécurité. Atteint d’un cancer de la prostate, il reste confiné dans sa propriété de Isla Negra sur la côte Pacifique. Neruda contacte l’ambassade du Mexique et demande l’asile politique qui lui est immédiatement concédé. L’ambassadeur mexicain Gonzalo Martínez réserve une chambre pour Neruda à la clinique Santa María à Santiago où il devra attendre l’arrivée de l’avion qui décollera le 24 septembre vers Mexico. Le 19 septembre, Neruda, Matilde Urrutia son épouse (2) et Manuel Araya, son chauffeur-garde du corps, se rendent en ambulance à Santiago, un voyage épuisant à cause des contrôles militaires incessants et des fouilles humiliantes d’un homme malade.
Selon un livre des auteurs Amoros et Camacho (1), trois jours après son entrée dans la clinique et la veille de sa mort, Neruda reçoit plusieurs visiteurs dans sa chambre 406. D’abord l’ambassadeur mexicain Gonzalo Martínez, puis ses amis et des politiciens démocrates chrétiens, les seuls qui pouvaient encore circuler à cette époque. Et finalement, l’ambassadeur suédois Harald Edelstam qui avait déjà accueilli plusieurs dizaines de Chiliens condamnés à mort par les militaires. Des documents peu connus, envoyés par Edelstam (3) à son gouvernement font état “d’un Pablo Neruda malade mais désirant quand même voyager au Mexique… Le poète était indigné : ‘Ils sont pires que nazis, ils assassinent leurs propres compatriotes…’” Selon Edelstam, Neruda attendait d’être au Mexique pour publier une forte condamnation du coup d’État, lancer un appel à la solidarité internationale et monter une opposition aux militaires.
La mystérieuse piqûre
Neruda, alité mais en bonne forme, demande alors à Matilde de retourner à Isla Negra chercher des manuscrits qu’il a oublié d’emmener. Araya l’accompagne. Alors qu’ils rassemblent les documents réclamés par le poète, celui-ci les appelle : pendant qu’il dormait, quelqu’un est entré dans sa chambre et lui a fait une piqûre dans le ventre, il ne se sent pas bien… À leur retour à Santiago, Matilde et Araya trouvent un Pablo Neruda enfiévré, le visage gonflé et rouge. Un médecin dit alors à Manuel Araya qu’il faut qu’il aille acheter un médicament spécial que ne possède pas la clinique, dans une pharmacie précise située dans l’avenue Vivaceta. Proche de sa destination, il est cerné par deux voitures dont les occupants le rouent de coups et lui tirent une balle dans la jambe avant de l’emmener au Stade National devenu prison pour des milliers de Chiliens. Dans la clinique, le médecin Sergio Draper dit qu’un médecin du nom de Price lui avait signalé que lui, Price, avait été désigné pour s’occuper de Neruda. Draper décrit Price comme un homme de 1,80 m de haut, 27-28 ans, blond aux yeux bleus. Pablo Neruda meurt ce même soir vers 22h. Aucune infirmière ne connaissait Price et il disparut le lendemain.
Le juge ordonne l’exhumation
Début mai 2011, Manuel Araya déclare à la revue mexicaine Proceso (4) que Neruda a été assassiné. Fin mai, l’avocat Eduardo Contreras dépose une plainte au nom du Parti communiste dont Neruda était membre. Elle aboutit sur le bureau du juge Carroza qui décide d’ouvrir une procédure. Pour le directeur du Service médico-légal de Santiago, Patricio Bustos, les grandes difficultés sont les 38 années écoulées et surtout la disparition mystérieuse à la clinique de tous les documents, fiches cliniques, dossiers médicaux et protocoles de soins concernant Neruda. Le juge ordonne l’exhumation des restes du poète enterré avec Matilde à Isla Negra depuis 1992. Elle a lieu le 8 avril 2013 en présence du juge, de 13 légistes chiliens et internationaux, du président du PC, de Manuel Araya et de son avocat Contreras, ainsi que de Pablo Ryes, neveu de Neruda.
Découverte de bactéries pathogènes
Que cherchent les légistes ? D’abord confirmer que le poète était bien atteint d’un cancer avancé. Ensuite, rechercher la présence ou l’absence de toxines qui auraient pu provoquer la mort. Le certificat de décès du poète indique “mort par cachexie cancéreuse” ce qui est très étonnant, la cachexie étant un affaiblissement profond lié à une dénutrition très importante, ce qui n’était pas du tout le cas de Neruda, un homme de près de 100 kg ! Des prélèvements sont envoyés à différents laboratoires ou universités au Chili, en Autriche, en Espagne, au Canada et aux États-Unis. Les premiers résultats en mai 2013 confirment la présence d’un cancer de la prostate avancé avec métastases. Pour la recherche approfondie et précise de toxines, le juge fait envoyer des échantillons osseux à l’Université de Murcia en Espagne. Début mai 2015, la Fondation Pablo Neruda, qui a toujours rejeté les déclarations de Manuel Araya, demande que les restes du poète soient à nouveau inhumés à Isla Negra. Mais le 28 mai, coup de théâtre : l’expert légiste Aurelio Lun de l’Université de Murcia annonce qu’il a découvert la présence de staphylocoques dorés (staphylococcus aurea) dans les restes osseux du poète. Ce micro-organisme est extrêmement pathogène et peut provoquer une septicémie mortelle. Le juge conforme alors un nouveau groupe d’experts qui devront analyser les résultats.
Un parallèle saisissant : d’autres chefs d’État sont morts dans des circonstances similaires
L’ancien président de centre gauche João Goulart du Brésil, renversé par un coup d’État soutenu par la CIA en 1964, s’exile en Uruguay puis en Argentine. Il y meurt le 7 décembre 1976, un peu après le coup d’État militaire du général Videla. En 2008, le journal brésilien Folha de São Paulo publie le témoignage d’un ancien agent de la police secrète uruguayenne, Mario Neira Barreiro, selon lequel Goulart aurait été empoisonné sur les ordres du dictateur brésilien Geisel. Le corps de Goulart a été exhumé en novembre 2013 à des fins d’analyse. Les soupçons portent sur l’Opération Condor.
Au Chili, l’ancien président Eduardo Frei meurt “de septicémie” en janvier 1982 dans la même clinique Santa María de Santiago, suite à une opération qui eut lieu plusieurs mois auparavant. Il était considéré comme le seul homme politique pouvant représenter un danger pour Pinochet. En 2009, le juge Alejandro Madrid établit la raison de sa mort comme un homicide par empoisonnement et inculpe 6 personnes dont deux médecins militaires, les docteurs Patricio Silva et Pedro Valdivia, qui travaillaient dans la clinique aussi du temps de Neruda…
Les avocats de Manuel Araya et du PC pensent que le mystérieux docteur Price pourrait être Michael Townley, un agent de la DINA (police secrète de Pinochet) déjà accusé du meurtre de Orlando Letelier à Washington et de l’assassinat du général Carlos Prats à Buenos Aires. Townley bénéficie aujourd’hui du statut de “témoin spécial” aux États-Unis : en échange de son témoignage à charge contre la DINA pour la mort de Letelier, il n’a reçu qu’une basse peine et vit aujourd’hui sous un faux nom…
Jac FORTON
(1) Sombras sobre Isla Negra. La misteriosa muerte de Pablo Neruda, EdicionesB, Santiago, de Mario Amorós, et Suecia por Chile, LOM Ediciones, Santiago, par Fernando Camacho.
(2) Décédée en janvier 1985 et enterrée à côté de Neruda dans leur propriété de Isla Negra.
(3) Décédé en 1989.
(4) Revue Proceso n° 1801 du 8 mai 2011, texte repris ensuite par le journal chilien Clarín.
Source : http://www.espaces-latinos.org/arch...
La dépouille du grand poète chilien vient d’être inhumée à nouveau, après une série d’analyses dont les résultats ne sont pas encore connus.
Selon son garde du corps, Pablo Neruda a été tué
Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire alors au pouvoir, le poète, militant communiste, serait mort d’un cancer de la prostate quelques jours après le coup d’État de 1973. Selon son chauffeur et garde du corps, Manuel Araya, Neruda a été assassiné. C’est son témoignage qui a permis au Parti communiste du Chili (PCCh) de déposer une plainte criminelle en 2011 aux fins d’exhumation. Interrogé par Cathy Ceïbe dans l’Humanité du 23 septembre 2013, Manuel Araya évoquait une « mystérieuse injection » faite au poète la veille de son départ au Mexique. Neruda se trouvait alors, depuis le 19 septembre, dans la clinique de Santa Maria à Santiago. « Il était inquiet de ce qui se passait dans le pays et triste après la mort de Salvador Allende. Nous, nous craignions pour sa vie car on le savait en danger. L’ambassadeur du Mexique voulait le faire sortir du pays. Neruda devait d’ailleurs se rendre au Mexique le 24 septembre 1973. Le 22, il me dit d’aller à Isla Negra pour faire ses valises. Lorsque nous partons avec Matilde, il va bien. Puis, dans l’après-midi, nous recevons un appel pour nous informer qu’on lui a fait une piqûre. Lorsque nous revenons à la clinique, Neruda est rouge, il me dit que tout son corps le brûle. C’est très étrange, mais on m’envoie acheter un médicament. Pourquoi, alors que nous sommes dans une clinique ? En sortant, deux voitures m’arrêtent et m’emmènent au commissariat. Neruda meurt le 23 septembre. »
Par ailleurs, le médecin Sergio Draper, censé avoir procédé à l’injection, se serait rétracté au moment de témoigner, avouant qu’il n’était même pas à la clinique ce jour-là.
Depuis l’exhumation du corps du poète, les analyses se sont succédé sans résultat définitif. En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols révélait la présence massive de staphylocoques dorés retrouvés sur la dépouille, lesquels auraient pu être inoculés à Neruda par des agents de la dictature. Quatre laboratoires aux États-Unis, en Espagne, en Norvège et au Danemark sont en train de procéder à des analyses ADN de ces staphylocoques dorés. « Nous sommes en attente de ces analyses », a dit à l’AFP l’avocat du Parti communiste chilien, Eduardo Contreras, qui est à l’origine de ces demandes d’investigation. « Elles sont déterminantes pour savoir si ce staphylocoque doré a été communiqué à Neruda à cette époque ou s’il est, au contraire, apparu sur ses restes à cause des manipulations ultérieures. » Il ajoute que ces bactéries « étaient l’élément utilisé habituellement par Eugenio Berrios (le chimiste de la police secrète de Pinochet, chargé de concevoir des armes chimiques) et cette souche en particulier ne fait pas partie de celles ayant pu exister à cette époque à la clinique » de Santiago où séjournait Neruda.
« Neruda m’avait dit : je pars au Mexique, camarade, disait encore Manuel Araya. Là-bas, je vais demander l’aide du monde entier pour faire tomber Pinochet. » En 1982, admis dans la même clinique pour une opération bénigne, l’ex-président Eduardo Frei (1964-1970) y mourait. L’hypothèse d’un empoisonnement était plus que probable. De quoi renforcer encore un peu plus la thèse de l’assassinat de Neruda.
Muriel Steinmetz, L’Humanité
Je prends congé, je rentre
chez moi, dans mes rêves,
je retourne en Patagonie
où le vent frappe les étables
où l’océan disperse la glace.
Je ne suis qu’un poète
et je vous aime tous,
je vais errant par le monde que j’aime :
.
dans ma patrie
on emprisonne les mineurs
et le soldat commande au juge.
Mais j’aime, moi, jusqu’aux racines
de mon petit pays si froid.
Si je devais mourir cent fois,
c’est là que je voudrais mourir
et si je devais naître cent fois
c’est là aussi que je veux naître
près de l’araucaria sauvage,
des bourrasques du vent du sud
et des cloches depuis peu acquises.
.
Qu’aucun de vous ne pense à moi.
Pensons plutôt à toute la terre,
frappons amoureusement sur la table.
Je ne veux pas revoir le sang
imbiber le pain, les haricots noirs,
la musique : je veux que viennent
avec moi le mineur, la fillette,
l’avocat, le marin
et le fabricant de poupées,
Que nous allions au cinéma,
que nous sortions
boire le plus rouge des vins.
.
Je ne suis rien venu résoudre.
.
Je suis venu ici chanter
je suis venu
afin que tu chantes avec moi.
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