Longuet aux prises avec la justice dans l’affaire de Karachi

samedi 5 mars 2011.
 

Les "sept millions mystérieux" de la campagne d’Edouard Balladur, en 1995

Article du Monde

Le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995, apparaît de plus en plus suspect. C’est en tout cas ce qui ressort de l’audition de l’ancien député et maire RPR du 15e arrondissement de Paris, René Galy-Dejean, entendu le 15 février, comme témoin assisté, par le juge du pôle financier Renaud Van Ruymbeke.

Galy-Dejean, âgé aujourd’hui de 79 ans, était le trésorier de la campagne de Balladur. Il ne s’explique pas le versement, en espèces, sur le compte de campagne de l’ancien premier ministre, d’une mystérieuse somme de 7 millions de francs (un peu plus d’un million d’euros) qu’il assure n’avoir jamais déposée, le 26 avril 1995. " Je n’ai déposé que les 3 millions de francs", assure Galy-Dejean au magistrat. "Je suis incapable de vous dire d’où vient cet argent que je n’ai pas déposé", précise-t-il.

Le Conseil constitutionnel avait validé, en octobre 1995, les comptes de Balladur, contre l’avis des rapporteurs qui mettaient en relief, eux aussi, le dépôt d’une importante somme non justifiée.

ME MORICE COMPTE DEMANDER L’AUDITION DE LONGUET

Du coup, le juge Van Ruymbeke, qui enquête depuis le 14 décembre 2010, en marge des investigations liées directement à l’attentat de Karachi, sur des faits d’abus de biens sociaux apparus lors de la passation en 1994 des contrats d’armement Agosta et Sawari II, a obtenu, à la mi-février, que soit versée au dossier d’instruction la procédure dite du "Fondo", une affaire mettant en cause, en 1996, le financement du Parti républicain (PR), proche soutien de Balladur.

Les enquêteurs avaient cherché la provenance d’une somme de 5 millions de francs versée pour l’achat du siège du parti présidé, jusqu’en 1995, par Gérard Longuet, aujourd’hui ministre de la défense, sans jamais trouver de réponse satisfaisante.

Le juge Van Ruymbeke semble établir un lien entre ces deux affaires, il estime que des rétrocommissions ont pu être versées, en marge des contrats d’armement, à des décideurs politiques français proches du camp Balladur, et que cet argent a pu nourrir la campagne présidentielle du rival de Jacques Chirac.

L’avocat de plusieurs parties civiles, Me Olivier Morice, compte demander l’audition de Longuet, qui avait, par ailleurs été, poursuivi dans une affaire distincte de financement du PR, avant de bénéficier d’un non lieu, en 2010.

Gérard Davet

Source :

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

2) Attentat de Karachi : les soupçons de rétro-commissions touchent Longuet

Article de la revue Challenges

Nouveaux soupçons sur le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.

Entendu le 15 février par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur l’affaire Karachi, René Galy-Dejean, ancien trésorier de cette campagne, a reconnu qu’il était incapable de donner l’origine de 7 millions de francs qui apparaissent sur les comptes du candidat, à la date du 26 avril 1995.

"Je suis incapable de vous dire d’où vient cet argent que je n’ai pas déposé", a indiqué l’ancien député-maire du 15e arrondissement de Paris, selon des propos rapportés mardi 1er mars par Le Monde et Mediapart.

Le trésorier explique être allé le 26 avril 1995 déposer 3 millions de francs en espèces au siège du Crédit du Nord à Paris. "C’est la seule fois où je suis allé déposer de l’argent au Crédit du Nord", explique t-il, selon son PV d’audition.

Au printemps 2010, le quotidien Libération avait révélé l’existence d’un document récapitulant un versement de 10 millions de francs (1,5 million d’euros) au Crédit du Nord le 26 avril 1995.

De quoi nourrir la piste, poursuivie entre autres par le juge, de rétrocommissions dans la vente de sous-marins au Pakistan et à l’Arabie Saoudite en 1994, alors qu’Edouard Balladur était Premier ministre. Des rétrocomissions qui auraient servi à financer ensuite sa campagne électorale.

Un lien avec l’attentat de Karachi en 2002 ?

Le juge Renaud van Ruymbeke estime, de même que plusieurs observateurs, que l’arrêt du versement des commissions (et par contrecoup des rétrocommissions) décidé par Jacques Chirac en 1995 aurait pu provoquer, en représailles, l’attentat de Karachi en 2002, peut-être sous l’ordre des services secrets pakistanais.

Cette affaire de financement illicite de la vie politique rejaillit également sur les alliés de l’ancien Premier ministre, comme les leaders du Parti républicain, soupçonnés d’avoir bénéficié d’un versement de 5 millions de francs à l’origine douteuse en 1996 pour l’achat de bureaux à Paris. Des leaders parmi lesquels on trouve, outre François Léotard, Gérard Longuet, président du Parti Républicain de 1990 à 1995 et nouveau ministre de la Défense depuis dimanche.

L’avocat des parties civiles dans l’affaire Karachi - les familles des victimes de l’attaque -, Maître Olivier Morice, a indiqué lundi 28 février à Mediapart et au Monde, qu’il allait demander au juge Van Ruymbeke de procéder à l’audition de Gérard Longuet.

Source :

http://www.challenges.fr/actualites...


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