Grandes manifestations antiracistes à Paris et dans toute la France ce samedi 28 mai

samedi 28 mai 2011.
 

Plus de 10.000 manifestants dans les rues de France : « "Ni charters, ni kärcher" »

Des milliers de personnes sont descendues hier dans les rues de France pour manifester contre la politique d’immigration du gouvernement français et pour la régularisation des sans-papiers

Répondant à l’appel lancé par le Collectif national « D’ailleurs nous sommes d’ici", les manifestants brandissaient des pancartes sur les quelles on pouvait notamment lire : « Halte à la xénophobie de l’Etat », « Un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère », « Oui au droit au vote des étrangers » et « Racisme = tolérance zéro ».

Manif réussie à Paris, de Barbès à République, plus de 8000 participants, les marcheurs scandaient des mots d’ordre fustigeant la politique d’immigration prônée par le gouvernement. « A la 1re, à la 2e, à la 3e génération, on s’en fout. On est chez nous", "Sarkozy, Le Pen, Guéant : Même politique" et "Ni Charters, Ni Karchers", criaient-ils.

"Nous sommes dans un contexte où le gouvernement et Claude Guéant en particulier ne cessent, semaine après semaine, de désigner les étrangers, les immigrés, les musulmans comme la cause du chômage et de l’insécurité", a fustigé Olivier Le Cour Grandmaison, porte-parole du collectif, derrière une grande banderole proclamant : "Ni charters, ni kärcher".

Pour le président d’honneur du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouloud Aounit, il y a, en France, « non seulement une lepénisation des esprits, mais aussi une lepénisation des valeurs de la République ». « Devant le danger que représente la montée du Front national (extrême droite), notamment avec les dernières cantonales, on a l’impression que les vannes ont été lâchées : le pas a été franchi entre les deux lepénisations et ce sont maintenant les ministres de la République qui tiennent des propos d’incitation au racisme ».

Un représentant des nouveaux migrants tunisiens en France, Abdelkader Beji, s’est dit, de son côté, « consterné » par le traitement « inhumain » et « raciste » dont ont fait l’objet ses compatriotes, à leur arrivée dans l’Hexagone.

« Cette marche nous permet de réitérer nos appels à un traitement digne de ces nouveaux migrants ayant quitté clandestinement un pays en pleine mutation et à une régularisation de leur situation administrative », a-t-il ajouté.

A Marseille, 1000 personnes ont été recensées par les organisateurs.

A Toulouse, 700 personnes ont manifesté.

A Rennes et à Bordeaux 400 personnes ont défilé.

A Strasbourg,à Lille et à Lyon environ 150 personnes.

1) Affiche

2) Texte de l’appel

Au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007 était créé, pour la première fois dans l’histoire de la République, un ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement. Depuis, des dizaines de milliers d’étrangers en situation irrégulière, hommes, femmes, enfants, sont traqués, arrêtés et expulsés, y compris dans un pays en guerre comme l’Afghanistan.

Voulue par le chef de l’Etat, mise en œuvre par ses gouvernements successifs, le ministère de l’Intérieur aujourd’hui, et soutenue par l’UMP et ses alliés à l’Assemblée, cette politique est inacceptable car elle viole des principes humanitaires élémentaires et des dispositions internationales ratifiées par la France. A cela se sont ajoutés les effets désastreux du pseudo-débat sur l’identité nationale puis la chasse aux Roms.

Pour que cesse cette situation qui porte atteinte à des droits fondamentaux, menace gravement le droit d’asile et ruine l’existence des personnes étrangères visées, nous appelons à une manifestation nationale et unitaire au mois de mai 2011, à la date anniversaire de la création du ministère de l’Immigration qui perdure aujourd’hui sous une autre forme.

Nous exigeons sa suppression, l’arrêt immédiat de cette politique et la régularisation des sans-papiers.

3) Communiqué du Collectif national « D’AILLEURS NOUS SOMMES D’ICI »

Depuis le lancement de l’Appel contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers en novembre 2010, plus de soixante collectifs locaux relaient cette campagne partout en France et ont appelé à des manifestations et des rassemblements sur tout le territoire le samedi 28 mai.

Après les « clandestins », traqués, raflés et expulsés par dizaines de milliers depuis 2007,les Rroms et le sort indigne réservé aux Tunisiens arrivés récemment en France, le chef de l’État, le gouvernement et la majorité, poursuivent leur offensive contre les étrangers en s’en prenant désormais aux immigrés en situation régulière et aux demandeurs d’asile. Leur droit au travail, à la santé, à une vie familiale normale, à l’’éducation, la protection contre les persécutions quelles qu’elles soient, sont toujours plus gravement remis en cause. La loi Besson récemment votée en témoigne exemplairement. A cela s’ajoutent les récentes déclarations scandaleuses du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, lequel accuse les « enfants d’immigrés » d’être la cause de « deux tiers des échecs scolaires. » Différents ministres et responsables politiques se permettent des remarques ouvertement racistes depuis de nombreux mois. Et après avoir essayé d’imposer les pseudos débats sur l’identité nationale puis sur la laïcité, le gouvernement veut maintenant lancer un débat sur l’immigration du travail, continuant à diffuser idées reçues, erreurs et aberrations en tout genre, et à entretenir un climat de xénophobie croissant.

Sur fond de crise économique sans précédent, parce que la diversion et la division sont nécessaires à la régression sociale, nous assistons à la pire des politiques jamais conduite contre les immigrés sous la Cinquième République. Il est donc plus que jamais indispensable de se mobiliser dans l’unité contre le racisme, les discriminations qui frappent plus particulièrement les habitant-e-s des quartiers populaires, la politique d’immigration de ce gouvernement et pour la régularisation des « sans-papiers ».

Aujourd’hui, des dizaines de partis, d’organisations syndicales de salariés, plus de 200 associations nationales et locales, plus de 200 élus locaux, députés et parlementaires européens et plus de 7000 signataires individuels soutiennent l’Appel du « Collectif d’Ailleurs nous sommes d’ici » et appellent à manifester partout en France.

Alors que l’offensive anti-immigrés du gouvernement se poursuit semaines après semaines, le Collectif appelle toutes celles et tous ceux qui s’opposent aux discours racistes, d’où qu’ils viennent, et aux orientations xénophobes du gouvernement à descendre massivement dans la rue lors de cette journée nationale de mobilisation du samedi 28 mai 2011. À Paris, la manifestation partira à 14 heures du métro Barbès, elle se terminera place de la République où aura lieu un concert du groupe Zone d’Expression Populaire. Pour connaître la liste des manifestations en France : consulter la carte et les activités des collectifs locaux

Cette journée n’est qu’une première étape de mobilisation. Le Collectif national invite toutes celles et ceux qui le souhaitent à participer à une grande assemblée générale le samedi 4 juin à Paris, pour décider des perspectives.

4) Tract de l’Union Syndicale Solidaires

Depuis 20 ans, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de promulguer des lois anti immigré(e)s. Sous l’ère Sarkozy, on assiste à une frénésie sécuritaire et à une banalisation des discours racistes. Loi Besson, attaques du ministre de l’intérieur Guéant contre l’immigration légale, idée de préférence nationale pour les métiers en tension de X.Bertrand, chasse aux Roms, aux migrants tunisiens, égyptiens, libyens…ils reprennent à leur compte l’idéologie nauséabonde du FN pour mieux occulter leur politique anti-sociale.

D’un côté, la stigmatisation des Etrangers, de l’autre, leur surexploitation !

Les travailleurs sans-papiers qui, par milliers, en région parisienne, ont mené des grèves pour leur régularisation, l’ont bien montré : sans eux, les Bouygues, Eiffage, Onet, Accor, Manpower et autres fleurons du patronat français ne pourraient remplir leurs contrats (et leurs poches).

Parce que nous n’acceptons pas cette instrumentalisation des étrangers,

Parce que nous condamnons le racisme d’Etat des pays de l’espace Schengen, et en particulier de la France,

Parce que nous voulons l’égalité des droits et le respect du droit du sol

Nous exigeons :

- l’arrêt des politiques anti-immigré(e)s,

- l’arrêt des contrôles d’identité au faciès,

- l’arrêt des expulsions, des arrestations, des incarcérations d’étrangers,

- la régularisation de tous les sans-papiers.

Indignons-nous, révoltons-nous ! Construisons ensemble une lame de fond, citoyenne, contre tous les racismes et toutes les politiques anti-immigré-es en revendiquant, haut et fort, un autre vivre ensemble.

Union Syndicale SOLIDAIRES

5) Le MRAP appelle à participer très nombreuses et nombreux aux manifestations du samedi 28 mai, partout en France

« Contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des Sans-papiers », le MRAP appelle à participer très nombreuses et nombreux aux manifestations du samedi 28 mai, partout en France

Après une année 2010 marquée par la volonté du parti majoritaire d’ouvrir un débat sur le thème de l’ « identité nationale », qui avait ouvert les vannes de la xénophobie et débouché sur le tristement célèbre « discours de Grenoble »,

Après un nouveau débat mort-né le 5 avril 2011, officiellement dénommé « Laïcité pour mieux vivre ensemble », qui visait en fait l’islam et les musulmans de France,

Le nouveau ministre de l’Intérieur construit jour après jour un florilège de « petites phrases » qui inspire - autant qu’il l’exprime - la montée d’une xénophobie d’Etat et de gouvernement de jour en jour plus décomplexée :

- « les Français “veulent que la France reste la France” », (15 mars 2011)

- « les Français, à force d’immigration incontrôlée, “ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux” », (17 mars 2011)

- « Les agents des services publics ne doivent pas porter de signes religieux, ni manifester une quelconque préférence religieuse, “mais les usagers du service public ne le doivent pas non plus” » (24 mars 2011)

- « l’intégration est en panne », (16 avril 2011)

- « Contrairement à ce qu’on dit, “l’intégration ne va pas si bien que ça : le quart des étrangers qui ne sont pas d’origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés”. » (22 mai 2011)… ?

Quant à lui, le secrétaire général de l’UMP a annoncé pour le 28 juin, « une nouvelle convention thématique, consacrée à l’immigration » dont il est facile d’imaginer que les Français d’origine étrangère, les immigrés et étrangers seront à nouveau les boucs-émissaires. Sur d’autres registres, comment ne pas se souvenir des propos d’un certain préfet furieux de se retrouver dans une file d’attente à Orly le 31 juillet 2009 et déclarant publiquement « On est où ici ? On se croirait en Afrique ! ».

Quant à la nouvelle loi sur l’immigration, l’intégration et la nationalité - dite « loi Besson » - actuellement déférée au conseil constitutionnel, elle comporte en l’état de très nombreuses atteintes à des droits fondamentaux dont les plus graves concernent notamment le danger pour les étrangers malades de se voir expulser vers des pays où n’est pas assuré leur accès à des traitements appropriés, le report de deux à cinq jours de l’intervention du Juge des Libertés et de la Détention, nullement imposé par la « directive Retour », ou encore la notion de « mariage gris » faisant peser la suspicion sur tout mariage entre Français et Etrangers.

Il est urgent aujourd’hui, pour lutter contre ces vents mauvais, de renforcer les mobilisations citoyennes

- contre toutes les formes de racisme et de xénophobie,

- contre des politiques migratoires indignes de la part de la France et de l’Union Européenne

- pour la régularisation de tous les sans papiers de France en lutte depuis de longues années pour leurs droits,

- pour l’accueil digne, en France et dans l’Union Européenne, des réfugiés et immigrés (notamment pour les Tunisiens actuellement en errance à Paris ou en région PACA).

Le MRAP appelle ses adhérents et sympathisants à se joindre en très grand nombre à la manifestation du Collectif « D’ailleurs, nous sommes d’Ici » qui aura lieu samedi 28 mai dans un grand nombre de villes de France.

A Paris, départ à 14h00 du métro Barbès en direction de la place de la RÉPUBLIQUE


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message