Yasuni ITT : l’Equateur donne l’exemple d’une vraie politique de développement durable (texte et signataires de l’appel international)

samedi 4 juillet 2015.
 

par Céline Meneses et Mathieu Agostini

Le Parti de Gauche soutient l’initiative du gouvernement équatorien de renoncer à l’exploitation du pétrole du parc naturel Yasuni afin d’éviter les émissions d’environ 410 millions de tonnes de CO2 et reconnait la dette climatique et écologique que les pays du Nord ont contractés vis à vis des pays du Sud. C’est pourquoi nous sommes signataires de l’appel citoyen appuyant ce projet et demandant à toute la Communauté internationale qu’elle se co- responsabilise en finançant l’important manque à gagner qu’une telle décision représente pour ce pays. Nous avons une responsabilité importante face aux générations futures et l’Equateur

Le Parti de Gauche soutient l’initiative du gouvernement équatorien de renoncer à l’exploitation du pétrole du parc naturel Yasuni afin d’éviter les émissions d’environ 410 millions de tonnes de CO2 et reconnait la dette climatique et écologique que les pays du Nord ont contractés vis à vis des pays du Sud. C’est pourquoi nous sommes signataires de l’appel citoyen appuyant ce projet et demandant à toute la Communauté internationale qu’elle se co- responsabilise en finançant l’important manque à gagner qu’une telle décision représente pour ce pays. Nous avons une responsabilité importante face aux générations futures et l’Equateur donne l’exemple.

L’intérêt général mondial est l’affaire de tous.

Demandons à nos gouvernants de soutenir l’Equateur dans ce projet !

Appel national en faveur de l’Initiative Yasuni-ITT en Équateur

Laissons le pétrole sous terre dans le parc Yasuni !

Nous, citoyens, militants pour l’environnement, collectifs et organisations écologistes, associations, partis politiques et syndicats, dénonçons l’échec du Sommet de Copenhague et appelons le gouvernement français et l’Union européenne à soutenir l’initiative Yasuni-ITT en Equateur.

Le projet ITT (sigle venant du nom des trois forages d’exploration qui se trouvent dans la zone : Ishpingo-Tambococha-Tiputini), porté par des mouvements sociaux, est une des initiatives proposée par gouvernement équatorien afin de lutter contre le réchauffement climatique global. Il s’agit de ne pas exploiter quelque 850 millions de barils de pétrole situés dans le Parc Yasuní, une réserve naturelle qui contient une des plus importantes biodiversité dans le monde et qui est habitée par des communautés indigènes d’Amazonie, les Tagaeri, les Taromenane et les Oñamenane (des peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire et qui font partie de la nationalité Waorani) .

L’Équateur possède une économie basée principalement sur la rente du pétrole qui représente 22,2% du PIB, 63,1% des exportations et 46,6% du Budget Général de l’État, pour l’année 2008. Les réserves de l’ITT représentent environ 20% des réserves totales connues dans le pays. C’est donc une manne financière dont un pays aussi pauvre que l’Equateur ne peut se passer. Pourtant, la proposition du gouvernement équatorien est de ne pas exploiter ces réserves d’énergie fossile, alors que l’exploitation de ce pétrole lourd, pourrait rapporter à l’État entre 5 et 6 milliards de dollars (avec un prix d’environ 70 dollars le baril).

En échange, l’Équateur, partant du principe onusien de responsabilité commune mais différenciée pour les problèmes environnementaux globaux, demande à la communauté internationale une contribution à hauteur de 50% de la manne financière dont il pourrait disposer s’il exploitait ce pétrole. En effet, éviter les émissions d’environ 410 millions de tonnes de CO2, favoriser la conservation de la biodiversité en Amazonie, éviter la déforestation, respecter les droits des peuples indigènes qui habitent cette terre, apportent des bénéfices à l’humanité dans son ensemble. C’est un pas vers la reconnaissance du climat comme bien public mondial et de la dette écologique des pays les plus pollueurs.

L’échec du Sommet mondial de Copenhague qui devait aboutir à un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre, afin de prolonger le Protocole de Kyoto pour la période après 2012, nous conduit à mettre nos gouvernements devant leurs responsabilités, notamment pour qu’ils s’engagent à appuyer des initiatives existantes. Le projet ITT représente en effet une amorce de transition écologique pour aller vers un modèle alternatif de développement non productiviste et respectueux de la « Madre Tierra », de la nature, pour l’Equateur et le reste du monde.

Il ne s’agit plus de faire des discours d’intention sur les impacts du réchauffement global et du changement climatique. Le monde a besoin d’actions concrètes et de la mise en place de véritables politiques publiques en matière d’écologie, appuyées sur les mouvements sociaux et les peuples concernés. Le projet ITT, menacé aujourd’hui par l’absence d’engagements qui conforte ceux qui s’y opposent, est une des premières initiatives qui va dans ce sens-là ; il représente un exemple pour que l’économie post-pétrolière et la justice climatique deviennent réalité.

Nous appelons le gouvernement français ainsi que l’Union européenne à suivre l’exemple de l’Allemagne (qui s’est engagée à financer ce projet à hauteur de 50 millions d’euros par an, pendant 13 ans) et à apporter leur contribution, financière afin que l’Initiative Yasuni-ITT puisse se réaliser. Nous appelons aussi le gouvernement équatorien à poursuivre son projet, en lien avec les mouvements sociaux qui le portent.

Enfin, l’échec des négociations de Copenhague a montré qu’il était plus que jamais nécessaire que l’ensemble des mouvements sociaux et les sociétés se réapproprient le débat. C’est pourquoi nous nous engageons à nous mobiliser collectivement pour soutenir l’Initiative Yasuni-ITT et invitons les mouvements sociaux, les mouvements écologistes et plus globalement le mouvement altermondialiste à soutenir cet appel.

Pour plus d’informations :

http://www.yasuni-itt.gov.ec/

www.amazoniaporlavida.org

Premiers signataires :

Pour la France :

Association France Amérique latine

ATTAC France

Fondation France Libertés

Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)

Parti de Gauche

Parti Socialiste

Solidaires

Les Verts

Autres signataires du monde entier

Acción Ecológica (Equateur)

Alianza Social Continental

Association Anciela

Association A Sud (Italie)

CADTM Suisse

Casa del Arbol (Equateur)

CONAIE (Confédération des Nationalités Indigènes d’Equateur)

ENLACE/PSOL Brasil

Fundación Pachamama (Equateur)

Ingenieros sin Fronteras (Espagne)

Izquierda Anticapitalista (Espagne)

Observatorio de la Deuda en la Globalización (Espagne)

Oilwatch (Equateur)

Alberto Acosta, ex-Président de l’Assemblée constituante et ex-ministre des Mines et de l’Energie en Equateur

Margarita Aguinaga, Casa Feminista de Rosa (Equateur)

François Alfonsi, Député européen Europe Ecologie

Rosana Alvarado Carrión, Présidente de la Commission de Biodiversité et Ressources Naturelles de l’Assemblée Nationale d’Equateur

François Autain, sénateur des Loire-Atlantique, Parti de Gauche

Geneviève Azam, ATTAC France

Sandrine Bélier, Députée européenne Europe Ecologie

Malika Benarab-Attou, Députée européenne Europe Ecologie

Jean-Paul Besset, Député européen Europe Ecologie

Martine Billard, Députée française, Parti de Gauche

Lothar Bisky, Député européen Die Linke, président du groupe GUE/NGL au Parlement européen et président du PGE

Jorge Bocanegra, Adjoint au Maire de Toul-Vice-président de la CCT

José Bové, Député européen Europe Ecologie

Brigitte Brozio, Collège exécutif des Verts, déléguée à l’international et à l’Europe

Raul Camargo, Direction national de Izquierda Anticapitalista (Espagne)

Pascal Canfin, Député européen Europe Ecologie

Nikolaos Chountis, Député européen grec GUE/NGL pour Syriza

Daniel Cohn-Bendit, Député européen Europe Ecologie

Annick Coupé, Porte-parole de Solidaires

Karima Delli, Députée européenne Europe Ecologie

Isabelle Durant, Députée européenne et Vice-Présidente du Parlement Européen, Groupe Verts/ALE (Belgique)

Fander Falconí, Professeur-chercheur à la FLACSO-Ecuador

Hélène Flautre, Députée européenne Europe Ecologie

Enith Flores, Cadtm Ecuador

Judith Flores, Colectivo Feminista (Equateur)

Franck Gaudichaud, politologue et membre du collectif éditorial www.rebelion.org

Jérôme Gleizes, responsable de la commission transnationale des Verts français

Laura Greco, Présidente de l’association A Sud (Italie)

Natalia Greene, Fundación Pachamama (Equateur)

Catherine Grèze, Députée européenne Europe Ecologie

Takis Hadjigeorgiou, Député européen pour Akel (Chypre)

Satu Hassi, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Finlande)

Joe Higgins, Député européen pour le Socialist Party (Irlande)

Nicole Hugon, Conseillère Municipale de la Ville de Marseille, groupe "Les Verts"

Yannick Jadot Député européen Europe Ecologie

Eva Joly, Députée européenne Europe Ecologie

Claudio Katz, Economistas de Izquierda Argentina

Pierre Khalfa, Solidaires

Nicole Kiil-Nielsen, Députée européenne Europe Ecologie

Jurgen Klute, Député européen GUE/NGL pour Die Linke

Alain Krivine, NPA

Patrick Le Hyarick, député européen Front de Gauche

Matthieu Le Quang, Politiste, chercheur associé à la FLACSO-Ecuador

Rosa López, Asamblea de Mujeres Diversas y Populares (Equateur)

Sabine Lösing, Députée européenne GUE/NGL pour Die Linke

Francisco Louçã, Député pour le Bloco de Esquerda (Portugal)

Michael Löwy, NPA

Eduardo Lucita, Economistas de Izquierda Argentina

Ulrike Lunacek, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Autriche)

Piero Maestri, Porte-parole de Sinistra Critica (Italie)

Noel Mamère, Député, Les Verts

Esperanza Martinez, Oilwatch

Jonathan Martinez, Député du groupe Alternatiba au Parlement de Bizkaia (Pays Basque)

Marisa Matias, Députée européenne pour Bloco (Portugal)

Jean-Luc Mélenchon, Député européen Front de gauche

Céline Meneses, Présidente de la commission internationale du Parti de Gauche

Willy Meyer, Député européen GUE/NGL pour Izquierda Unida Espagne

Laetitia Moreau, Réalisatrice de documentaires

Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale au combat écologique du parti de gauche

Patrice Perret, Solidaires

Stalin Perez Borges, Coordinateur national de la Unión Nacional de Trabajadores UNETE, miembro del Equipo Nacional del Frente Socialista de Trabajadores FST-PSUV (Venezuela)

Miguel Portas, Député européen pour Bloco (Portugal)

Michèle Rivasi, Députée européenne Europe Ecologie

Raul Romeva i Rueda, Député européen, Groupe Verts/ALE (Espagne)

Laurence Rossignol, secrétaire nationale du Parti Socialiste chargée de l’environnement. Vice-presidente de la région Picardie

Pierre Rousset, Président d’Europe Solidaire sans Frontières (ESSF)

Heide Rühle, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Allemagne)

Catherine Samary, Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine

Helmut Scholz, Députée européenne Die Linke, Responsable international de Die Linke

Bart Staes, Député européen, Groupe Verts/ALE (Belgique)

Rui Tavares, Député européen pour Bloco (Portugal)

Eric Toussaint, politologue et président CADTM Belgique

Stéphanie Treillet, Economiste

Roseline Vachetta, membre du NPA

Françoise Verchère, vice-présidente du Conseil Général de Loire-Atlantique

Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de Gauche

Esther Vivas, Izquierda anticapitalista (Espagne)

Sabine Wills, députée européenne Die Linke

Dr. Jose Luis Yela, Ecólogo, Professeur à la Universidad de Castilla-La Mancha

Gabi Zimmer, Députée européenne Die Linke


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