Allemagne : Monseigneur Marx, archevêque de Munich, défend Marx !

lundi 3 novembre 2008.
 

"La spéculation sauvage est un péché" souligne l’archevêque de Munich, responsable au sein de la Conférence des évêques allemands des affaires sociales. Mercredi 29, le prélat sortira son nouveau livre au titre évocateur "Le Capital", que son célèbre homonyme Karl Marx, fondateur du marxisme, avait utilisé pour son grand ouvrage sur l’économie.

Inhumain, sans cadre d’orientation

Selon Mgr Marx, un capitalisme sans cadre d’orientation éthique et juridique est inhumain. "C’est mon analyse fondamentale de ce qui se passe ces jours, la conclusion que je tire de la crise financière et des banques", déclare l’archevêque dans l’interview accordée au magazine "Spiegel" du 27 octobre.

Un système qui a pour seul objectif économique le rendement des capitaux est, aux yeux du prélat, "un faux stimulant". Mgr Marx, qui avant d’être évêque, était professeur de doctrine sociale de l’Eglise à Paderborn, a déclaré que beaucoup ont oublié que l’économie sociale de marché se basait sur la doctrine sociale catholique. Celle-ci est critique à l’égard du capitalisme ; elle exige un aménagement de l’économie selon des principes éthiques sans vider le marché de ses forces, a-t-il insisté.

Karl Marx et la doctrine sociale de l’Eglise

Karl Marx a toujours pris très au sérieux dans ses analyses la doctrine sociale de l’Eglise, a déclaré l’archevêque. Le mouvement marxiste comporte de nombreuses revendications légitimes. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est encore utile aujourd’hui de se référer à Karl Marx. Celui-ci avait déjà reconnu le phénomène de la globalisation dans le contexte de la mondialisation du capital. Il avait également bien analysé le caractère marchand du travail et la réduction de tous les domaines de la vie à l’économie.

En même temps, Mgr Marx s’ oppose à la "prétention totalitaire" que l’on trouve chez Karl Marx et à son "idée de classes sociales", selon laquelle "les hommes luttent les uns contre les autres." Il considère également que le problème de fonds n’est pas celui de la propriété, mais son règlement. "Une compréhension erronée de l’égalité détruit la liberté", estime-t-il. (apic/kna/job/js)

27.10.2008 - Apic


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