Madame Le Pen est en panne de public

jeudi 2 février 2012.
 

Madame Le Pen est en panne de public, en dépit de la gonflette que lui assurent médias complaisants et les horrifiés de service ! Mille personnes seulement pour son premier meeting de campagne ! Cela ne l’empêche pas bien sûr de faire son travail. Elle a compris ce qu’est le fond de l’air devant la catastrophe qui s’avance. Elle s’avance donc sur les mots qui couvrent l’attente. La voilà qui parle de « révolution ». Oui mais attention ! On devine qu’il ne s’agit pas de « révolution citoyenne » ni de révolution socialiste, bien sûr.

Il s’agit de « révolution nationale ». Les habituels ignorants qui peuplent les rédactions de la branchouille vont passer à côté de ce que cette expression signifie. Sans doute, futés et incisifs, vont-ils me poser la question qui tue et qui leur a été suggérée au repas de baptême du fils de Jean-Patou et Marie-Térébenthine. Ils me demanderont : « Vous parlez comme madame Le Pen de révolution ! Le regrettez-vous ? » Une question digne de l’évêque Cauchon face à Jeanne d’Arc, comme c’est la mode dorénavant : « Abjurez-vous votre erreur ? » « Vous repentez vous avec sincérité ? ». Bref ces grands esprits passeront à côté du fait que la « révolution nationale » c’était le label dont s’était affublé le régime du maréchal Pétain et de ses miliciens. Une reprise du label du régime du maréchal Pétain.

Pour le reste, elle choisit délibérément de faire le caméléon ? Car la voilà qui pille à grande échelle le vocabulaire et les références du Front de Gauche : révolution, nuit du 4 août, porte-parole des « invisibles ». Nous comprenons l’intention : disputer le terrain à la seule force politique présente dans les entreprises et les quartiers populaires qu’est notre Front de Gauche !

La bataille est engagée entre elle et nous. Nous allons rendre visible aussi son déguisement. Car ses gesticulations ne suffisent pas à cacher de qui elle est le garde-chiourme ! L’augmentation du SMIC ? Une « mesurette » selon elle. Le blocage des loyers ? « Une idée communiste » selon l’habitante du château de Montretout. La taxation des revenus du capital ? Cela la toucherait de trop près ! Et ainsi de suite. Tout ce qui intéresse la vie quotidienne des travailleurs ne la concerne pas.

Les tenants du système ont bien compris son utilité : ils font donc la promotion d’une Le Pen qui serait devenue la représentante des classes populaires. Cette nouvelle assignation injurieuse du peuple est une sorte de ressucée de la vieille antienne « plutôt Hitler que le Front populaire ». Plutôt le Front National que le Front de Gauche.


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