MARINE LE PEN INCOMPETENTE ET RIDICULE

vendredi 2 mars 2012.
 

Jeudi 23 février 2012 Jean-Luc Mélenchon était invité à débattre avec Marine Le Pen dans le cadre de l’émission « Des Paroles et des actes ». Refusant de répondre à une interpellation de Jean-Luc Mélenchon sur le déremboursement de l’IVG, la candidate d’extrême-droite a alors entamé un baroud médiatico-politique ridicule. Voire pathétique.

« Jean-Luc Mélenchon est un leurre ». C’est donc à ce prétexte que Marine Le Pen a refusé de répondre au candidat du Front de gauche et de lui confronter ses idées. De défendre ses choix. Incapable d’assumer son programme. Qui plus est face à un « petit candidat ». Un « petit candidat » ? Des sondages, du système. Oui, peut-être. Si l’on compte en terme d’affluence aux meetings en revanche, alors le Front de gauche est le mieux placé pour l’emporter. Preuve s’il en fallait que Le Pen se fait une vision médiatico-sondagière de notre démocratie guère plus enviable que celle de Nicolas Sarkozy, qu’elle critique pourtant tellement. Mais prêtons le flan une seconde aux sondages. Le petit candidat dont elle parle est crédité de 8 à 10% d’intentions de vote. Le parti qu’elle dirige et dont le candidat de l’époque est encore président d’honneur, Jean-Marie Le Pen, avait fait 1O% en 2007. Oserait-elle lui faire l’affront de dire qu’il est un « petit candidat » ?… Remontons encore un peu dans le temps. En mars 2002, Jean-Marie Le Pen était à 11 % dans les sondages… Les arguments de Marine Le Pen ne tiennent donc pas debout et ne servent qu’à cacher son incompétence.

Mais revenons-en à l’émission. Que penser d’une candidate qui veut tenir tête à la terre entière et qui n’est pas fichue d’assumer et de défendre son programme face à un « petit candidat » à ‘élection présidentielle française ? A propos d’Europe d’ailleurs, elle a dit vouloir se rendre à Bruxelles pour son premier déplacement. Qu’elle trouve déjà le chemin du Parlement européen où elle est si souvent absente…

Autre raison de ce refus, Jean-Luc Mélenchon serait « la voiture-balai » de François Hollande. La condition du débat était pour Le Pen que le candidat du Front de gauche s’engage à ne pas appeler à voter Hollande au second tour. Quel argument imbécile ! Primo, les électeurs frontistes ne s’étaient-ils pas reportés à 65 % sur le candidat Sarkozy en 2007 ? Là aussi donc, pas besoin d’épiloguer bien longtemps. D’autant que les bulletins de vote n’appartiennent qu’à ceux qui les glissent dans les urnes. Secundo, Jean-Luc Mélenchon lui-même a fait savoir à M. Hollande que si ce dernier voulait les voix du Front de gauche pour un éventuel second tour, alors le candidat du PS devrait les convaincre. Car le fossé se creuse entre un Parti socialiste à la tendance sociale-libérale de plus en plus affichée, et un Front de gauche aux propositions claires. Simple exemple, l’audit citoyen de la dette : le Front de gauche est pour. Pas le Parti socialiste. Tout comme l’UMP ; le Modem, et le FN par ailleurs. Sur le réduction des dépenses publiques (autrement dit, la rigueur) ? Les quatre candidats précédemment cités sont tous pour l’austérité. L’interdiction des stocks-options ? Qui d’autre que le Front de gauche parmi ces 5 partis est pour ? Aucun. La taxation des mouvements internationaux de capitaux à des fins de spéculation ? Seul le Front de gauche propose de la mettre en place. L’interdiction des licenciements boursiers ? Seul le Front de gauche les voterait. L’interdiction des expulsions locatives ? Idem. On le voit bien donc, il va falloir au PS en faire beaucoup pour ramener à lui les électeurs du Front de gauche. Et c’est la preuve d’un grand manque d’analyse politique et de sérieux que de faire passer le Front de gauche pour un supplétif du Parti socialiste. Ainsi, si Madame Le Pen s’auto-proclame candidate anti-système, elle n’est d’accord pour débattre qu’avec lui. Tout candidat qui n’appartiendrait pas au club des « austéritaires » n’a pas pour elle voix au chapitre.

Marine Le Pen voudrait donc s’inviter à la table des « grands candidats » (par opposition au « petit candidat »). Mais s’ils appliquaient la logique Le Pen, pourquoi débattraient-ils avec elle puisqu’elle est distancée de plus de 10 points ? On le voit, un tel raisonnement contribue à l’appauvrissement du débat public. Marine Le Pen a fait la démonstration qu’elle ne supporte pas la critique radicale de son programme. Qu’elle ne vienne pas ensuite s’indigner de n’être pas conviée à s’expliquer dessus par Mediapart…

Enfin, et c’est là que s’arrêtera l’exposé de l’incurie de Madame Le Pen, celle-ci évoque un débat important pour les Français. Or les Français méritent que Madame Le Pen leur réponde sur le remboursement de l’IVG, sur le salaire parental, et sur toutes les inepties de son programme.

Pour finir, prêtons-nous à une petite analyse sémantique. Le Front de gauche est un « leurre » nous dit Marine Le Pen. Larousse définit ainsi ce terme : « Ce sur quoi on aurait tort de se fonder, ce qui trompe. » Elle considére donc que la répartition des richesses, l’interdiction de la spéculation, l’intervention de l’État pour combattre les inégalités, la VIe République et la fin de la monarchie républicaine, l’augmentation des salaires, la solidarité des peuples européens, etc. sont un leurre ? Très bien. Les électeurs sauront apprécier cela à leur juste valeur. S’il y a une candidature « anti-système », c’est bien celle du Front de gauche. Pour finir sur une note plus légère donc, on pourrait dire que Madame Le Pen est finalement la candidate « anti-anti-système ».


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