Retraites : tabou et brèche (par Alain Dontaine, PG Isère)

jeudi 28 janvier 2010.
 

« Tabou et Brèche sont dans un bateau nommé « le front social ». Martine A. jette à l’eau Tabou …que reste-t-il ? Il reste Brèche dans le front social ! … et le Modem et la droite qui se frottent les mains »

Alors que la droite, une fois de plus, fourbit ses armes en prévision de sa très prochaine offensive contre les retraites, Martine Aubry vient de capituler en rase campagne avant même la première escarmouche ! Qui plus est, elle le fait à un moment où, chacun le sent bien, si la volonté de résistance sociale est forte, les chemins de la mobilisation sont difficiles.

Plus que d’une simple capitulation, il s’agit donc là d’une véritable trahison. Se rendre avec armes et bagages en abandonnant les salariés, mais où va donc le PS ? Que cherche-t-il en reniant une des principales conquêtes sociales des années 80 ?

Il semble bien qu’une fois de plus le PS, au nom du soi disant « réalisme » (qui impose toujours les sacrifices aux mêmes !) et de la culture de gouvernement, choisisse l’adaptation aux « contraintes de notre temps », entendez par là la logique du capitalisme !

C’est au moment où les banques, sauvées à coups de milliards d’argent public, distribuent par milliards des bonus à leurs traders, où le salaire du PDG de la SNCF révoltent les français et où on reparle de menaces de bulles spéculatives que la gauche molle décide une fois de plus de renoncer à protéger les salariés et à faire payer …. les futurs retraités !

C’est la deuxième brèche ouverte dans le front social par le PS. Déjà la revendication d’indexer la durée de cotisation sur la pénibilité du travail revient à transformer le droit à la retraite pour tous en un droit individualisable … et maintenant le PS accepte que chacun doive travailler plus longtemps… M. Aubry ne sait-elle pas que la durée moyenne du carrière dans le privé est aujourd’hui de 37 ans ? Ne sait-elle pas que dans le privé 60% des salariés partant à la retraite ne sont déjà plus au travail ? Ne sait-elle pas que ce ne sont pas les salariés qui choisissent le moment de leur prise de retraite mais que dans la majorité écrasante des cas c’est leur employeur qui les licencie avant les 60 ans ? Ne sait-elle pas qu’un très grand nombre d’ouvriers et d’employés a dépassé les 40 annuités à 60 ans et que ce qu’elle propose, c’est de les faire travailler encore plus ?

Non vraiment avec de tels « amis » les salariés n’ont pas besoin d’ennemis !

Et au fait puisque Martine sait tout cela, l’objectif ne serait-il pas de préparer l’alliance avec le Modem ?

Alain Dontaine, le 22/01/10


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