Interpelons nos parlementaires sur le traité de l’austérité

mercredi 18 juillet 2012.
 

Lors d’une conférence de presse qui avait lieu ce jeudi 12 juillet, le Front de Gauche a lancé sa campagne contre la ratification du « pacte budgétaire » européen (ou traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) dans l’Union économique et monétaire) et demandé à ce que les Français puissent se prononcer par référendum sur ce nouveau traité qui promet les peuples européens à l’austérité à perpétuité.

Lors de la campagne électorale, François Hollande avait pris l’engagement (engagement n°11 de ses 60 propositions) de renégocier ce texte. Or, suite au sommet européen réuni à Bruxelles les 28 et 29 juin dernier, il a annoncé sa volonté de le faire ratifier le plus rapidement possible, par voie parlementaire, en y ajoutant seulement un pacte pour la croissance. Celui-ci ne change rien à la logique générale du TSCG qui inscrira dans le marbre les politiques d’austérité en interdisant définitivement tout déficit structurel supérieur à 0,5% aux Etats européens. L’aide aux pays en difficulté, prévue par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), sera en outre conditionnée à l’application de plans d’austérité, de privatisation et de libéralisation, déjà à l’œuvre dans plusieurs pays d’Europe et dont les résultats sont d’ores et déjà désastreux, conduisant le continent dans la récession. Ce traité marque également une nouvelle étape dans la dérive autoritaire de la construction européenne en prévoyant des sanctions automatiques contre les pays contrevenants aux mesures de discipline budgétaire, mettant la politique économique des Etats européens sous la coupe de la Troika (BCE, FMI, Commission Européenne) au détriment des peuples et dessaisissant les parlements nationaux de leur souveraineté sur les budgets au profit de la Commission européenne.

Cette logique austéritaire conduit l’Europe à la catastrophe, en alimentant le cercle vicieux de la dépression et en approfondissant encore le gouffre qui sépare les peuples européens de la construction européenne. Il est fondamental de se mobiliser pour s’opposer à la ratification rapide de ce traité et exiger un référendum.

Interpellez vos parlementaires en utilisant par exemple la lettre ci-dessous. Vous pourrez retrouver les adresses électroniques de vos parlementaires, par département, en suivant les liens suivants :

Les sénateurs et les sénatrices

Les député-e-s


Exemple de courrier aux parlementaires

Madame la Députée, Monsieur le Député,

Lors de la campagne électorale, le président de la République avait pris l’engagement (engagement n°11 de ses 60 propositions) de renégocier le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) dans l’Union économique et monétaire, dit Pacte budgétaire, signé par Nicolas Sarkozy et 24 autres dirigeants européens le 2 mars dernier. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation : la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d’euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la « croissance » en Europe.

Lors du sommet européen réuni à Bruxelles les 28 et 29 juin dernier, aucune de ces conditions n’a pu être réunies : seul un pacte pour la croissance comportant des mesures de libéralisations et de libre échange, l’obédience à de nouveaux règlements élargissant les pouvoirs de la Commission européenne (« 6 pack ») ou renforçant le contrôle des pays de la zone euro en difficulté (« 2 pack »), et le déploiement de 120 milliards d’euros a été adopté en plus du traité. Ce montant dérisoire (inférieur à 1% du PIB européen) est composé pour moitié de fonds structurels déjà votés et programmés, et pour moitié de prêts hypothétiques de la Banque européenne d’investissement pour des grands projets d’investissements privés dont on ne connaît encore rien.

Pourtant, la relance de l’activité économique en Europe est indispensable. Cela ne pourra pas se faire en adoptant le TSCG qui inscrira dans le marbre les politiques d’austérité en interdisant définitivement tout déficit structurel supérieur à 0,5% aux états européens. L’aide aux pays en difficulté, prévue par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), sera en outre conditionnée à l’application de plans d’austérité, de privatisation et de libéralisation, déjà à l’œuvre dans plusieurs pays d’Europe et dont les résultats sont d’ores et déjà désastreux.

Ce traité marque également une nouvelle étape dans la dérive autoritaire de la construction européenne. Ainsi, il prévoit des sanctions automatiques contre les pays contrevenants aux mesures de discipline budgétaire, mettant la politique économique des états européens sous la coupe de la Troika (BCE, FMI, Commission Européenne) au détriment des peuples. Cette logique austéritaire conduit l’Europe à la catastrophe, en alimentant le cercle vicieux de la dépression et en approfondissant encore le gouffre qui sépare les peuples européens de la construction européenne. Au nom du peuple français, vous devez vous opposer à cette ratification.

Déjà en 2005, les Français avaient exprimé par référendum leur rejet de cette construction libérale et autoritaire de l’Union Européenne en rejetant le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Depuis, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, ce traité a été adopté en catimini par le parlement sans aucun débat public. Il faut rompre avec cette logique politique ! François Hollande a annoncé sa volonté de faire ratifier ce traité par la voix parlementaire dans les plus brefs délais. Nous déplorons cette décision : les enjeux politiques et économiques de ce traité sont considérables et nécessitent un large débat citoyen. Vous pouvez y contribuer en demandant un référendum pour mettre en débat et soumettre au vote des citoyens ce nouveau traité européen.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, nos salutations les plus cordiales.


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