Le social libéralisme, maladie sénile de la social-démocratie, tourne le dos à la gauche

samedi 1er février 2014.
 

François Hollande avance à marche forcée. Il ne s’arrêtera pas en si mauvais chemin. J’ai expliqué dans une note précédente, d’autres de mes camarades ont fait de même ailleurs, en quoi l’action gouvernementale n’avait plus grand chose à voir avec l’idée que l’on se fait de la gauche, tradition sociale démocrate comprise. Mais je suis convaincu que François Hollande a également pour objectif d’adapter le champs politique à cette nouvelle donne social libérale. Il l’a répété : son modèle politique c’est l’Allemagne. Or la politique de déflation salariale – un autre nom de la politique de l’offre - appliquée par Schroeder au début des années 2000 a eu rapidement une traduction politique : la grande coalition gouvernementale des libéraux. Non pas faute d’une majorité potentielle à gauche (tant en 2005, année de la première coalition, qu’en 2013 une majorité SPD - Die Linke – Verts était disponible au parlement) mais par choix politique et économique. Convenons d’ailleurs que ce mécano correspond à une certaine et triste logique : dès lors que vous appliquez un programme néolibéral pourquoi s’allier avec ceux qui le contestent à gauche plutôt qu’avec ceux qui, naturellement, y sont favorables à droite ? Cette « logique » social libérale a conduit aujourd’hui à des coalitions de ce type dans 14 pays européens sur 28. Le social libéralisme, maladie sénile de la social-démocratie, tourne en réalité le dos à la gauche.

Voilà, j’en suis persuadé, les visées de François Hollande : un gouvernement d’union des Libéraux après des Européennes dès lors que le résultat fragiliserait trop le PS. Ce qui devrait arriver aussi sûrement que sa politique ne donnera rien de bon sur le plan économique. Les réactions à droite après sa conférence de presse sont de ce point de vue intéressantes pour lui : sur le fond rien à déclarer… Il reste bien quelques tirailleurs dénonçant Hollande sur la forme. De type « nous n’y croyons pas, ce sont des paroles » et blablabla… Mais globalement, de Raffarin à Borloo, on entend une autre musique : « c’est un peu tard mais si François Hollande va jusqu’au bout nous pouvons appuyer son pacte de responsabilité ». Un bon début donc… Au moins du côté de l’UDI et des franges « modérées » de l’UMP.

Je ne crois pas là me livrer à de la politique fiction. Malheureusement devrais-je ajouter. La tentation d’une grande alliance avec une partie de la droite n’est d’ailleurs pas nouvelle. Depuis l’élection présidentielle de 2007, les appels du pied à Bayrou sont fréquents. Pendant sa propre campagne, François Hollande a tendu la main à ce dernier affirmant être prêt à l’inclure dans sa future majorité s’il appelait à voter pour lui au second tour de la prochaine présidentielle. La réconciliation entre Bayrou et Borloo peut laisser augurer une alliance plus large. Hollande compte sur un autre allié objectif dans l’affaire : le FN. Il pourrait être le discriminant parfait entre une droite fréquentable et celle repoussée pour cause d’alliance, réelle ou potentielle, avec FN… L’alliance des libéraux espérée par François Hollande se doublerait alors d’une alliance des « modérés » et, sur le fond, des partisans d’une intégration européenne accentuée. Je parle là de ce « fédéralisme à la sauce Merkel » dessiné par le Président de la République lors de sa conférence de presse.

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