RICHE ET DE GAUCHE, OUI ! RICHE ET DIRIGER LA GAUCHE, NON !

lundi 26 août 2019.
 

Oui ! On peut être riche et de gauche. Non ! On ne peut pas diriger la gauche quand on est riche.

Etre de gauche, c’est défendre les intérêts des gens pauvres et faire en sorte qu’ils ne le soient plus.

Etre de droite, c’est défendre les intérêts des riches et faire en sorte qu’ils le soient toujours.

Etre de gauche, c’est faire en sorte que les riches le soient moins, voire beaucoup moins.

Etre de droite, c’est faire en sorte que les riches le soient encore plus.

Etre de gauche, c’est aider les pauvres à se battre pour améliorer leur condition, contre les riches toujours plus accapareurs des fruits de leur travail.

Etre de droite, c’est faire en sorte que les pauvres acceptent leur condition.

Etre de gauche, c’est faire en sorte que les gens soient reconnus selon leur travail et leurs mérites.

Etre de droite, c’est reconnaître les gens selon leur fortune, même si elle est acquise sans mérite (héritage, spéculation).

Etre de gauche, c’est lutter contre les privilèges de toutes sortes.

Etre de droite, c’est justifier les privilèges.

Etre de gauche, c’est lutter pour l’égalité absolue en droits.

Etre de droite, c’est considérer l’inégalité en droits comme naturelle.

Etre de gauche, c’est être pour la liberté qui ne nuit pas à autrui.

Etre de droite, c’est être pour la liberté des riches d’exploiter les pauvres sans entraves.

Etre de gauche, c’est mettre l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers des riches.

Etre de droite, c’est mettre les intérêts particuliers des riches au-dessus de l’intérêt général, s’il le faut au mépris de l’intérêt national ou européen.

Etre de gauche, c’est renforcer l’Etat et les collectivités publiques, seuls dépositaires de l’intérêt général, et donc les mettre au service de l’intérêt général.

Etre de droite, c’est mettre l’Etat et les collectivités publiques au service des exploiteurs, ou pire encore, démanteler ces institutions, si possible, au mépris de l’intérêt général.

Je pourrais poursuivre cette opposition entre gauche et droite sur des pages et des pages, et surtout développer chacune de ces oppositions pour en démontrer la justesse, avec force exemples à l’appui.

Certains vont crier au manichéisme. S’il en était ainsi, j’affirme que ces objections seraient le résultat du mélange des genres auquel beaucoup trop d’hommes et de femmes dits de gauche se sont laissés aller aux postes de direction que nous leur avons confiés. Si bien qu’il est devenu difficile de faire la différence entre politique de gauche et politique de droite. Un comble ! Mais j’en reviens à mon propos liminaire.

Je maintiens qu’on peut être riche et de gauche, mais je ne vois pas comment on peut être riche et prétendre la diriger. Etre riche et diriger la gauche, y compris jusque dans les sphères gouvernementales, c’est fatalement se mettre en position de conflits d’intérêts au moment de prendre des décisions tendant à porter le fer dans les privilèges des plus fortunés.

Cela explique que trop de gouvernements dits de gauche, en France comme en Europe, aient manqué de courage en matière sociale et économique, sauf pendant de courtes périodes. Résultat, à la fin des périodes passées par la gauche à gouverner notre pays, les revenus du travail sont plus fiscalisés par rapport aux revenus du capital, que sous leurs prédécesseurs de droite.

Le riche, s’il est sincèrement de gauche, doit l’être de manière TOTALEMENT DESINTERESSEE.

Reste à déterminer ce qu’est être riche.

Je n’irai pas jusqu’à dire, comme François Hollande, qu’on l’est au-dessus de quatre mille euros de revenus par mois. Mais si l’on considère que la fourchette des revenus doit être comprise dans un rapport de un à vingt (je préfèrerais de 1 à 10), être riche c’est gagner au-delà de cette fourchette. De plus, à revenu égal, je fais la distinction entre les revenus salariaux et les revenus du capital. Dans la détermination du niveau de la richesse, il y a donc lieu de prendre en compte le patrimoine.

Vous avez compris que, pour cette raison entre autres, je sois soulagé que Dominique Strauss-Kahn ne puisse être le candidat du parti socialiste à l’élection présidentielle de 2012. Certes, c’est grâce à ses mésaventures ancillaires. J’aurais préféré que ce soit plutôt grâce à la lucidité politique du parti socialiste. Mais ce parti n’en est pas encore là. A nous de l’aider à accéder à cette conscience. Cela ne va pas être facile !

Robert Mascarell le 4 juin 2011


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