Ciao 2006 et basta ! ... Une petite rétro, pour faire comme tout le monde ?

vendredi 5 janvier 2007.
 

A l’heure où toutes les télés, toutes les radios y vont de leur "Retour vers le passé", si on se refaisait, nous aussi, notre année 2006 ?

Janvier : à la Mutualité , réunion des secrétaires de section. A la tribune, Laurent Fabius le premier, lance l’offensive contre le CPE : " Le CPE, ce n’est pas mieux que rien, c’est pire que tout..." On sent comme un frémissement. Tous ensemble, tous ensemble ?...

Février : Sarko lance son idée d’ "immigration choisie", qui donne aux préfets les coudées franches pour plus de reconduites aux frontières. Dans le même temps, Georges Frêche, un "camarade" socialiste, lance son idée de "sous-hommes", appliquée aux harkis. Jack Lang, un autre camarade, présent, n’a pas entendu ces mots. Ah bon ? Avec de tels amis, on se sent moins seul...

Mars : à Créteil, Laurent Fabius réunit ses amis, ses proches. Jean-Pierre Chevènement est là aussi, oui... Déjà des mots forts, des mots qui unissent. Le mouvement anti-CPE a bien démarré. C’est parti pour un tour, tous ensemble, tous ensemble... Point d’orgue, à Paris, le 28, grandiose. Dans le même temps, Dieudonné, vous savez bien, le "nouvel ami" de Le Pen, est condamné pour ses propos antisémites. 5000 euros, pas cher payé, le dérapage.

Avril : Convention Nationale de PRS à Montreuil. Où on démontre que les mots "Union Populaire" ont encore un sens. A la tribune, Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon en sont la preuve, 70 ans après la victoire du Front Populaire. 2 jours plus tard, retrait du CPE. ON A GAGNE ! ON A GAGNE ! Tous ensemble, tous ensemble...

Mai : ce blog voit le jour. Chic alors ! Chirac amnistie Guy Drut. A droite aussi, on est content d’avoir des amis. A Cannes, 4 comédiens "un peu basanés", façon pas potes à Le Pen, sont couronnés, pour un film-mémoire "Indigènes". Dans nos écoles, on commence à se faire un peu de soucis pour certains de nos petits, avec leurs familles, menacés par Sarko. Encore lui... Les parrainages, médiatiques ou simplement citoyens, vont commencer. Avec RESF, il va falloir se bouger, tous ensemble, tous ensemble...

Juin : à Rouen, Laurent Fabius tient des propos de rassembleur. Nous sommes nombreux, de PRS, à avoir fait le déplacement. A la fin du mois, la sentence tombe : 6900 familles seulement sur 30000 seront régularisées. Ça ne fait pas beaucoup, même si on est toujours plus nombreux auprès des gamins et de leurs parents.

Juillet : Conseil National à Palaiseau. Ça commence doucement à siffler aux oreilles de la Bergère de Charente-Poitou.

Août : Universités d’été à La Rochelle. De beaux débats (école, laïcité...), mais les folliculaires n’en parlent pas, tout occupés qu’ils sont à commenter la "Guerre des Chefs". Laurent Fabius est le seul rassembleur à gauche, mais les chroniqueurs ne voient que Ségolène Royal, qui refuse les débats, et surtout qui ne dit RIEN... A Cachan, des familles entières de sans-papiers se réfugient dans un gymnase de la ville. Un élan de résistance se crée immédiatement autour d’eux, des célébrités, mais aussi tant d’anonymes... Tous ensemble, tous ensemble...

Septembre : Fête de l’Huma. Sous notre beau ballon, le stand PRS accueille plein plein d’invités de marque : Marie-George, Patrick, Claude, Emile et les autres. A Cuincy, le pas encore tout à fait candidat Laurent Fabius vient dire un petit bonjour à ses copains de Forces Militantes. Alexis et Jean-Luc (Corbière et Mélenchon, pour les non-initiés !) sont là aussi. On chante L’Internationale, tous ensemble, tous ensemble, et on y croit, de plus en plus.

Octobre : à Pantin, Laurent Fabius réunit ses comités de soutien. Il est excellent, comme toujours. Nicolas Voisin dira « Merde ! Qu’est-ce qu’il est bon !... ». Je confirme : « En chaque enfant, il y a une pointe de diamant à découvrir... » Quel viatique pour tant d’enseignants malmenés, par la candidate aussi, d’ailleurs !... Le parti organise des genres de monologues à trois, avec les postulants déclarés. Trop bizarres ces trucs. Ségolène revendique sa différence, celle « qui se voit ». Cherchez l’erreur ! Là comme ailleurs, la différence, justement, c’est Fabius, son discours de mobilisation. Les militants l’entendent-ils ? A Paris, au Zénith, les socialistes parisiens fabriquent un gentil chahut pour Ségolène. Gentil ? Hum, pas si sûr... Mais, avec les copines, on ne boude pas notre plaisir et on en remet une couche. Une fois encore, Laurent est le meilleur, le plus tribun, le plus républicain, des propositions concrètes et réalistes, du vrai discours de gauche, quoi. On y croit, toujours davantage. Et puis, ne sommes-nous pas ici, tous ensemble, tous ensemble ?..

Novembre : Boum ! On se l’est prise en pleine tête, la consultation militante... On s’attendait à tout, sauf à ce score sans appel. Sonnés, on est. Les "nouveaux adhérents"socialistes ont fait le poids, ilsont choisi comme les sondages, comme les journaux. C’est bien Libé et le Nouvel Obs qui ont choisi, non ? J’en profite pour résilier mon abonnement. Les lendemains s’annoncent sombres. Le choix s’avère délicat. Bon, on fait contre mauvaise fortune, etc. Politis est sauvé, par ses lecteurs, une sacrément belle idée. Comme quoi, tous ensemble, ça peut encore le faire. Et puis, il y a les collectifs, vous savez bien, ces chouettes rassemblements avec plein de pointures sur le devant des estrades : Autain, Salesse, Buffet, Piquet, Revol, excusez du peu, que du beau linge ! Que de belles idées, vraiment de gauche, pour le coup. Ca va marcher, ça ne peut QUE marcher. On se retrouve à Paris, pour savoir ce qu’on va faire, après. Jean-Luc ?... Le nom a été lâché. Et pourquoi pas ? Ca aurait tout de même de la gueule, hein ? Notre bon ami Frêche remet le couvert, paraît qu’il y aurait trop de noirs dans l’équipe de France de foot... Trop de noirs ? Nous, on croyait simplement qu’une équipe de foot, c’était des gars en short, là encore, on a tout faux. Et puis, on n’oublie pas le reste : le dimanche 26, à la Mutualité , grand’messe d’adoubement de LA candidate désormais officielle du Parti. Grand’messe, le mot est faible, à croire que les 40% qui ont voté autrement n’existent plus. A peine si on peut voir ici ou là quelques larmes, qu’un majoritaire ironique taxera de « larmes de dépit »... Dépit ? Déception ? Va pour dépit, et même tristesse, chagrin, pendant qu’on y est. On retrouvera un peu de chaleur humaine au bistro d’en face, avec les copines lorraines, toutes ensemble, toutes ensemble...

Décembre : Re-boum ! C’est râpé aussi pour les collectifs. On va faire quoi, en Avril ? On a tous un peu mal à notre cœur, du côté gauche. Les profs sont dans la rue le 18, Robien a réussi comme Allègre à créer une unité (de façade ?) et c’est très bien comme ça. Chevènement se rallie à Ségolène. On aura décidément tout vu cette année ! Pas rancunier, le camarade, avec tout ce qu’on lui a balancé depuis un certain 21 avril 2002, rien qu’à La Rochelle cet été, ça en fait des tonnes. Le PS à ce jour, n’a toujours pas condamné (ni viré, d’ailleurs !)officiellement Frêche pour ses propos inqualifiables. A Paris, sur un quai de légende, depuis Prévert et Carné, poussent des tentes, de celles où on loge quand on fait du trekking au désert. Tu parles d’un « Hôtel du Nord » ! On y abrite des sans-abri. Encore heureux qu’il ne fait pas moins quinze ! L’hiver 54, ça vous dit quelque chose ? Toute une mobilisation de visages connus, de citoyens aussi, autour de ce Camping-là, qui n’a rien de fictif, ni de rigolo, pour le coup. Bref, une fois encore, tous ensemble, tous ensemble, pour tenter de faire changer les choses. En Irak, on a pendu un ancien dictateur. Chouette, la démocratie, la liberté avancent. On vit une époque formidable ! Drôle d’année, non ? Il est temps que ça s’arrête, on n’en peut plus. Pas chez vous ?

On peut toujours se dire que 2007 ne pourra pas être pire, c’est déjà ça !


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