Le G182, l’Organisation internationale du travail (OIT), a du souci à se faire...

mardi 18 novembre 2008.
 

Plein la bouche, ils en ont, de la gouvernance mondiale. Sarkozy fait des G4, des G8, des G20, des G27... Il s’agite beaucoup pour redonner des fonds à ses amis du Fouquet’s, à Bolloré, Lagardère, Dassault, Pinault, Bouygues, à tous ses copains/banquiers avides de recommencer à jouer dans l’économie casino qu’ils ont pourtant mise en déroute.

L’humanité travailleuse et exploitée, incrédule, observe ces gesticulations : les grands de ce monde trouvent soudain des centaines de milliards de dollars ou d’euros qu’ils n’ont jamais trouvées pour lutter contre la faim, les guerres, les pandémies, et qu’ils ont refusé de donner pour les hôpitaux, les écoles, les salaires. Sans scrupules, leurs médias mentent, habillent, dissimulent l’ampleur de la crise systémique du capitalisme : trois hommes sur cette planète possèdent plus que les 48 pays les plus pauvres, Warren Buffet, Georges Soros et autres spéculateurs continuent de s’enrichir en Bourse en détruisant des centaines de milliers d’emplois, tandis qu’actionnaires et employeurs saisissent l’aubaine, accélèrent restructurations et licenciements dans leurs usines qui font pourtant un profit maximum.

Mais on va y mettre de l’ordre, affirme Sarkozy, vous allez voir de quel bois je me chauffe... Ce faiseur de travail du dimanche, de retraite à 70 ans, ce destructeur de services publics en France, fait mine de vouloir « réguler » l’économie mondiale et de donner des ordres au jeune Barack Obama tout frais élu. « D’ici un mois », il affirme changer la gouvernante mondiale. Quelles sont ses prétentions ? « Réguler » autrement le FMI, la Banque mondiale, les Bourses, les Monnaies. Il dit bien « réguler » et non pas « réglementer ». Et il s’agit bien de protéger l’argent des riches en péril, pas de le redistribuer autrement, légitimement à ceux qui travaillent et auxquels il est confisqué.

Car sinon, on parlerait d’une autre gouvernante mondiale, celle du travail. On parlerait OIT et pas OMC, FMI. L’OIT est le seul organisme sur lequel les médias ne braquent jamais leurs projecteurs. L’OIT est le seul instrument de gouvernante mondial, ignoré, méprisé : il ne lui est pas donné de moyens de sanctions pour imposer le droit du travail. Tous les autres organismes « informels » type G8 décident et imposent sans démocratie la loi des plus forts au service des plus forts.

Mais que voulez-vous, l’OIT, ce n’est « que » 182 pays : fondée en 1919 elle défend une « déclaration relative aux principes et droits fondamentaux du travail », qui garantit aux travailleurs la possibilité de « revendiquer librement et avec des chances égales leur juste participation aux richesses qu’ils ont contribué à créer, ainsi que de réaliser pleinement leur potentiel humain ». L’OIT défend le concept de « travail décent » pour toute l’humanité. Vous imaginez si ce « G182 » disposait de la volonté politique et des moyens d’action dont disposent les autres instruments de « gouvernante mondiale » ? Mais ce n’est pas le genre de Sarkozy de s’agiter pour que l’OIT impose les normes du droit du travail décent contre la fameuse concurrence libre et non faussée. Seuls les banquiers méritent son agitation.

De : Gérard Filoche


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