Ségolène Royal et la vertu ( par Nicolas Voisin, adjoint au maire de Montreuil)

mardi 14 novembre 2006.
 

A propos de "l’affaire de la vidéo" révélant la proposition "révolutionnaire" de Ségolène Royal au sujet des 35 heures pour les enseignants, je crois que tout a été dit sur le fond. Si vous avez encore un doute, allez sur le Blog de Jean-Luc Mélenchon qui, avec son expérience de Ministre de l’Enseignement Professionnel, démontre l’absurdité (mais aussi la répétition) des propositions de la présidente de la région Poitou-Charentes concernant l’Education.

Mais pendant ce week-end, j’ai observé le déploiement des supporters de Ségolène Royal, dans la presse et dans des dizaines de messages électroniques, cherchant maladroitement à rattraper la bévue. Comme tant d’autres qu’elle a commises.

L’un de leurs principaux arguments porte sur le caractère inadmissible de l’utilisation d’une vidéo réalisée dans une réunion de travail et qu’il n’était pas prévu de diffuser. Je souligne que Ségolène Royal prévient, dans cette vidéo, qu’il n’est pas utile de "crier sur tous les toits" ce qu’elle s’apprête à dire sur les 35 heures, pensant (à juste titre) que les syndicats ne manqueraient pas de s’y opposer. C’est donc bien le secret qu’elle demande sur ce qu’elle prévoit de mettre en place au lendemain de son arrivée au pouvoir... d’où l’offuscation et les accusations de "manipulations" avec ce document jugé "clandestin", puisqu’il n’était pas sensé être diffusé.

Face à l’indignation très forcée et très bruyante des supporters de Ségolène Royal, je vous propose d’aller jeter un coup d’oeil sur ces articles de Libération et du Nouvel Observateur, rappelant quelle a été son attitude personnelle en septembre par rapport au premier ministre social-démocrate Hongrois, piégé lui aussi par un enregistrement clandestin, en train de reconnaître ses mensonges sur ses réelles intentions après les élections, provoquant des émeutes d’extrême droite en Hongrie et mettant en péril le régime démocratique de ce pays européen.

En effet, contre l’avis du Bureau National du PS qui, jugeant certes d’une façon très critique le mensonge de Ferenc Gyurcsány, s’était gardé de demander la démission du premier ministre, puisqu’elle aurait alors ouvert une crise politique à l’issue très incertaine considérant que des dizaines de milliers de manifestants d’extrême droite s’affrontaient à la police sous les fenêtre du siège du gouvernement, Ségolène Royal avait - pour sa part - exigé cette démission.

C’est instructif... Mais cette vertu exigée pour le Social-Démocrate Hongrois qui a caché ses réelles intentions pendant la campagne électorale ne vaut pas pour la madonne des sondages. Bien sûr.

Les socialistes ont jusqu’à jeudi pour méditer cela... et tant de choses encore avant de décider cette toute petite chose qui consiste à désigner le candidat socialiste à la Présidentielle. Pour moi, sans hésitation, ce sera Fabius.

Bien à vous, Nicolas Voisin

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