Eléments de bilan de l’intervention du Parti de Gauche sur la question palestinienne

jeudi 3 novembre 2011.
 

Nous nous sommes engagés dans la solidarité avec le peuple palestinien, pour le respect de ses droits nationaux, conformément au droit international, dès la fondation de notre parti, avant même notre premier congrès.

C’est en effet le 27 décembre 2008, trois semaines après l’appel de Jean-luc Mélenchon et Marc Dolez à construire le PG, qu’Israël engage l’opération « Plomb durci », les bombardements intensifs sur Gaza, qui coûteront la vie à 1 400 Palestiniens, en blessant des dizaines de milliers détruisant immeubles, hôpitaux, écoles et autres infrastructures, toujours pas reconstruites à cause du blocus.

Nous serons dans la rue, avec toute la gauche non-socialiste, dès les premières manifestations exigeant l’arrêt des bombardements.

C’est, bien sûr, d’abord une solidarité humaine envers un peuple victime depuis des décennies de violence, d’oppression, d’humiliations quotidiennes, de déni de ses droits les plus élémentaires, pourtant reconnus par toutes les résolutions de l’ONU sur ce conflit, sans même parler des conventions de Genève (obligations d’une puissance occupante) ou des décisions de la Cour de Justice de la Haye (démantèlement du mur).

Mais c’est surtout une décision politique. Notre parti est internationaliste. Il est l’héritier du meilleur des traditions du mouvement ouvrier, solidaire des luttes de libération nationale, des peuples qui luttent contre l’oppression coloniale, pour le respect de leurs droits nationaux, et donc, bien sûr du peuple palestinien.

La mobilisation de notre parti en solidarité avec le peuple palestinien

Le rappel qui suit n’est pas exhaustif, d’autant que notre groupe est surtout francilien. Nous avons peu d’informations sur l’intervention de nos camarades de province.

• Lors de l’attaque par l’armée israélienne de la première flottille pour Gaza, 31 mai 2010, le PG était de toutes les manifestations avec l’ensemble des organisations politiques, syndicales, associatives scandalisées par cette attaque injustifiable de militants pacifiques apportant une cargaison humanitaire aux victimes du blocus, attaque qui avait fait 9 morts et suscité l’indignation dans le monde entier. Au même moment, Jean-Luc Mélenchon, en notre nom à tous, dénonçait cette attaque militaire, à l’Institut du Monde Arabe, aux côtés d’Hind Khoury, déléguée de Palestine en France et de nombreux ambassadeurs : http://www.jean-luc-melenchon.fr/20...

• Pour la libération de Salah Hamouri, franco-palestinien condamné sans preuves par la justice militaire israélienne, notre camarade Marc Dolez, fondateur de notre parti est intervenu et l’a rencontré dans sa prison de Gilboa près d’Haïfa. C’est notre camarade René Balme, maire de Grigny qui en a fait un citoyen d’honneur de sa ville.

• Nous soutenons la résistance populaire, non-violente, partie du village de Bil’in, qui associe chaque vendredi palestiniens, israéliens et internationaux mobilisés contre le mur ; résistance non-violente qui vient de remporter de premiers succès, puisque la Cour Suprême d’Israël a dû ordonner la modification du tracé du mur à Bil’in. Les travaux de démolition sont en cours. Ce sont nos camarades Catherine Guillaume et Laurence Pache qui ont participé cette année, à Bil’in, à la 6ième conférence internationale.

• Notre solidarité avec les victimes des procès intentés aux militants de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions a été totale. Parmi bien d’autres, nos deux co-présidents sont signataires de l’appel initié par Stéphane Hessel. Et c’est notre camarade Audrey Galland Conseillère Régionale d’Ile de France qui prend la parole devant le tribunal de Pontoise pour apporter la solidarité du Parti de Gauche lors du procès d’Alima Boumédienne-Thiery Sénatrice EELV et Omar Slaouti NPA, le 18 octobre 2010 ;

• Dans de nombreuses régions nos élus participent aux actions de coopération avec les villes palestiniennes et les camps de réfugiés, entre autres par le réseau Cités Unies de coopération décentralisée entre les collectivités territoriales françaises et les territoires palestiniens : www.cites-unies-france.org ;

• A Montpellier, nos camarades sont totalement investis dans la campagne contre AGREXCO, cette société israélienne dont l’implantation a été soutenue par Georges Frêche, importe, en violation du droit international, des produits des colonies.

• Lorsque, fort justement, l’inter- collectif de solidarité avec les révolutions des peuples du monde arabe appelle à manifester, le 15 mai, sur le mot d’ordre « La Palestine au coeur des révolutions arabes », nous sommes la principale force politique du cortège.

La campagne « un Bateau Français pour Gaza »

Cette année, l’essentiel de nos forces a été consacré à la campagne « un Bateau Français pour Gaza ». Cette campagne citoyenne s’est mise en place en 2010, pour briser le blocus de Gaza. Face à l’attentisme, voire la complicité avec l’Etat d’Israël de la plupart des gouvernants, nous avons décidé, en tant que citoyens, de prendre nos responsabilités. Ce sont les coalitions nationales de 16 pays qui se sont engagées pour la Flottille 2, après l’abordage sanglant de la Flottille 1, par la marine israélienne. En France, ce sont plus de 60 organisations politiques, syndicales, associatives qui se sont unies pour cette campagne, largement unitaire, intergénérationnelle, populaire. Ce sont plus de 700 000 euros qui ont été récoltés, lors de débats, de collectes dans les quartiers populaires. Ce qui a permis d’acheter deux bateaux français, le Louise Michel et le Dignité-Al-Karama.

Dès la signature du PG, nous nous sommes engagés, dans toutes les formes de mobilisation :

• dans le cadre du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens (Catherine Guillaume, Joëlle Ellert) ;

• du comité de direction de la campagne (Joëlle Ellert, Nathalie Levallois) ;

• dans les collectifs unitaires locaux ;

• dans la préparation du meeting unitaire (c’est Eric Coquerel qui y a pris la parole) ;

• dans la rédaction des communiqués du PG, qui ont été nombreux (merci aux camarades qui gèrent le site pour leur rapidité) ;

• par nos élus dans les conseils généraux, d’autant que l’association « la Gauche par l’exemple » s’est engagée à nos côtés.

Des conseils municipaux et conseils régionaux ont apporté leur soutien. Le Conseil Régional de la Région Rhône-Alpes a voté une motion de soutien et Eric Coquerel est intervenu en séance pour demander le soutien du Conseil Régional d’Ile de France : www.frontdegauche-alters.fr/....

• Pour assurer le succès du rassemblement unitaire de Marseille, pour le départ du bateau français. Là encore c’est notre camarade Eric Coquerel qui prend la parole : http://www.lepartidegauche.fr/edito... ;

• Et bien sûr la présence, en notre nom à tous, de notre camarade Laurence Pache sur le Louise Michel, qui n’a pu partir à cause de l’interdiction du gouvernement grec, capitulant honteusement devant les injonctions du gouvernement israélien (voir son compte-rendu et analyse dans le dernier « A Gauche »).

Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, voici la contribution de Jean-Luc, sur son blog, à propos de l’affaire de la flottille :

EXTRAIT DU BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON :

Le 8 juillet 2011

"L’affaire de la flottille pour Gaza illustre de façon parfaite l’abaissement de la Grèce qui était encore il y a peu si jalouse de son indépendance et si prompte à montrer qu’elle ne s’en remettait jamais aux autres pour ses décisions.

Le récit de nos amis sur place montre que l’Etat grec a laissé les services étrangers opérer sur son territoire pour saboter les embarcations. Le gouvernement socialiste grec a lui-même servilement multiplié les embûches les plus misérables. Et il a, pour finir, décrété une interdiction dont les motifs soulignent encore la lâcheté de ceux qui en ont pris la décision.

Le gouvernement israélien a vraiment bien joué en faisant la démonstration qu’il est en état d’imposer ses vues et ses pratiques à toute l’Europe.

L’escapade de nos amis qui ont forcé le blocus ne manquait pas de panache. Annick Coupé, Olivier Besancenot et leurs camarades ont fait un très joli pied de nez au minable gouvernement grec. En perçant le barrage ils soulignaient l’absurde des motifs du blocus de Gaza que nous combattons. Croire qu’un tel bateau puisse véhiculer des armes et du matériel de guerre est évidemment impossible. En faisant semblant de le croire le gouvernement d’Israël fait injure à l’intelligence des observateurs, délibérément, comme une nouvelle affirmation du droit d’arrogance qu’il s’arroge. La flottille n’est nullement destinée à transporter des armes. Aucun d’entre nous n’aurait accepté un tel projet. Je crois que conformément aux objectifs politiques de l’organisation de cette flottille, c’est au contraire une certitude totale que les passagers préfèreraient même embarquer des ours en peluche plutôt que n’importe quoi qui donne prétexte à la grossière propagande du gouvernement israélien.

La flottille est constituée pour rappeler et protester contre l’existence d’un blocus inacceptable, tout autant que l’était l’opération plomb durci contre Gaza, unanimement condamnée par le monde entier. Ceux qui se donnent l’objectif de faire lever ce blocus agissent en solidarité avec une population et non en hostilité à une autre comme tente de le faire croire des propagandistes aveuglés. Tant et si bien qu’en toute hypothèse, dans cette affaire, c’est le gouvernement d’Israël qui tire une balle dans le pied de son pays en le rendant odieux aux yeux de tous. Politiquement le point est marqué car la démonstration est faite d’où se trouve l’abus de pouvoir et le mépris du droit international. Aucun Israélien ne peut se réjouir de cela."

Ces éléments de bilan sont certainement incomplets. Mais ils permettent de mesurer l’investissement militant de notre parti sur la question palestinienne, investissement qui n’a été possible que parce que simultanément, nous avons créé puis renforcé le groupe Palestine du PG (42 camarades).

Pour faire des propositions de réflexion et d’action, notre groupe a tenté de d’analyser, au plus près de la réalité, les évolutions des rapports de force dans cette région du monde. Elles sont nombreuses : c’est bien sûr, avant tout, les révolutions arabes, qui ont chassé du pouvoir deux des dictateurs les plus liés à l’impérialisme US et à l’Etat d’Israël. Elles ont permis de donner une impulsion à la mobilisation des palestiniens qui sont, eux aussi, sont descendus dans les rues, par dizaines de milliers pour exiger et obtenir, l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas.

Rien n’est définitivement joué, entre révolutions et contre-révolutions, dans les pays du Maghreb et du Mashrek, mais d’autres bonnes nouvelles sont venues de la quasi-totalité des pays d’Amérique latine, avec les prises de position de leurs gouvernements pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine, lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU. Et à l’heure où ce texte est écrit, de bonnes nouvelles nous arrivent d’Israël même.

Certes, ce n’est pas sur la question palestinienne que se mobilisent les jeunes « indignés » de Tel Aviv et de nombreuses autres villes, mais c’est en tous cas, avec la claire conscience que le budget de leur état, totalement tourné vers la guerre, les subventions aux colons et les privilèges accordés aux ultra-orthodoxes, est contradictoire avec leurs demandes d’un logement, du droit à la santé et d’une école gratuite pour tous.

Et maintenant ?

D’autres responsabilités sont devant nous. En particulier, la campagne pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée générale de l’ONU, mi-septembre.

Ce n’est pas l’objet de ce texte de bilan, mais ce sera au centre des prochaines réunions de notre groupe, que chacun peut rejoindre en s’adressant à catherine.guillaume@wanadoo.fr

Groupe Palestine du Parti de Gauche


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