Woerth : Approchez brave gens, je vends les bijoux de l’Etat !...

dimanche 18 juillet 2010.
Source : Le Monde
 

Voilà une nouvelle pierre dans le jardin d’Eric Woerth déjà au centre d’une tempête politique dans l’affaire Bettencourt : il aurait autorisé lorsqu’il était ministre du budget la vente à des connaissances d’une parcelle de la forêt de Compiègne (Oise) à un prix très inférieur au marché, écrivent mardi Le Canard enchaîné et Marianne.

"C’est un homme honnête, compétent et c’est homme qui a toute ma confiance" a dit le chef de l’Etat lundi soir à propos d’Eric Woerth.

Le Canard enchaîné daté du 14 juillet affirme que six jours avant son départ du ministère du budget, Eric Woerth aurait imposé par arrêté à l’Office national des forêts de vendre pour 2,5 millions d’euros "ce joyau de 57 hectares" à une association privée, la Société des courses de Compiègne, jusqu’alors locataire des lieux. Selon le Canard, cette parcelle de la forêt de Compiègne, ainsi que ses équipements, vaudrait au moins 20 millions d’euros.

"Cette transaction a été conclue de gré à gré sans enchère, ni appel d’offres", ajoute-t-il, alors que les sociétés de courses ne peuvent bénéficier d’un tel privilège selon une décision du Conseil d’Etat de 1979. Le journal assure que le président de la Société des courses de Compiègne, Antoine Gilibert, est un "familier de Chantilly, de son hippodrome et de son maire, Eric Woerth".

UNE OPÉRATION "DANS L’INTÉRÊT DE L’ÉTAT"

L’information a aussitôt été démentie par Bercy, qui assure que la cession "s’est déroulée de manière tout à fait légale et dans l’intérêt de l’Etat". Le ministère a ajouté que cette vente s’était révélée bénéfique pour les finances de l’Etat. "La société de course payait 50 000 euros par an, soit un rendement locatif de 2 % par an. Ce n’est pas intéressant pour l’Etat de toucher 2 % par an, dans ces cas-là il vaut mieux vendre", dit-on. "Quand vous avez un terrain qui ne vous rapporte quasiment rien, que vous ne pouvez pas louer à quelqu’un d’autre et que vous avez la possibilité de le vendre dans des conditions intéressantes à l’occupant, normalement vous le faites si vous préservez l’équilibre écologique".

D’après le ministère, "les droits forestier et domanial permettent la vente d’une partie d’un domaine public forestier à trois conditions", réunies dans cette transaction : une parcelle de moins 150 hectares, l’absence d’impact écologique et qu’il ne s’agisse pas d’une exploitation forestière. Prié de dire pourquoi la transaction s’est faite six jours avant le départ du ministre, le ministère invoque les délais pour la finaliser.

L’hebdomadaire satirique affirme aussi que le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, "s’était battu contre cette vente qu’il jugeait illégale", l’hippodrome appartenant à la forêt de Compiègne. Sollicité par l’AFP, le ministère de l’agriculture a expliqué qu’"il y avait bien eu" des échanges entre les ministres Woerth et Le Maire pour la cession de l’hippodrome, et que "ces opérations ont été réalisées dans le strict respect du droit".

Marianne publie pour sa part une lettre montrant qu’Eric Woerth s’est occupé personnellement du dossier et qu’il a donné son accord à cette vente. Le président de la Société des courses de Compiègne, qui a acquis cette parcelle, est l’un des dirigeants de France Galop, association dont Florence Woerth, épouse de l’actuel ministre du travail, fait partie depuis 2003, dit Le Canard enchaîné. Florence Woerth voit dans cet article "une nouvelle marque de la détermination de ceux qui cherchent à nuire à la famille Woerth", a déclaré son avocat, Me Antoine Beauquier.


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