1er mai : Eric Coquerel dénonce la "guerre aux travailleurs" que veut livrer Sarkozy

dimanche 29 avril 2012.
 

Le Front de Gauche s’élève contre la véritable déclaration de guerre de Nicolas Sarkozy aux travailleurs. Distancé par François Hollande et avec un FN à 18%, le candidat UMP appelle à un "grand rassemblement" le 1er mai pour "fêter le vrai travail. [...] Pas le statut, le travail". Une provocation dans la continuité de ses attaques contre les "corps intermédiaires" et en forme d’appel du pied aux électeurs frontistes.

Eric Coquerel (Front de Gauche) a fustigé ce lundi la dernière provocation en date de Nicolas Sarkozy qui a déclaré, plus tôt dans la journée, vouloir organiser pour le 1er mai "la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, […] et ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on a travaillé", rassemblement qui aurait lieu au Champ de Mars.

Pour le conseiller de Jean-Luc Mélenchon, le choix du lieu n’est pas anodin : "Le Champ de Mars, ça veut dire vraiment qu’il déclare la guerre aux travailleurs". S’élevant contre un discours "incroyable de hargne de classe et de mépris", Eric Coquerel a également souligné la dérive populiste du candidat de droite, y voyant "un clin d’œil supplémentaire au FN qui a eu l’idée de fêter Jeanne d’Arc alors que c’est la fête des travailleurs", qui n’a toutefois "heureusement" pas réussi à "préempter le 1er mai".

Vers un 1er mai bloc contre bloc ?

M. Coquerel déplore encore que Nicolas Sarkozy ose parler ainsi de "vrai travail" en s’affrontant aux manifestations traditionnelles du 1er mai", 1er mai que Jean-Luc Mélenchon, lors de son discours de fin de campagne tenu hier soir place Stalingrad, a d’ores et déjà souhaité "stupéfiant d’unité et de puissance", appelant ses sympathisants et les travailleurs à se ranger derrière les syndicats.

"Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais le fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille" a déclaré ce matin le candidat de l’UMP. "Il y aura un très grand rassemblement le 1er mai autour du travail, et on défendra nous vraiment le travail. Pas le statut, le travail", s’est-il permis d’insister par la suite, alors qu’il avait déjà, en septembre dernier, suscité la polémique en déclarant devant des ouvriers que son rôle était de protéger les plus exposés à la "compétition internationale", et non, en évoquant les suppressions de postes d’enseignants, ceux qui étaient protégés par leur statut. Interrogé sur le mouvement de grève dans l’enseignement qui, fait exceptionnel, touchait également le privé, Nicolas Sarkozy avait alors préféré monter les uns contre les autres plutôt que de répondre aux préoccupations en question, feignant d’ignorer que les ouvriers sont également des parents d’élèves.

La dernière provocation d’une longue série

Ce ton de plus en plus ouvertement populiste aura été une constante de la campagne du héraut du bouclier fiscal opportunément reconverti en "candidat du peuple", qui n’a cessé d’opposer "la valeur travail" à "l’assistanat", et est allé jusqu’à s’en prendre aux "corps intermédiaires" faisant écran entre le pouvoir et "la majorité silencieuse". Il a ainsi récemment attaqué la CGT, qui a officiellement appelé à battre Nicolas Sarkozy (rompant ainsi avec son habituelle neutralité, une première depuis 1981), et la CFDT, leur reprochant de "faire de la politique" au lieu de "défendre les intérêts des salariés".

Jean-Luc Mélenchon a estimé lundi que Nicolas Sarkozy, avec son "très grand rassemblement" autour du "vrai travail" le 1er Mai, voulait "une radicalisation du combat" dans cette campagne. "Ca donne un signal d’une tonalité d’affrontements avec les syndicats. Jusqu’à présent il n’y avait que les fachos qui faisaient ça le 1er mai et nous, on faisait le cortège, quand il y en a, avec les syndicats", a dit le candidat du Front de gauche à des médias à son QG de campagne des Lilas (Seine-Saint-Denis).

Raymond Kargar


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