Commandante Hugo Chavez ! Presente ! "Palante, palante (en avant !), con la revolucion"

jeudi 14 mars 2013.
 

1) Conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon

Pour visionner la vidéo (8 minutes) de cette conférence de presse, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge)

2) Interview de Jean-Luc Mélenchon parue dans l’Humanité

Vous avez toujours pris parti en faveur du processus révolutionnaire au Venezuela, pourquoi ?

Jean-Luc Mélenchon. Il faut replacer la révolution bolivarienne dans son contexte continental et historique. L’effondrement du communisme d’Etat a été présenté à la terre entière comme la fin dans l’histoire de l’intuition communiste et socialiste. Mais la flamme s’est rallumée en Amérique du Sud parce que le nouvel âge du capitalisme en avait fait son cahier de brouillon. Le néolibéralisme y a été expérimenté d’un côté par des dictatures militaires, de l’autre par l’opération Condor et les violences de la CIA. Les politiques qui ont ensuite pris le relais ont été partout les mêmes : concurrence libre et non faussée, monétarisme et dérégulation. Tout le continent a ainsi été conduit au désastre. C’est dans ce contexte que la flamme révolutionnaire s’est rallumée. Le Venezuela bolivarien a occupé une place singulière : non seulement il s’est construit sur des bases démocratiques, mais il a déjoué les plans criminels de l’adversaire par l’action pacifique et populaire.

Est-ce que ce qui se passe là-bas a des conséquences ici ?

Jean-Luc Mélenchon. Evidemment. D’abord, cette expérience nous a permis de régénérer à notre manière le corpus idéologique et pratique de notre courant révolutionnaire. Le mot même de ‘’révolution citoyenne’’ nous vient de là-bas. Surtout, ce n’est qu’une préfiguration de ce qui se passera ici. Quand les mêmes politiques absurdes, cruelles, violentes sont appliquées, le résultat est le même. En Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie : on ne sait pas où, mais la chaine du libéralisme craquera. Peut-être en France, c’est mon souhait.

Est-ce un modèle ?

Jean-Luc Mélenchon. Non, le mot est à proscrire. Mais c’est une source d’inspiration avec de grandes figures : la refondation républicaine de la Nation – non pas à partir d’une définition identitaire à la Sarkozy, mais sur une règle du jeu définie en commun, la Constitution ; la souveraineté nationale sur les secteurs qui permettent d’organiser la vie économique, comme l’énergie ou la finance. Et, la priorité des priorités, la personne humaine. Le but de l’action politique ne réside pas dans les beaux graphiques et toutes ces salades avec lesquelles on abrutit les peuples d’Europe en leur donnant pour objectif d’inonder la terre de marchandises dont on essaie de créer le besoin par la publicité. C’est le modèle inepte du néolibéralisme confronté à la flamme rayonnante de la révolution citoyenne : l’humain d’abord.

Pensez-vous que le processus révolutionnaire va se poursuivre au Venezuela ?

Jean-Luc Mélenchon. La lutte va continuer. Chavez aura aussi réussi à former dans la génération suivante des dirigeants de haut niveau. Nicolas Maduro est un ancien syndicaliste de culture communiste qui a une vue très ample sur les relations internationales. Les Vénézuéliens ont déjà la bonne personne au bon endroit. Ils devront continuer à se politiser en profondeur car les Nord-américains et l’oligarchie vénézuélienne vont se battre.

3) "Le décès de Hugo Chavez, une grande perte pour le Vénézuéla et pour l’Amérique latine tout entière"

Pierre Laurent, PCF)

Au nom du Parti communiste français et en mon nom propre, je voudrais saluer la mémoire du président Hugo Chavez Frias décédé le 5 mars après avoir affronté courageusement une longue maladie.

Le peuple vénézuélien perd un dirigeant, sans doute le plus important dans son histoire récente, qui a changé radicalement ses destinées. Il reste le président des gens modestes qui a apporté des avancées démocratiques et sociales sans précédent. Sous sa présidence, le Venezuela est devenu un pays indépendant et libre de la domination des pires fléaux du sous-développement dans lequel l’avaient laissé des décennies de gouvernement des forces corrompues et soumises à l’hégémonie étasunienne.

Son décès est aussi une grande perte pour l’Amérique latine tout entière, pour tous ces pays avec qui le Venezuela a développé des relations de coopération et de solidarité, pour tous les gouvernements progressistes avec qui le président Hugo Chavez Frias a commencé à construire une union continentale fondée sur le développement humain et le respect des souverainetés.

Je tiens à transmettre à son peuple, à sa famille, au vice-président Nicolas Maduro et à tous les révolutionnaires vénézuéliens nos plus attristées condoléances et toute notre solidarité. Nous sommes confiants dans l’avenir de la révolution bolivarienne et des peuples de l’Amérique latine forts de l’œuvre qu’il laisse.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

Paris, le 6 mars 2013.

4) Communiqué de la Gauche Anticapitaliste : Hugo Chavez, un combattant anti-impérialiste

Le président du Vénézuela, Hugo Chavez, est mort le 5 mars, quelques mois après être sorti vainqueur de l’élection présidentielle Elu pour la première fois en 1999, il a été ensuite constamment réélu dans les différents scrutins présidentiels, démontrant par là qu’il bénéficiait d’une assise populaire conséquente.

Militaire de carrière, il était devenu l’incarnation des résistances populaires aux contre-réformes libérales du FMI, mises en oeuvre par les gouvernements qui l’avaient précédé.

Il a permis, au moins en partie, de réhabiliter l’idée du socialisme en Amérique latine, après la décennie des années 90 marquée par le triomphe du libéralisme.

Reprenant le fil de la tradition bolivarienne, Hugo Chavez a toujours refusé de se soumettre, d’une façon ou d’une autre, à la volonté de domination des USA. Il a tracé un chemin que d’autres pays d’Amérique du Sud ont suivi.

Durant sa présidence, tout ne fut pas parfait certes, mais Hugo Chavez a commencé à changer le cours des choses en mettant en oeuvre une politique sociale et redistributive dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation, en utilisant la manne pétrolière.

Les divergences que nous avions avec certaines de ses prises de position au niveau international, en faveur de dictateurs, ne remettent pas en cause la valeur de sa politique menée en direction des couches populaires vénézuéliennes.

C’est cette politique qui lui a valu l’opposition constante d’une oligarchie financière et des secteurs de la bourgeoisie réactionnaire qui sont allés jusqu’à une tentative de coup d’Etat en 2002 au cours duquel il fut brièvement arrêté avant d’être délivré par la mobilisation populaire.

Avec la disparition d’Hugo Chavez se pose la question de la poursuite de la transformation sociale du Vénézuela.

Quinze ans de pouvoir ont permis de faire émerger de nouvelles forces préoccupées par la satisfaction des besoins de la population, par la nécessité maintenue de l’anti-impérialisme. Elles ont dorénavant le problème de la succession de Chavez à assurer puisque de nouvelles élections devraient avoir lieu dans les trente jours.

La Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, salue en Hugo Chavez un combattant au service du peuple vénézuelien.

Le 6 mars 2013.

4) Communiqué de presse des Alternatifs

C’est avec émotion que les Alternatifs ont appris le décès du président Hugo Chávez, survenu le 5 mars. Ils adressent leurs plus sincères condoléances à sa famille et au peuple vénézuélien.

Pendant 14 années, Hugo Chavez aura été un grand réformateur, il n’aura eu de cesse d’agir pour une plus grande justice sociale dans son pays et pour l’accès aux droits essentiels pour l’ensemble de la population vénézuélienne. Il aura été un grand artisan de la construction de l’unité latino-américaine au travers de la création de l’UNASUR (Union des Etats Sud-Américains) et de la CELAC (Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens).

Avec l’ALBA (Alliance Bolivarienne des peuples de notre Amérique), il aura conduit le pays vers une plus grande solidarité et un nouveau modèle de coopération entre les nations. Son action aura également eu un large écho en France et en Europe.

Les Alternatifs saluent la mémoire de celui qui aura donné le coup d’envoi du processus démocratique et des changements politiques dans une grande partie de l’Amérique du Sud.


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