PCF et Parti de gauche : ni primaires, ni alliance avec le Modem (Article Libération)

lundi 7 septembre 2009.
 

Le PCF et le Parti de gauche ont profité de leurs universités d’été respectives pour appeler à renforcer le Front de gauche créé - avec succès - pour les européennes, rejetant primaires ouvertes et alliance avec le MoDem qui conduiraient à « la défaite de la gauche ».

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a assuré que des primaires et une alliance PS-Verts-MoDem étaient le « chemin de la défaite à gauche », lors de l’université d’été du PCF à Vieux-Boucau (Landes).

« L’arnaque de l’affaire », selon elle, « c’est dire qu’on va additionner les électorats PCF, Verts, MoDem et à coup sûr, ça va nous assurer des majorités. Mais ceux qui vont gagner aux régionales et en 2012, ce sont ceux qui vont mobiliser l’électorat sur un projet correspondant aux attentes populaires ».

La numéro un communiste, qui souhaite « élargir » le Front de gauche, a proposé des « ateliers thématiques » à « toutes les forces de gauche », NPA inclus, pour « travailler sur le contenu », à partir de fin septembre, avant d’acter les « convergences » en novembre.

A Clermont-Ferrand, où se tenaient les « Remue-méninges » du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon a proposé de trouver un accord sur un « projet de société » pour les régionales, mais aussi présidentielle et législatives.

« Notre proposition est globalisante : un paquet de 3 élections sur 3 ans », a déclaré M. Mélenchon à l’AFP à l’issue des premières journées d’été de la jeune formation.

Cette union, a-t-il précisé, est ouverte aux communistes, au NPA d’Olivier Besançenot et à Lutte Ouvrière.

Si « on laisse le PS socialiste et ses primaires prendre tout l’espace politique et médiatique, on ne pourra s’en prendre qu’à nous-mêmes », a averti l’eurodéputé, qui voit dans un rapprochement entre socialistes et centre « un facteur de confusion totale ».

« Ce genre de coalition s’est toujours terminé par un désastre pour la gauche », selon lui.

« On doit être capables de nous unir comme Europe-Ecologie a pu le faire », argumente Eric Coquerel, secrétaire national du PG aux relations extérieures.

Aux européennes, le total de la gauche de la gauche avait atteint un peu plus de 12% contre 8,6% en 2004 et 7,5% à la présidentielle 2007 après l’échec de la candidature unitaire.

Avec 6% et quatre eurodéputés élus, le Front de gauche PCF-PG a réussi à devancer le NPA d’Olivier Besancenot (4,9%) qui avait refusé de les rejoindre.

« Le NPA est obligé de tenir compte de son échec et de changer de tonalité », juge Pierre Laurent, numéro deux du PCF. Une « offre de contenu » sera proposée le 4 septembre par le PCF et « on demandera au NPA de répondre à l’ambition d’aller à des majorités, et aux socialistes ce qu’ils veulent vraiment ».

Puis à la Fête de L’Humanité (11-13 septembre à La Courneuve), un débat devrait avoir lieu entre partis de gauche sur la question, mais probablement « sans les premiers des partis », selon lui.

MM. Mélenchon et Besancenot se sont déjà prononcés fin juin sur le principe de « listes indépendantes » au premier tour des régionales, avec « fusions techniques » au second tour avec le PS. Mais « il n’y a pas d’accord de fait, c’est le début de la discussion », souligne Pierre-François Grond, de la direction du NPA.

Chez les militants PCF, beaucoup sont sceptiques sur la capacité du NPA à accepter des alliances. Ainsi, pour Lise Toussaint, jeune militante du Nord, « il y a un changement dans le discours d’Olivier Besancenot mais pas dans les faits », le NPA « continuera de refuser des responsabilités au niveau du pouvoir »


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