A l’assaut de la loi Macron

mardi 16 décembre 2014.
 

A l’heure où nous publions ces lignes le Gouvernement n’a pas encore rendu public le projet de loi Macron. Parlementaires, syndicats, partis, journalistes, citoyens, personne n’a accès au détail de ce qui va constituer une régression très concrète dans les conditions d’existence de nos compatriotes. Pariant cyniquement sur la trêve des confiseurs pour empêcher que l’opposition ne s’organise concrètement, le Gouvernement a retardé au maximum le moment de la sortie du brouillard. Le secret et la montre sont ici les ultimes armes contre l’exercice de notre citoyenneté.

Et pourtant, l’année est loin d’être finie. Avec 40 minutes sur France 2 dimanche et 45 minutes en direct mercredi soir, Manuel Valls met habilement en œuvre un putsch médiatique contre François Hollande en espérant que la présélection sondagière règle, in fine , la dispute. Il se proclame désormais l’égal du Président de la République (« Nous formons un tandem », « nous décidons ensemble ») et refuse de s’admettre son exécutant. Qui lui rappellera qu’il n’a pas été élu Premier Ministre mais désigné conformément à la lettre de la Cinquième République ? Mais n’est-ce pas l’apanage de notre temps que cette faveur donnée aux oligarques non élus prêts à en découdre avec le peuple. En l’occurrence, la Loi Macron va taper dur.

- > Aux mères célibataires qui n’ont d’autre moyen de survie que d’accepter le travail le dimanche en laissant le gosse seul à la maison ils disent : allez ! au boulot ! Encore 7 dimanches de plus travaillés dans l’année.

- > Aux travailleurs qui n’ont plus d’autre recours que d’aller devant les prud’hommes en surmontant les difficultés qui y existent déjà (les manœuvres dilatoires patronales qui rallongent systématiquement les procédures, l’ANI qui a raccourci les délais de saisine, le principe d’unicité de l’instance qui empêche d’attaquer deux fois le même employeur), ils disent : vous allez trop au Prud’hommes, nous restreindrons les possibilités d’agir par cette voie.

- > Bien sûr, ils ne font rien contre la récente mode, côté patronal, qui consiste à ne pas mettre en œuvre les décisions de la justice prud’homale. Ah mais quand « force doit rester à la loi », il ne s’agit jamais de contraindre les patrons voyous, il s’agit seulement de criminaliser les militants syndicalistes ou les défenseurs de l’écosystème humain.

- > Alors que le bilan négatif de la privatisation des autoroutes ne cesse d’être détaillé, la loi Macron ramène toute la politique à l’objectif – unique, illusoire et fou – du désendettement. Elle prévoit donc de vendre de très grosses parts des aéroports rentables du pays.

Autrement dit, ils prennent l’argent du peuple pour le donner à la finance. Dans le cas de l’aéroport de Blagnac il s’agit de chinois ayant eu maille à partir avec la justice pour corruption et basés dans un paradis fiscal.

L’année n’est pas finie et le Parti de Gauche entend bien mettre toute son énergie dans la bataille pour affronter Messieurs Macron, Valls et Hollande. A l’aune du Collectif du commerce parisien CLIC-P qui est très mobilisé contre le travail dominical (manifestation à Paris le 16 décembre), le PG sera en pointe pour empêcher le vote de la loi. Ateliers de lecture, diffusion de la carte postale CLIC-P adressée à François Hollande (en PJ et sur Extranet), lettres aux maires pour qu’ils s’engagent à ne pas décréter de « dimanches du maire » et plus généralement toute action permettant de regrouper des forces pour gagner seront les bienvenues.

Au niveau national nous proposerons au Collectif 3A de se saisir de la question. Côté partis politique, il n’est pas vain de mettre la pression sur certains socialistes qui étaient très hostiles au travail du dimanche sous l’ère S arkozy, ni sur EELV, dont la critique de la société de consommation sous tendue par la libéralisation du travail de nuit et du dimanche rejoint la nôtre. Sans surprise certains EELV soutiendront le Gouvernement, comme Jean-Vincent Placé qui a encore une fois prouvé qu’il n’était plus qu’un écologiste de cour. En guise de récompense pour avoir menacé de scissionner EELV si alliance avec nous (le PG) il y avait aux élections départementales, François Hollande l’a invité lors de la visite du plus grand producteur d’uranium au monde, terre de développement d’AREVA : le Kazakhstan. Eh oui, il n’y a pas eu qu’une photo du Président en chapka à signaler pendant ce voyage ! François Hollande étant habillé pour l’hiver, concentrons nos forces pour gagner et tailler un costume à Loi Macron !


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