FN et UMP le paysage de la droite est mis en place. Et à gauche ?

samedi 6 décembre 2014.
 

Dominante face à une gauche officielle gouvernementale en pleine supercherie, l’évolution de la droite donne la pente des évènements politiques en France. On voit une stabilité et une capacité d’offensive à l’extrême-droite qui est sans précédent. L’historiette charmante de la troisième génération chez les Le Pen aura été une contribution remarquable à la dédiabolisation de la marque familiale. Une fois de plus, le parti médiatique s’est surpassé en veulerie. Est-ce voulu ? Je ne le crois pas. C’est juste de la stupidité. C’est en effet une nouvelle crise aigüe de panurgisme, la maladie des moutons de Panurge. On sait que ces animaux se suivent les uns les autres sans réfléchir à ce qu’ils font, jusqu’à se jeter tous par-dessus bord. L’un a commencé et, du coup, il n’est plus question que de cela. Et du reste ? Plus rien. Le FN parti banal ? Mais non ! Pas du tout ! C’est un parti trèèèèèès intéressant ! La preuve par Marion.

Par contre, la marmite des mets épicés reste en pleine ébullition dans la droite officielle. Là encore, le parti médiatique fait fort. Le score de l’opposant à Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, permet aux commentateurs de faire comme si le résultat était un match nul. Erreur. Nicolas Sarkozy a gagné. Il va piloter la machine et son savoir-faire est intact. La preuve : il a gagné ! Et cela contre tous les médias et contre une large part de l’appareil des notables de l’UMP. Ne boudons pas notre plaisir dans ce contexte. Les médias nous garantissent le spectacle des « déchirements de l’UMP » comme un fil conducteur pour des mois. Il est vrai que cela servira le plan de madame Le Pen. Mais le nôtre aussi, il faut bien le reconnaître.

En attendant, Sarkozy aura l’initiative ; le battu et ses soutiens sont cantonnés au rôle de tireurs dans le dos pour de long mois. C’est un rôle rarement populaire dans un camp politique très structuré par le culte des chefs. Mais le diagramme des forces reste clair. D’une façon ou d’une autre, la droite et le centre sont condamnés ou à se regrouper autour de Nicolas Sarkozy ou à partir divisés vers l’élection présidentielle. On connait la maison. Ils se diviseront, bien sûr. Avant cela, on peut compter sur ces gens pour tâcher de s’entredétruire à coups « d’affaires » et de coups tordus. Je serais étonné que Sarkozy soit le moins bon dans cet exercice. La ligne de pente est donc prise. On peut même dire que tout est en place pour le grand remplacement de la droite par l’extrême droite. Celle-ci a déjà imposé tous ses thèmes de ce côté de l’espace politique. Il lui reste à s’imposer comme direction. Elle dispose pour cela non seulement d’une équipe unie et cohérente, d’une stabilité reposant sur trois générations de chefs, mais surtout d’une volonté d’union des droites majoritaire à la base.

Dès lors, notre responsabilité est plus grande que jamais. Il faut rassembler les forces de la résistance à la pente dramatique prise par l’Histoire dans toute l’Europe. Les conditions pour y parvenir sont très strictes. C’est évidemment impossible autour du PS dont la politique au gouvernement est la première cause de la catastrophe qui s’avance en France. Quant aux frondeurs et autres opposants internes, le mur construit pour se protéger de moi d’une part et leur addiction au calendrier interne du PS les neutralisent jusqu’aux primaires du PS. Sauf incident de parcours. Je veux donc prendre ma part avec énergie au travail pour l’union de l’opposition de gauche au gouvernement. Mais là encore il faut être très clair si l’on veut être entendus tant le ras le bol et le « qu’ils s’en aillent tous » sont forts dans la profondeur du pays. D’abord il s’agit bien d’opposition de gauche et pas de guerre de guérilla pour obtenir des places distribuée par sa majesté solférinienne. Cette opposition doit se donner un objectif de réunir une majorité. Et pour cela, il lui faut une dynamique citoyenne pour changer la vie pour de bon, pas pour rectifier à la marge les plans d’austérité imposés par la Commission européenne.

L’opposition de gauche doit donc s’obliger à fédérer le peuple à partir de ses aspirations au bien vivre écologique et social, et non à limiter la casse. L’opposition de gauche doit répondre à l’aspiration au bon gouvernement en mettant fin à la monarchie présidentielle. Bref, il ne suffit pas de se faire des sourires et bonnes manières. Il faut agir avec détermination et endurance ! Il n’est pas dit que nous y parviendrons. L’autre gauche sait aussi être un panier de crabes ou la démolition du plus proche et de toute tête qui dépasse, la suspicion permanente et l’esprit « bout de ficelle de cheval » restent des exercices très goûtés.

C’est l’action qui purgera l’atmosphère pesante actuelle. L’entente revenue au sommet entre PC et PG, après la condamnation sans ambiguïté vis-à-vis du PS affirmée par la Convention Nationale du PCF est un bon signe pour la suite. Mais, bien sûr, cela ne peut suffire à faire naître le printemps du peuple. C’est même très loin du compte. Nous n’avons aucun espoir si nous ne parvenons pas à rallumer le moteur de l’initiative populaire. Du « mouvement d’en bas » comme disait l’extrême gauche autrefois. De l’initiative citoyenne comme nous disons, nous, les partisans de la révolution citoyenne. Je plaide pour que les élections départementales soient un banc d’essai de la nouvelle formule de rassemblement citoyen à mettre en mouvement. Je plaide pour que nous prenions appui sur une initiative venant du terrain et je renouvelle mon appel pour que nos amis de Grenoble prennent l’initiative et même la conduite des opérations si cela est possible.


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