Les travailleurs pauvres

mercredi 27 décembre 2006.
 

Après une période de diminution dans les années 70, depuis le milieu des années 80, les inégalités relatives de niveau de vie (1) reprennent selon les chiffres officiels qui ne prennent pourtant pas en compte les revenus du patrimoine. En 2004, les 5 % les plus riches touchent 5,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres, comme en 1996. Mais alors que le revenu des premiers s’est accru de 5 831 euros, celui des seconds s’est élevé de 1 150 euros. Conséquence, l’écart s’est accru de 4 682 euros.

Les revenus des ménages sont moins élevés que ne le pensent la plupart de ceux qui se trouvent dans les tranches supérieures. Le revenu disponible médian (2) des ménages (tous ménages confondus, après impôts et prestations sociales) est de 2 050 euros. Avec 4 129 euros on entre dans la tranche des 10 % les plus aisés, mais en mélangeant tous les types de ménages.

Les choses sont différentes si l’on tient compte de la composition des ménages. Ainsi, 10 % des personnes seules vivent avec moins de 653 euros et 10 % des familles avec deux enfants avec moins de 1 816 euros. En revanche, on entre dans les tranches des 10 % les plus riches avec 2 148 euros pour une personne seule, 4 030 euros pour un couple et 5 392 euros pour une famille avec deux enfants.

La répartition des revenus disponibles est loin d’être égalitaire. Les 10 % les moins bien lotis ne perçoivent que 3 % de la masse totale des revenus, et les 10 % les mieux lotis en reçoivent 24,8 %, ceci après impôts et prestations sociales.

Plus de 7 millions de salariés perçoivent un salaire inférieur à 722 euros par mois et se trouvent dans l’incapacité de se nourrir, de se loger ou de s’habiller décemment de même que leur famille. Plus de 12 millions ont moins de 843 euros de revenu mensuel. Plus de 3 SDF sur 10 ont un boulot à temps complet, partiel ou précaire et cherchent pourtant soir après soir où dormir... Entre la moitié et les deux tiers des femmes qui travaillent ont un contrat au sigle étrange (CNE, CES, CIE, CEC...), touchent moins de 750 euros par mois, ont un enfant, vivent seules ou avec un conjoint au chômage et forment 90 % des familles monoparentales...

Nous voilà dans le monde des travailleurs pauvres !

Alors que jamais le PIB est en progression quasi constante depuis les années 1990 la précarité s’est développée sur un mode exponentiel. En dix ans, l’intérim a augmenté de 130%, le nombre de CDD de 60 %, les CDI de seulement 2 %.

(1) Niveau de vie : données sur les revenus, après impôts et prestations sociales. Ne comprend pas une partie des revenus du patrimoine. Les niveaux de vie sont calculés en tenant compte de la composition des ménages.

(2) La médiane est la valeur pour laquelle autant de personnes gagnent moins et autant gagnent plus.


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