Pour l’école du peuple en préparation

jeudi 8 décembre 2016.
 

Former l’homme, le citoyen, le travailleur de la VIe République

Nous appelons de nos vœux la mise en place de la VIe République et de l’école de la VIe République. Toutes deux auront pour finalité de former dans un même élan l’homme, le travailleur, le citoyen. Chaque élève ne doit être perçu qu’à travers ce triple prisme. Se préoccuper de l’homme sans prendre en considération le travailleur et le citoyen est une entreprise vaine et dérisoire ne prenant pas en compte les réalités de la société. Viser le travailleur en négligeant l’homme et le citoyen équivaut à de l’utilitarisme réducteur et aliénant. Se focaliser sur le citoyen en se détournant de l’homme et du travailleur n’est pas exempt d’arrière-pensées suspectes bien peu émancipatrices.

L’identité de cette école découle en réalité du pacte civique inscrit sur nos établissements publics  : « Liberté, égalité, fraternité ». C’est aussi une autre manière de formuler le triptyque « Instruire, qualifier, émanciper », sur lequel nous entendons bâtir cette école de la VIe République. Ces trois piliers rendent possible l’école de l’égalité et de l’émancipation. Elle correspondra à celle du peuple souverain dans la VIe République.

Instruire repose sur une conception sans ambiguïté du savoir. Seule richesse qui augmente pour chacun quand on la partage entre tous, le savoir contribue à s’élever à l’universel. La mission de l’école, fondamentalement celle de la transmission des savoirs, permet à l’être humain de repousser les frontières de l’ignorance. Et donc, en se grandissant lui-même, de s’améliorer et d’améliorer la société dans laquelle il vit. C’est la République du savoir.

Qualifier renvoie à l’insertion sociale de chacun qui constitue une des finalités du système éducatif. Le diplôme est la pierre angulaire de la reconnaissance de la qualification, illustrée par l’exemple en cette période de rejet de la loi El Khomri. Chacun d’entre nous dispose des moyens intellectuels de se rendre utile au collectif humain  ; il y est nécessaire par la qualification professionnelle. C’est le soubassement de la République sociale.

Émanciper renvoie à la formule utilisée en son temps par Condorcet. Il assignait à l’école de « former des citoyens qui ne s’en laissent pas conter mais qui entendent qu’on leur rende des comptes ». Voilà en quoi réside l’enjeu premier de la révolution citoyenne et de l’école de la VIe République. Le but de l’éducation est de donner à chaque personne, femme ou homme, la possibilité de son autonomie d’existence. En somme, d’être pleinement citoyenne et citoyen. Par conséquent, l’ardente priorité est de rétablir ou d’instituer tout ce qui concourt à la formation d’une conscience éclairée. C’est la République de la souveraineté populaire.

L’école est bien le lieu du peuple en préparation. Chaque génération est un nouveau peuple. L’école fonde et refonde le peuple français, le constituant en peuple acteur de son histoire. L’école de la République, plus encore celle de la VIe République, ne peut pas se penser autrement que comme préparation du peuple républicain, avec pour horizon l’égalité et l’émancipation.


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