Deux sénateurs belges, l’une appartenant à la majorité gouvernementale, l’autre à l’opposition, viennent de passer cinq jours en Ossétie du sud. Christine Defraigne, chef de groupe MR au Sénat et l’écolo Josy Dubié, ont voulu prendre connaissance sur place et en toute indépendance des raisons qui ont suscité le conflit russo-géorgien du mois d’août. Un voyage privé, payé de leurs deniers. Leur conclusion est sans appel : ils accusent la Géorgie de crimes de guerre.
Lors de leur conférence de presse ce jeudi 25.09, les deux sénateurs n’y sont pas allés par quatre chemins : Dénonçant la désinformation orchestrée par la presse occidentale Christine Defraigne et Josy Dubié entendaient rétablir la vérité : oui Tbilissi est le premier responsable du conflit avec la Russie et oui le président Saakashvili est l’instigateur « de cette invasion brutale qui s’est accompagnée de violations du droit international". En clair, il y a bien eu crimes de guerre en Ossétie du sud, la Cour pénale internationale doit donc, selon eux, être saisie.
Pendant leur séjour de cinq jours dans cette province géorgienne indépendantiste, dans le cadre d’une mission qu’ils qualifient d’indépendante, les deux sénateurs disent avoir recueilli suffisamment de témoignages et constaté sur place les conséquences de bombardements intensifs et répétés, dans le chef de l’armée géorgienne. Bombardements qui ont eu notamment pour cible des logements habités par des civils, un hôpital, un jardin d’enfants, des réfugiés en fuite, un bâtiment de la Croix rouge, une caserne abritant les forces russes de maintien de la paix ou encore le parlement ossète dont il ne reste d’ailleurs que les murs. Le quartier juif à Tskhinvali, la capitale ossète, a également été complètement détruit à l’exception de la synagogue" et deux villages ossètes ont été quasiment rasés. Bref, compte tenu de ce qu’ils ont vu et entendu, les parlementaires belges ont estimé "vraisemblables" le nombre de 1.500 victimes russes et ossètes avancé par les autorités locales.
Le constat des deux sénateurs va totalement à l’encontre des conclusions de la précédente mission de parlementaires belges qui eux avaient dénoncé l’installation de l’armée russe en territoire géorgien. "Chacun a sa sensibilité, on ne peut pas la leur reprocher vu l’importance de la propagande organisée par M. Saakashvili", réplique Christine Defraigne. Les deux élus se sont cependant défendus d’exprimer un point de vue unilatéral pro-russe rappelant qu’ils avaient dénoncé et continueront à le faire la situation des droits de l’Homme en Russie et la politique poursuivie par Moscou en Tchétchénie.
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