La ville de Cahors ne subventionne plus les écoles maternelles privées sous contrat

vendredi 30 octobre 2009.
 

Depuis la dernière rentrée, la municipalité de Cahors (Lot) ne contribue plus au fonctionnement des écoles maternelles privées. Cette décision met fin à une pratique de quarante ans. L’adjointe à la vie scolaire et à la jeunesse, Marie Piqué, est à l’origine de ce changement de politique. L’élue communiste a reçu le soutien du maire Jean-Marc Vayssouze-Faure (PS) et de toute la majorité municipale. Ainsi, la ville de Cahors (23 000 habitants) ne verse plus le total de 58 684,20 euros aux deux maternelles privées sous contrat d’association -soit 624,30 euros pour chacun des quatre-vingt quatorze élèves inscrits dans ces établissements catholiques. « Cette somme est réinjectée dans le budget scolaire », précise Marie Piqué.

Ces 58 684,20 euros, récupérés à l’enseignement privé confessionnel, semblent une somme bien modeste comparés aux besoins des écoles publiques cadurciennes. Le seul plan de remise à neuf de ces bâtiments -d’ici 2014- s’élève à 6,2 millions d’euros. Pour Marie Piqué, il ne s’agit pas seulement d’une question d’argent, c’est aussi une affaire de valeurs politiques : « J’assume le choix de la laïcité, de l’école de la République, à une époque où on oublie un peu la séparation de l’Eglise et de l’Etat. »

Si la décision de la ville de Cahors respecte la loi, qui n’oblige pas à financer les maternelles privées, elle a bien entendu provoqué un tollé à droite. Le conseil municipal du 26 juin 2009, qui délibéra sur cette question, fut très animé. Les élus de droite accusèrent Marie Piqué de « discrimination ». L’hebdomadaire catholique la Vie Quercynoise, d’habitude de meilleure tenue, dans un article intitulé La guerre des écoles relancée à Cahors ?, sombra dans une hallucinante logorrhée anticommuniste et attaqua violemment Marie Piqué : « C’est une communiste fervente. De Staline à Castro, elle n’a pas perdu le fil » (1). « Tout a été décidé en concertation, répond l’adjointe à la vie scolaire. J’ai rencontré les parents d’élèves, les syndicats d’enseignants, tous les protagonistes de l’école. Dans les rues de Cahors, personne ne m’interpelle pour me reprocher cette décision. Au contraire, des enseignants m’ont contactée pour m’encourager dans cette voie. »

Bruno Vincens


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