Le saumon norvégien que vous mangez est contaminé, mais ce n’est pas une fatalité

jeudi 31 juillet 2014.
 

La France est le premier importateur mondial de saumon norvégien élevé aux pesticides. Derrière le « scandale du saumon contaminé », symbole des limites du modèle, existent pourtant des solutions pour réduire les risques sanitaires et environnementaux actuels.

Je me suis rendu en Norvège suite à l’invitation des Verts Norvégiens lanceurs d’alerte, avec des ONG écologistes scandinaves, sur les risques sanitaires et environnementaux de l’élevage industriel du saumon norvégien.

Depuis un an, nous travaillons sur ce dossier « sulfureux » avec nos collègues norvégiens pour agir politiquement, ensemble, contre ces excès de l’agro-business, il était donc très important d’aller se rendre compte directement sur place et de rencontrer les parties prenantes de ce dossier (ONG, chercheurs, représentants de l’industrie, élus).

La France, premier importateur mondial de saumon norvégien

La production mondiale de saumons d’élevage a dépassé en 2013 la barre des deux millions de tonnes. La Norvège détient près de 60 % de cette production. Elle est le premier producteur mondial de saumons d’élevage : le pays compte 900 « fermes » à saumons et la production norvégienne a triplé de volume en dix ans (1,2 millions de tonnes en 2012).

La salmoniculture constitue une ressource importante pour la Norvège avec 6,6 milliards d’euros. C’est la deuxième ressource après le pétrole. Malheureusement cette intensification de la production s’accompagne de conséquences catastrophiques qui menacent la santé des consommateurs, les écosystèmes sauvages et l’élevage lui-même. La France, premier importateur mondial de saumon norvégien (plus de 100 000 tonnes en 2012), est particulièrement concernée.

Le « scandale du saumon contaminé »

À mon retour, j’ai parlé de « scandale du saumon contaminé ». En effet, à l’heure actuelle, plutôt que de diminuer la concentration de poissons dans les fermes, les éleveurs luttent contre le pou de mer en aspergeant les saumons de diflubenzuron, un pesticide interdit en France pour l’agriculture et l’élevage. Ces traitements détériorent et polluent les écosystèmes, et notamment les Fjords.

Ils ont également introduit dans l’alimentation du saumon, pourtant carnivore, une part croissante d’aliments végétaux (soja, maïs…), l’exposant ainsi à des pesticides issus de l’agriculture intensive tels que l’endosulfane ou les polluants organiques persistants (POP), pourtant prohibés en Europe depuis 1986.

Ces substances peuvent perturber le système hormonal et immunitaire et s’avérer cancérigènes. Elles comportent surtout un risque avéré pour les enfants et les diabétiques, ou encore les femmes enceintes.

Les autorités françaises, via l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ont même alerté l’opinion, en expliquant que la surconsommation de saumon (plus de deux fois par semaine), réputée « prévenir des risques cardiovasculaires », « ne compense pas les incertitudes sur les risques toxicologiques ». Il y a donc indéniablement des risques sanitaires et environnementaux avérés liés à ce type de production industrielle. Il y a urgence à agir.

Jean-Philippe Magnen, REPORTERRE

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