Ségolène Royal et l’alliance avec le MODEM : "Une idée qui va faire son chemin", "J’ouvre un chemin irréversible"

mardi 8 décembre 2009.
 

Après un meeting près d’Angoulême, tenu hier après-midi, elle confirme à notre journal qu’elle veut faire de sa région « un laboratoire d’alliances politiques ».

Hier, François Bayrou a refusé votre proposition d’alliance. Est-ce un échec pour vous ?

Ségolène Royal. Je n’interprète pas comme cela ses propos. Sa déclaration ne ferme pas la porte aux discussions. C’est une idée qui va faire son chemin. Mais pourquoi remettre à demain ce qui peut se faire aujourd’hui ? Dans mon meeting à Angoulême, j’ai été très applaudie par les militants lorsque j’ai parlé d’un rassemblement allant de l’extrême gauche au centre. Là où je peux faire ce rassemblement, je le fais.

Mais, pourquoi maintenant au lieu d’attendre le second tour ?

Et pourquoi pas ? Il ne s’agit pas d’accord d’appareils mais d’hommes et de femmes sur le terrain qui veulent travailler ensemble. Après avoir tendu la main à nos partenaires de gauche, je tends la main aux centristes qui se reconnaissent dans notre bilan et veulent être utiles à la région. C’est plus sérieux dès maintenant, car ce n’est pas entre les deux tours qu’on peut construire un projet, c’est trop court. Si les centristes veulent venir avec nous, ils sont les bienvenus, comme cela, au moins, ils seront associés au travail. L’urgence, contre une droite dure qui démolit le pays, appelle un rassemblement rapide.

Avez-vous des discussions avec le MoDem de Poitou-Charentes ?

Bien sûr. Il y a un plus d’un mois, j’ai reçu une délégation de ce parti, car j’avais dit publiquement ma disponibilité dès le premier tour. Je leur ai fait savoir que je me tournais d’abord vers les partenaires de gauche puis que je reviendrai vers eux. Je tiens parole, sachant que certains d’entre eux m’avaient dit être prêts dès le premier tour. J’ai bien sûr consulté plusieurs grands élus de la région, qui ont confirmé la qualité des candidats potentiels. J’aurais préféré que François Bayrou leur laisse la liberté de choix. C’est à eux de se prononcer, ils savent qu’ils pourront constituer un groupe autonome dans l’assemblée régionale. Pourquoi le MoDem refuse de faire maintenant ce qu’il dit être prêt à faire plus tard, à savoir dépasser les frontières ? C’est intéressant d’expérimenter cette alliance « arc-en-ciel » sur un territoire, c’est plus crédible pour la suite, non ?

Votre proposition suscite des remous au PS dont la direction a refusé des alliances avec le MoDem au premier tour…

Mais il faut arrêter de nous opposer sur cette question ! Je rappelle qu’il y a des élus du MoDem dans la majorité à la mairie de Lille (NDLR : le fief de Martine Aubry).

Vous avez expliqué qu’il fallait des pionniers pour faire avancer le rassemblement. Vous vous sentez comme une pionnière ?

J’ouvre un chemin irréversible, j’en suis sûre, et ce n’est pas d’aujourd’hui que je le dis. Mais il n’y a pas que moi. Il y a aussi tous ceux qui viennent sur nos listes, malgré les mots d’ordre des instances nationales des partis. La région Poitou-Charentes peut devenir un laboratoire d’alliances politiques, qui travaille en dehors des clivages partisans et de tout sectarisme. D’autres régions sont prêtes à le faire, c’est évident.


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