Le Front de Gauche à l’heure des cantonales : une alliance sérieuse et durable, une offre politique cohérente et enracinée

vendredi 25 mars 2011.
 

Le premier tour des élections cantonales aura lieu pour nous aussi dans un mois. Nous avons dit que nous voulions en faire une répétition générale du premier tour de l’élection présidentielle. C’est une autre façon de dire que nous voulons politiser le débat. Il n’est pas dit que nous y parvenions. On voit bien la difficulté. Pour l’instant l’esprit critique de la masse de la population s’exprime par une défiance et un lâcher prise général à l’égard de cette élection. Ce n’est pas seulement qu’elle est très mal connue, peu annoncée et peu animée par la droite et par le PS. En fait, ce que l’on appelle « la politique » a beaucoup souffert des dernières frasques gouvernementales et des épisodes de communication, vides de sens, du candidat surnaturel du PS et de son « parti-qui-travaille ». Je ne crois pas non plus qu’à cette heure nous ayons créé le mouvement, en dépit du fait que les nôtres semblent souvent être les seuls en campagne sur le terrain. Comment le pourrions-nous, seuls contre tous ceux qui ont intérêt à ce que cette élection ait le moins de sens possible. Reste que c’est un enjeu pour nous que cette élection. Donner un coup de massue à la Droite est essentiel. De là peut partir la débandade qui peut emporter ce système devenu cette fois-ci si bancal et si mal ancré au sol. Mais comme notre objectif est de plus longue portée, l’essentiel est d’être là, repérable comme une alternative, inspirant de la confiance et de la force. Car si le vent tourne de la résignation à l’action, tout ira vite. Très vite et très fort !

D’où l’importance de présenter un maximum de candidatures sous le timbre du Front de Gauche. Notre objectif affiché d’un score à deux chiffres n’est réaliste que dans ce cadre politique ! C’est ce qui se passe. La discussion a été parfois tendue ici ou là, mais en vérité, pour l’essentiel, tout a été bien plus simple qu’on nous l’avait annoncé. Une fois de plus il n’y a pas eu de drames irréparables. Au contraire. Plus de 1600 candidats porteront les couleurs du Front de Gauche pour 1976 cantons renouvelables en France métropolitaine. C’est-à-dire 81 % des cantons concernés. Pour toute la France il n’y a que sept cantons où il y aura à la fois un candidat du PCF et un candidat du PG. La proportion d’accords réalisés est donc supérieure même à celle que nous avions constatée pour les élections régionales. Pourtant la difficulté aurait pu être bien plus grande. En effet contrairement aux régionales, en raison des statuts du PCF qui renvoient toutes les décisions concernant ces élections à l’échelle départementale et parfois même cantonale, rien ne pouvait être réglé par un accord national, ni par l’intervention de la coordination nationale des trois partis. Le résultat est quand même là.

Deux raisons expliquent cela. D’abord ce fait qu’après trois élections, la stratégie du Front de gauche est devenue « naturelle », c’est-à-dire évidente pour les militants des partis qui le composent. Ensuite dans la plupart des cas, nos comités locaux ont su faire les compromis nécessaires pour boucler des accords. Mes camarades du PG y ont leur part, et ce n’est pas la moindre. Le secrétaire national chargé de ce déploiement, Eric Coquerel, a accompli un travail de couture fine, autant que de besoin. Autre aspect très positif de ce dispositif : le Front de Gauche s’est élargi. Sur 85 à 88 départements où il devrait y avoir des candidatures Front de Gauche on note 40 départements à alliance avec des partis et mouvements qui étaient nos alliés aux Régionales : FASE, Alternatifs, Mpep… et même le MRC ! Mieux et plus spectaculaire : dans 19 départements il y a des alliances avec le NPA. Grand progrès par rapport aux élections régionales. Plusieurs d’entre eux s’inscrivent dans la lignée de « Limousin terre de Gauche », formule magique de l’union générale de toute l’autre gauche : Creuse, Corrèze, Haute Vienne bien sûr mais aussi Alpes de Hautes Provence, Hautes Alpes, Alpes Maritimes, Marseille Centre, Vosges, Yonne, Haute-Loire, Loire nord, Aude, Territoire de Belfort. Et partiellement l’Hérault. La ligne de splendide isolement de la direction du NPA se heurte sur le terrain à une puissante volonté d’unité de l’autre gauche.

En se tenant à l’étiquette politique des titulaires, on arrive à la répartition prévue au début du processus. 70 % des candidats sont proposés par le PCF : 1150 environ. 13 % le sont par le PG : 207 candidats titulaires répartis sur 78 départements ce qui atteste de la bonne implantation de notre parti après deux années seulement d’existence. Le reste est proposé soit par la Gauche Unitaire, la FASE, les Alternatifs et, comme dit, par le NPA. On compte également trois titulaires du MPEP, deux République et Socialisme et deux MRC. Trente titulaires viennent de mouvements et partis locaux. Quatre vingt sept titulaires sont des syndicalistes sans appartenance de parti qui s’ajoutent au nombre de ceux qui sont candidats et déjà membres de nos organisations. Enfin nous avions prévu en organisant notre travail en septembre dernier qu’il pourrait y avoir des exceptions possibles à la stricte indépendance avec le PS et Europe Ecologie – Les Verts. Notre Conseil National avait délibéré sur le sujet et réservé cette possibilité à des situations locales exceptionnelles. Au final, il y aura des alliances avec EE-LLV dans 25 cantons, dont 7 avec des titulaires EE-LLV. Et, bien sûr, il y aura des candidatures communes de toute la gauche dans 10 cantons, là où il faut empêcher un deuxième tour catastrophe entre le FN et la droite.

Ces nouvelles détonnent sans doute dans une note de blog comme celui que j’anime puisque je refuse qu’il soit, de quelque façon que ce soit, une sorte d’organe officiel. Mais je les donne avec le souci du détail pour attester du travail patient et tenace que nous accomplissons, au Front de gauche. Nous construisons pour de bon une alliance sérieuse et durable, une offre politique cohérente et enracinée. Dans le même temps où tout cela se discutait sur le terrain, tandis que les campagnes se mettaient en place dans les cantons, les forums sur le programme se déroulaient en bon ordre. Ensemble, nous participions aussi à toutes les mobilisations sociales et politiques du moment. Et, par dessus le marché, chacun de nos partis tenait son propre calendrier de travail. Tout ceci est à prendre en considération par chacun de ceux qui s’interrogent. Je crois que notre sérieux et notre application au travail se lisent dans ces résultats. La discrétion de nombre d’épisodes, construits hors des projecteurs doivent nous permettre de rencontrer l’estime et les soutiens des gens sérieux qui savent ce que tout cela implique et signifie de constance et de détermination. Nous méritons la confiance que nous sollicitons et l’engagement que nous proposons. L’objectif de la construction d’un pôle de rassemblement unitaire de l’autre gauche progresse. J’entends déjà la liste de tout ce qui ne va pas. Soit. La perfection n’est pas dans nos moyens. Mais nous avançons. C’est cela qui compte. Reste à faire un résultat électoral marquant. Tous nos amis sont sur le terrain, sans barguigner, et se donnent sans compter pour y parvenir. Ensuite, si tout va de ce pas, nous bouclerons la trame du programme partagé et nous règlerons alors bien plus facilement la question de nos candidatures communes aux élections présidentielles et législatives. La tâche sera alors bien avancée et nous pourrons entrer dans l’arène flamberge au vent ! Si seulement le NPA voulait en être !


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