Trois partis en tête des législatives en Israël : Droite, extrême droite et fascistes. L’Union européenne réagira-t-elle comme face à Haider ?

jeudi 12 février 2009.
 

Le Likoud comprend des fascistes. Quant à Avigdor Lieberman, lui et son parti sont fascistes. Quelle peut être la réaction de l’Union européenne et de la communauté internationale. Le problème s’était déjà posé en 2006 ; voici l’éditorial paru alors en décembre dans Points Critiques, le Mensuel de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique. Il aborde parfaitement la question.

Avigdor Lieberman au pouvoir

L’Union Européenne aux abonnés absents

Henri Wajnblum

« Vous comprendrez que nous ne pouvons pas nous immiscer dans la constitution d’un gouvernement étranger. C’est là une matière dont seul l’Etat concerné est responsable » écrivait récemment Cristina Gallach, porte-parole officielle de Javier Solana, le Haut représentant européen pour la politique étrangère.

Cela signifiait-il que l’UE allait enfin lever l’embargo sur l’aide financière à l’Autorité palestinienne ? _ Vous n’y êtes pas du tout. Cristina Gallach répondait ainsi à la question de savoir si l’UE imposerait des sanctions à Israël au cas où Yisrael Beiténou, le parti russophone et raciste d’Avigdor Lieberman, rejoindrait le gouvernement Olmert-Peretz !

Aujourd’hui, non seulement Yisrael Beiténou a rejoint le gouvernement, mais Lieberman en est devenu le vice-premier ministre chargé des Affaires stratégiques, et l’UE ne s’est en effet pas immiscée dans ce qu’elle considère comme une affaire israélo-israélienne.

Si nous comprenons bien, L’UE considère qu’elle n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un Etat comme l’est l’Etat d’Israël, mais qu’elle peut parfaitement le faire dans celles d’un non-Etat comme l’est le non-Etat de Palestine. ... ...

« Ce que je veux c’est une vraie solution et non une solution comme celles qu’on a cherchées par le passé. Dans les accords d’Oslo I et II on a rétrocédé des territoires et on a autorisé la présence de forces militaires pour garantir le respect des engagements pris.

Ce que je veux, moi, c’est un échange de territoires et d’habitants. Il faut retracer toute la région entre le Jourdain et la mer de façon à avoir les Juifs d’un côté et les Arabes de l’autre. La solution que je propose prévoit la modification des frontières de sorte à exclure de nos territoires les agglomérations des Arabes israéliens qui seraient placées sous autorité palestinienne, et à y inclure la plupart des agglomérations juives, notamment celles du Triangle qui seraient placées sous souveraineté israélienne », déclarait Lieberman dans une interview publiée le 25 décembre 2004 dans www.hazofe.co.il.

Et d’ajouter : « La vision que j’aimerais avoir ici, c’est le ferme établissement de l’Etat juif et sioniste… La démocratie a toute ma faveur, mais lorsqu’il y a contradiction entre valeurs démocratiques et valeurs juives, les valeurs juives et sionistes sont plus importantes. ». _ ... ...

Pas de frontières de ’67 donc pour Lieberman et pas de reconnaissance des accords passés.

Pas d’abandon du recours à la violence non plus… « Je n’hésiterais pas à envoyer, pour 48 heures, l’armée israélienne dans toute la zone A. Détruire le fondement de toute infrastructure militaire de l’Autorité, tous les bâtiments de la police, les arsenaux, tous les postes des forces de sécurité… Ne pas laisser une pierre sur une autre. Tout détruire. », déclarait-il déjà en 2002 alors qu’il occupait le fauteuil de ministre des Transports dans le premier gouvernement Sharon.

Et d’en rajouter une couche en suggérant que tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël soient noyés dans la Mer Morte, s’offrant même à fournir les bus pour les y conduire (Ha’aretz du 11 juillet 2002). Certains, en Israël, ont comparé Avigdor Lieberman à Jorg Haider, à quoi Akiva Eldar, un des grands éditorialistes de Ha’aretz a répondu que rien n’était plus inexact… Jorg Haider, écrivait-il, n’a en effet jamais proposé de nettoyer l’Autriche de ses minorités ethniques.

A quand l’appel d’un responsable européen, et pourquoi pas de notre Commissaire Louis Michel, à ne pas aller se dorer au soleil d’Eilat tant qu’un raciste notoire occupera les fonctions de ministre dans le gouvernement israélien ? A quand aussi, venant de l’Internationale socialiste et du président du PS, une condamnation ferme du parti travailliste israélien qui a fait passer sa soif de pouvoir avant les idéaux de démocratie qu’il est supposé porter ?


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