Puissante grève générale étudiante en Autriche

vendredi 6 novembre 2009.
 

2) Autriche Révolte à l’université

Par Jérôme Segal, chercheur et chargé de cours 
dans deux universités viennoises

Depuis le 22 octobre, un vent de révolte souffle en Autriche. Le plus grand amphithéâtre du pays, l’Audimax de l’université de Vienne, est occupé. 
Dans un pays habitué à la gestion consensuelle des conflits, on a assisté ces derniers jours aux deux plus grandes manifestations depuis la mise en place de la coalition avec l’extrême droite, fin 1999. Le mouvement 
a été spontané, suite à l’exaspération des étudiants 
de l’Académie des beaux-arts, entassés dans des salles de cours bondées. Les revendications des étudiants  ? L’argent « pour les universités et pas pour les banques », la remise en cause du processus de Bologne (système LMD) ou encore la fin des contrats précaires dans les universités.

Le mouvement est très structuré, avec 70 groupes chargés chacun de la mobilisation, des relations avec la presse, de la cuisine (gratuite, tous les jours), des finances, du nettoyage, etc. Pour autant, pas de chef, et les représentants officiels des étudiants, seuls à avoir été reçus par le ministre en charge des universités, sont relégués dans des rôles secondaires.

Un suivi en direct par vidéo (unibrennt.at, avec des articles en français), la création d’un hebdomadaire et l’utilisation de Twitter comme de groupes sous Facebook permettent le développement d’une véritable démocratie participative.

Source : L’Humanité

1) La majorité des universités autrichiennes occupées ! (SUD Nanterre)

Au moins 40 000 personnes ont manifesté récemment à Vienne devant le parlement autrichien (pour une ville comptant 70 000 étudiants) où comme dans les principales autres grandes villes du pays les Universités sont occupées par les étudiants.

Chronologie de la mobilisation

Ces dernières années, la situation des universités autrichiennes n¹a cessé de se dégrader : introduction de droits de scolarité, recul de l¹accès garanti à tous ceux désireux d’étudier, manque de places dans les cursus. Les deux causes principales de ces problèmes sont le manque de financement public, et l’introduction hâtive du LMD ­ qui fut notamment utilisée pour restreindre l’accès à des filières entières. Les raisons de se mobiliser ne manquaient donc pas, depuis des années. Jeudi 22 octobre, une goutte d’eau a fini par faire déborder le vase.

Ce jour, à midi, se sont rassemblés des centaines d’étudiants des Beaux-Arts et de l’université de Vienne, avec pour objectif d’attirer l’attention sur les problèmes universitaires. Rapidement, ces manifestants se sont décidés à occuper l’Audimax de l’université de Vienne (le plus grand amphi d’Autriche). La nouvelle de l’occupation s’est alors répandue comme une traînée de poudre, et de nombreux étudiants vinrent prêter main forte. Ce qui a ainsi commencé comme une protestation spontanée est devenu en moins de huit jours une mobilisation de la quasi-totalité des universités autrichiennes ; partout se multiplièrent occupations de bâtiments et manifestations.

Ainsi l’université de Vienne est-elle occupée en permanence par plusieurs milliers de personnes ­ des groupes auto-organisés se chargeant de résoudre les différents problèmes logistiques, de l’approvisionnement à l’organisation des premiers secours en passant par le soutien juridique ; par ailleurs, une centaine de groupes de travail thématiques discutent des alternatives possibles, aussi bien en ce qui concerne la politique universitaire qu’à propos des problèmes sociaux englobants.

Et sept jours après le début de l’occupation, une manifestation a rassemblé dans Vienne 40.000 personnes ­ soit l’une des plus grandes manifestations universitaires que l¹Autriche ait jamais connue (NdT : l’université de Vienne compte environ 70.000 étudiants). Et le lendemain, à Graz, la deuxième plus grande ville autrichienne, des milliers d’étudiants se retrouvaient eux aussi dans la rue. Les revendications des étudiants sont larges : ainsi la démocratisation et le financement suffisant des universités sont-ils à l’ordre du jour, aussi bien que le droit de chacun à l’accès à l’enseignement supérieur, ou un quota de 50% de femmes à tous les niveaux de l’université.

De nombreuses organisations, autrichiennes et étrangères, se sont solidarisées avec le mouvement étudiant ; par ailleurs, de nombreux enseignants soutiennent les revendications des étudiants. La dynamique de la mobilisation, et le grand nombre de ces soutiens, font que les étudiants sont bien décidés à poursuivre l’occupation des universités, et à mener toute action de protestation nécessaire pour parvenir à leurs fins.

plus d’informations sur le site de la coordination des étudiants et personnels autrichiens en lutte http://unsereuni.at/ http://nanterre.over-blog.com/artic...


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